Le gouvernement de la République démocratique du Congo est au coeur d’une controverse après l’expulsion de la représentante de Human Rights Watch, Ida Sawyer.
Les autorités congolaises ont refusé mardi de renouveler le visa de la chercheuse de l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW), Ida Sawyer. Pour le porte-parole du gouvernement, le ministre Lambert Mende, la Direction générale des migrations (DGM) » n’a pas souhaité renouveler le visa de Ida Sawyer. »
Les raisons de ce refus n’ont pas été précisées et la concernée doit quitter la République démocratique du Congo mardi soir.
Plusieurs personnalités sont montées au créneau pour dénoncer cette décision.
« C’est un mensonge de la part du gouvernement. Il s’agit une expulsion non fondée. Le gouvernement a voulu seulement sanctionner l’engagement de Ida Sawyer contre plusieurs cas de violation des droits de l’homme dans ce pays », indique Georges Kampiamba, président de l’Association congolaise pour l’accès à la justice dans une interview à VOA Afrique.

L’envoyé spécial des Etats-Unis pour la région des Grands Lacs, Tom Perriello, affirme via son compte twitter être « profondément déçu » par cette décision du gouvernement qui, selon lui, « réduit les espaces de liberté » en RDC.
Deeply disappointed by decision to bar @ida_sawyer of @hrw from the #DRC, and to continue reducing political space.
— U.S. Special Envoy (@US_SEGL) 9 août 2016
Du côté des opposants, Freddy Matungulu, membre de la Dynamique de l’opposition, demande des « explications au gouvernement ».
« Les autorités de la RDC disent qu’ils veulent de ce pays une démocratie mure au cœur de l’Afrique et qu’elles sont soucieuses de l’amélioration de la situation des droits humains, mais les actes posés sont aux antipodes », a affirmé Freddy Matungulu, également président du parti « Congo na Biso » sur les antennes de Radio Okapi.
Pour sa part, Olivier Kamitatu du G7 affirme dans un tweet : « Une telle décision confirmerait la volonté du régime de Kinshasa d’éviter un témoin gênant ».
Oeil pour oeil, dent pour dent ! Mais à ce jeu, sans crainte de se tromper, on devine rapidement qui va perdre… https://t.co/YGI3I6GLF1
— Olivier Kamitatu (@OlivierKamitatu) 9 août 2016
Moïse Katumbi, candidat à la présidentielle sensée avoir lieu en décembre, affirme quant à lui que « l’expulsion de Ida Sawye est une nouvelle dérive totalitaire ».
L’expulsion de @ida_sawyer est une nvelle dérive totalitaire. Saluons son action pr les droits de l’Homme en #RDC où ns avons besoin de @hrw
— Moise Katumbi (@moise_katumbi) 9 août 2016
Ida Sawyer est basée en RDC depuis janvier 2008, à Goma, puis à partir de 2011 à Kinshasa.
Très actif, HRW dénonce régulièrement des cas de violation des droits de l’Homme en RDC. Le bureau local de l’organisation n’a pas souhaité commenter cette décision immédiatement.
Le climat politique se tend de plus en plus dans le pays à mesure qu’approche la fin du mandat du président congolais Joseph Kabila, fixé au 20 décembre et à qui la Constitution interdit de se représenter.