La BCC impliquée dans une affaire de censure contre la BIAC

D’après des informations à notre possession, la Banque Centrale du Congo (BCC) serait à la base d’une censure organisée sur les médias congolais privés, ainsi que sur la télévision nationale publique, la RTNC contre la BIAC.  Partager :FacebookX

mutombo

La guerre silencieuse entre la Banque Centrale du Congo et la Banque Internationale pour l’Afrique au Congo (BIAC) fait rage. Le 04 novembre dernier, les actionnaires de cette banque commerciale ont annoncé sa dissolution « dans le but de rembourser leurs clients« .  « La décision de dissolution a été prise par les actionnaires défaillants sans le concours de L’Administrateur Provisoire, ni de l’Autorité de Régulation et de Contrôle Bancaire qui ont à leur charge la responsabilité du redressement de la BIAC« , a répliqué la BCC dans un communiqué.   « La BIAC est déjà dissoute », a rétorqué Mt. Pierre Okendembo, l’avocat des actionnaires de la BIAC. Pour lui, la BCC n’a « aucun droit de s’opposer à cette liquidation décidée légalement par des actionnaires« .

Cette guerre se poursuit désormais à travers les médias. En effet, le Gouverneur qui est intervenu à la Radio Télévision Nationale Congolaise (RTNC) et sur Télé 50, entre autres, pour expliquer son opposition à cette dissolution, aurait été suffisamment ‘’reconnaissant’’ pour inspirer une censure contre les responsables de la BIAC.

Et d’après des informations à notre possession, la Banque Centrale du Congo serait à la base d’une censure organisée sur les médias congolais privés, ainsi que sur la télévision nationale publique, la RTNC. Il semble que la BCC ne veuille pas laisser des voix discordantes à celles qui donnent sa position sur l’affaire BIAC passer et s’adresser au public.

« Après son émission, le Gouverneur Mutombo s’est entretenu avec le patron, après, il nous a été interdit de diffuser tout message venant de la BIAC« , témoigne une source travaillant dans une chaîne de télévision privée à Politico.cd.

« Nous avons reçu un ordre strict de ne pas passer le communiqué de la BIAC« , explique une autre une source de la RTNC, qui a requis l’anonymat.

La Banque internationale pour l’Afrique au Congo (Biac), contrôlée par le groupe Elwyn Blattner, a annoncé mardi dans un communiqué sa liquidation volontaire, une décision que dément la Banque Centrale du Congo qui gère cette banque depuis sa mise sous tutelle au début de cette année. La BIAC avait été placée sous administration provisoire le 30 mai dernier, en raison d’une grave crise de liquidité dont les causes restent délicates à déterminer, entre la sous-capitalisation chronique de la banque et la décision de la Banque centrale de stopper une ligne de financement.

Le retrait plafonné à 500 000 francs Congolais (environ 500 dollars) et la fermeture des agences pour faire face au manque de liquidités début avril ont conduit à un changement du management de la banque et de ses organes de direction. A ce jour, les épargnants n’ont toujours pas accès à leurs fonds, créant d’une situation d’angoisse dans les pays.

Dans ces messages censurés, cette banque commerciale, la quatrième du pays, expliquait à ces clients le bien fondé de cette dissolution, leur permettant finalement d’accéder à leur finances, grâce à la liquidation qui devrait intervenir, à laquelle s’oppose farouchement le gouverneur Mutombo.

Le gouverneur Déogratias Mutombo n’a pas répondu aux appels de Politico.cd. Un communiqué de son chargé de communication ne devrait certainement pas tarder.