Application de l’accord: ce rapport de l’ONU qui fustige tout le monde

Un rapport du Secrétaire général de l’ONU datant du 17 mai 2017 dresse un bilan peu flatteur de la situation politique en République démocratique du Congo, tout en s’en prenant à la classe politique de tout bord.  Partager :FacebookX

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Il s’agit du rapport du Secrétaire général  sur l’application de l’accord politique du 31 décembre 2016 en République démocratique du Congo. Plus de 7 pages à travers lesquelles António Guterres dresse le bilan de la situation au pays.

Suivant point par point la situation autour de l’application de cet accord signé entre la Majorité et l’Opposition le 31 décembre dernier à Kinshasa, le Chef de l’ONU fait des observations qui n’épargnent aucun camp.

« Il n’y a guère eu de progrès significatifs dans la mise en oeuvre des mesures de confiance (mesures de décrispation) énoncées dans l ’accord politique. Au moins 132 prisonniers politiques restent encore en détention »  regrette-t-il au sujet des mesures de décrispation.

Le rapport adressé au Conseil de Sécurité de l’ONU n’épargne cependant par l’opposition, notamment le Rassemblement. « les négociations concernant les arrangements spéciaux ont été marquées par une évolution constante des alliances au sein du Rassemblement, ce qui a contribué à son morcellement« , dit-il.

Il rappelle par ailleurs que l’application « intégrale, en toute bonne foi » de cet accord politique, comme le prévoit la résolution 2348 (2017), reste » la seule voie viable vers la création d’un climat politique apaisé et la tenue d ’élections crédibles en République démocratique du Congo.  »

« Certains facteurs pourraient toutefois avoir une incidence négative sur le processus électoral. Les incertitudes politiques, conjuguées à l’amenuisement de l’espace politique, l’intensification de la violence dans la région du Kasaï, la précarité des conditions de sécurité dans certaines régions de l’est de la République démocratique du Congo et la détérioration rapide de situation socioéconomique risquent d’aggraver une situation déjà difficile. Dans le contexte actuel, les manifestations populaires, spontanées, pourraient dégénérer à cause de la situation socioéconomique et du fossé de plus en plus grand entre les décideurs et leurs électorats« , reseigne-t-il.

Enfin, le rapport de M. Guterres dénonce tout autant ce qu’il qualifie « d’intransigeance et la politique-spectacle » à l’endroit des acteurs politiques protagonistes, au lieu, dit-il, que la situation soit facilitée par l’exigence de bonne foi et l’esprit de compromis qui s’imposent à toutes les parties.

« Si une telle situation devait se poursuivre, les tensions politiques pourraient se raviver et le processus électoral pourrait accuser des retards supplémentaires. Le Gouvernement devrait, dans un geste de bonne volonté, s’employer à appliquer les mesures de confiance envisagées l’accord et veiller au respect de tous les droits de l ’homme et de toutes les libertés fondamentales garantis par la Constitution. L’opposition, elle, devrait faire preuve de retenue et s’engager de manière constructive dans le processus politique« , craint-il.