Entre démembrement et résistance : les restes d’un rêve de rassemblement

« Il n’est pas de tyran au monde qui aime la vérité ; la vérité n’obéit pas », disait un homme sage.

Il y a un an, le 8 juin 2016 à Genval (Bruxelles), une réunion de l’opposition congolaise a lieu autour d’Etienne Tshisekedi, le président de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) et leader historique de l’opposition en République démocratique du Congo. De cette grand-messe de ténors de la lutte pour la démocratie, une plateforme politique naîtra: le Rassemblement. Vaste coalition, elle regroupe alors tant les parties politiques que les organisations de la société civile. Le but affiché est de fédérer les forces acquises au changement, et d’obtenir le départ de Joseph Kabila au terme de son mandat, le 19 décembre 2016.

48 heures après, un accord est trouvé. L’acte « d’engagement des forces politiques et sociales acquises au changement« , sonne l’union. Elles sont au total neuf plateformes à avoir signé sur le bas de ce document. Un an après, l’Union n’aura pas tenue longtemps. La disparition d’Étienne Tshisekedi, le 1er février dernier à Bruxelles, la volition embusquée de Moïse Katumbi de lui succéder, ainsi que les agressions du pouvoir ont fini par affaiblir considérablement ce mouvement.

En effet, si sept des neufs signataires ont choisi le camp du duo Félix Tshisekedi – Pierre Lumbi à l’issue d’une restructuration contestée en mars dernier, c’est surtout le débauchage des personnalités phares de la coalition qui a créé des sérieuses difficultés aux opposants. D’un côté, le Pouvoir s’est érigé à rendre la vie difficile aux fidèles de Moïse Katumbi, tout en gratifiant les dissidents. De l’autre, l’accord obtenu le 31 décembre dernier par le Rassemblement, seule réussite politique après l’échec de faire partir Joseph Kabila avant le 20 décembre, a tourné finalement en une application sélective au gré du pouvoir et au bénéfice de la dissidence.

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Ainsi, depuis la nomination de Bruno Tshibala comme Premier ministre, à la place de Félix Tshisekedi, souhaité par le Rassemblement, ce mouvement patauge. La marche avortée du 10 avril, ainsi que la signature de l’Arrangement particulier le 27 avril sous l’égide du Parlement congolais sont venus corser l’addition.  Tantôt en tournée en Europe, tantôt aux prises avec le Chef de la Monusco, accusé de mansuétude vis-à-vis du Pouvoir, ou tantôt, rappelant finalement sa disposition à « rencontrer » le président Kabila, les stratagèmes et les maladresses de la coalition des opposants n’ont pour l’instant accouché sur aucune solution claire et efficace.

Moïse Katumbi, depuis l’Europe, semble visiblement avoir opté pour une solution personnelle à sa situation. De sa plainte au Comité des droits de l’homme de l’ONU, ou encore de ses multiples interventions contre Kabila, il mentionne de moins en moins le Rassemblement, se mettant plus dans la peau du candidat persécuté, entouré d’un G7 qui se veut tout aussi détachant du Rassemblement.

Un énième conclave, celui de la dernière chance peut-être, est convoqué depuis avril. Il se tiendra finalement durant cette semaine à Kinshasa. L’opposition promet de répondre au président Joseph Kabila. Sans toutefois dire ce qui en sortira. Pendant ce temps, le président congolais a une fois de plus bombé le torse en annonçant, à demi-mot, le report des élections. Le Rassemblement est de nouveau attendu au tournant. Entre le fameux article 64 prôné d’eux tous, ou une nouvelle formule miracle, les héritiers de Tshisekedi luttent visiblement pour la survie de cette coalition que le Pouvoir aura dépecé. L’aube de ce conclave, un an après donc, est très redoutée.

«La seule chose nécessaire au triomphe du mal est l’inaction des gens de bien», disait l’homme politique et théoricien britannique Edmund Burke. Non loin de divertir, la difficulté du Rassemblement trouve aussi son lit dans la rivière de l’inaction de la population congolaise. Peu impliquée, et surtout, affreusement hébétée par l’oppression tant militaire que policière du Pouvoir. Les prêcheurs Jean-Baptiste de l’opposition haranguent dans un désert où personne n’écoute et ne prête attention. Une passivité coupable, qui transforme la tragédie congolaise en un cataclysme national où tous, sommes responsables.

Litsani Choukran,
Le Fondé.

6 comments
  1. C’est qui resulte du jeu d’opportunistes qui se jettaient des peaux de bananes avec les bandits-voleurs kabilites a la CENCO. Leur objectif commun n’etait qu’une chasse aux postes inclu la primature au lieu de de ce que les Congolais attendaient le plus, un schema clair mennant vers des Elections credibles et donc defenestration de l’imposteur et sa bande kleptocratique du sommet de notre Pays. Cet imposteur ayant compris ce qui motivaient ces faux opposants inclu les Olengankoy, Lisanga et Tshibala, la suite etait facile a deviner.

  2. L éclatement de ct plate forme est la fin de rêve d un Congo démocratique, souhaitons l union dans le rassemblement de Felix et Lumbi, sinon le Congo prendra la porte pour son éclatement et la disparition…

    1. Vous avez une vision absurde, les gens qui ne savent pas organiser ni gérer un petit regroupement comme cette plate – forme, comment ils sauront gérer tout un pays . cela montre à suffisance l’incapacité et l’incompétence des membres de l’opposition de gérer la chose publique. Eux – même ne savent pas appliquer la démocratie

  3. C’est triste, les Congolais ont un seul pays la RDC, ce pays nous est légué par nos ancêtres communs; il est obligatoire à nous tous Congolaises et Congolais de le défendre et de prendre soins de notre pays.
    Il est absurde que les Congolaises et les Congolais se positionnent dans des camps partisane qui prône la division ethnique, provinciale et tribale.
    La RDC va se bâtir avec l’effort de tout les Congolais sans distinction.
    Rejeter toute la responsabilité sur l’UDPS ou sur la plate forme Rassemblement ce dire que seul l’UDPS ou le Rassemblement se soucie du sort de la RDC, des Congolaises et Congolais.
    Vous êtes sans savoir que le PPRD et ses plates formes multiplient des manœuvres illicites pour se maintenir au pouvoir, ils ont les moyens ( Argent, Institutions) et la force ( Armée, Police, Services Secrets) l’UDPS et les autres partis politique fonctionnent avec la contribution volontaire des membres et des donateurs, une inégalité qu’il faut prendre en considération; bon nombre d’entre vous qui font des commentaires ici n’ont jamais contribuer pour aucun partis politique existant.
    Se moquer de l’UDPS et du Rassemblement ce dire que le PPRD et la MP ont gagné; ils ont gagné quoi?
    Qui a nommer l’UDPS ou le Rassemblement défenseur du peuple? Si le choix de cette mission est individuelle( défenseur du peuple) et est financer par surcroît de leurs poche en quoi ces politiciens vous sont redevables? Ils sont libre de se positionner, de chercher des postes ministériels de leurs choix au cas ou cela va permettre de poursuivre leurs lutte et d’apporter un changement dans le quotidien des Congolaises et Congolais.
    Si le rôle des Congolaises et Congolais est de faire des commentaires négatifs sur tel partis politique ou telle plate forme, de rester bras croiser chez eux et de se ranger derrière le premier venu qui distribue les pots de vin, l’applaudir, chanter et danser pour lui; que cherchez vous? un changement ou un show ou vin et pain est distribuer?
    Alors appuyez le PPRD et La MP parce que nous savons que l’UDPS et le Rassemblent ont exploser et qu’ils ont lamentablement échouer.
    Vive Kabila!
    Vive le PPRD!
    Vive la MP!
    Kabila wuumelaaaaaaa!
    N’est ce pas ça ce que veux le peuple?

  4. J’ai toujours eu une impression que les politiques congolais ne savent pas ce qu’ils veulent réellement mais nous peuple, disons ceux qui sont avisés au moins, sait qui ils sont et qu’est-ce qu’ils veulent, tout simplement leurs intérêts, mais tous parlent le même langage, l’intérêt général, la démocratie, l’Etat de droit et consort mais en réalité, il n’en est rien absolument rien du tout. Pour moi il nous faut une autre classe politique qui doit convaincre d’abord par la parole puis les actes. Nous souhaitons que notre soit dirigé par des hommes dignes et honnêtes, capable de faire participer le peuple à la gestion de la chose publique de manière consensuelle et contraignante.

  5. Tout le monde est responsable, l’erreur du congolais est de placé son devenir entre les mains des personnes TSHITSHI ou KABILA sont des hommes et passeront,il faut prendre l’option d’une philosophie adaptée aux réalités congolaises .

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