Moise Katumbi : « Nous ne reculerons devant aucun obstacle… Le 20 décembre 2016, Kabila ne dirigera plus la RDC »

Moise Katumbi a fait une déclaration publique le 30 juin 2016, jour de l’indépendance. Il a apporté son soutien à la conférence de Genval et affirmé qu’il ne reculera devant aucun obstacle.

« Pour mener à bien ce combat pacifique, je tiens à saluer la création du Rassemblement des forces acquises au changement. J’ai suivi de près les trois jours de travail et ai pleinement soutenu les conclusions et la création du mouvement. Plus que jamais, je reste convaincu que seule l’unité des forces acquises au changement peut sauver le pays du chaos dans lequel le conduit inexorablement ceux qui nous gouvernent. La création du « Rassemblement » matérialise l’unité de notre combat. Nous ne transigerons pas avec le pouvoir. Les engagements du « Rassemblement » seront appliqués, notamment l’exigence de la mise en œuvre intégrale de la résolution 2277 du Conseil de sécurité des Nations-Unies », a – t- il déclaré.

Faisant référence au discours de Joseph Kabila, le 29 juin 2016, il a fustigé le silence du président de la République sur la tenue effective des élections en 2016.

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« Lors de son discours à la nation du 29 juin 2016, le Président Kabila avait le devoir d’apporter des réponses claires aux questions politiques, économiques et sociales les plus urgentes et qui affectent l’ensemble de la population. Il avait l’opportunité d’ouvrir une nouvelle ère de notre pays en apportant notamment des garanties concrètes à l’organisation de l’élection présidentielle en 2016, conformément à notre Constitution. Il avait l’obligation de rassurer sur son départ le 19 décembre 2016 et sur la convocation de l’élection par la Commission Electorale Nationale Indépendante d’ici le 20 septembre 2016. Cette opportunité ratée et le flou entretenu par ce discours risquent au contraire d’enfoncer notre pays dans une crise plus grave (…) Le 20 décembre 2016, Joseph Kabila ne dirigera plus la RDC. Il lui revient d’assurer une alternance démocratique, pacifique et transparente dans le strict respect des délais constitutionnels. Les forces acquises au changement, désormais unies, y veilleront. Notre pays retrouvera ainsi la voie de l’espoir, de la démocratie et de la prospérité », a dit Katumbi.

Le dernier gouverneur du Katanga est également revenu sur sa condamnation à 3 ans de prison.

 « Depuis plusieurs mois, je déplore et réprouve l’intensification du harcèlement contre les opposants politiques et défenseurs de la démocratie et des Droits de l’Homme. Déjà mis en cause dans une affaire de mercenaires imaginaires, j’ai été condamné dans une affaire immobilière inventée de toutes pièces. Ce procès repose sur un grossier montage dont l’objectif est de tenter d’empêcher ma candidature à la présidentielle et nuire à ma réputation. L’accusation, les charges retenues, le déroulé et la durée du procès illustrent encore une fois la triste et inacceptable instrumentalisation de notre justice. Je sais qu’aucun Congolais n’accordera le moindre crédit à cette affaire purement politique. » 

Candidat déclaré à la prochaine présidentielle, Moise Katumbi a dit que rien ne pourra altérer sa détermination.

« Je tiens aussi à rassurer mes compatriotes : ma détermination à poursuivre avec eux le combat pour le respect de la Constitution, la réalisation de l’alternance démocratique, l’instauration de l’Etat de droit, l’amélioration de nos conditions de vie et la préservation de la paix reste totale. Nous ne reculerons devant aucun obstacle. Ni les condamnations, ni le harcèlement auquel je suis soumis, ni les violences physiques ne pourront altérer notre détermination. »

Moise Katumbi était invité de l’Association Cultures & Progrès à une conférence au Parlement européen le 30 juin 2016. Cette conférence devrait portée sur la situation des droits humains en République démocratique du Congo. Sur sa demande, Cette activité a été annulée. Il a évoqué une raison de santé.

5 comments
  1. Il aurait pu envoyer son texte à la conférence qui devait avoir lieu au parlement européen pour au moins les encourager.

  2. Moïse Katumbi est on ne peut plus clair. Il a en tête le schéma burkinabé. Il veut le pouvoir par voie d’insurrection pour retrouver les privilèges de se soustraire à la justice. S’il est innocent, qu’il revienne au pays organiser sa défense devant les cours et tribunaux. Il peut s’inspirer de l’exploit de Bernard KOLELA, l’opposant congolais de Brazzaville en exil entre 1997 et 2007. Condamné par contumace dans son pays pour génocide, il a tout fait pour y revenir, en dépit du fait que le pouvoir ne lui permettait jamais d’entrer dans son propre pays. Déguisé, Il a même été refoulé depuis l’aéroport de Ndjili, suite à une tentative de se rendre à Brazzaville par un vol d’Ethiopian. Voilà un politicien courageux qui croyait en la cause de sa lutte. Si Moïse Katumbi est cohérent avec lui-même et s’il n’est pas seulement le nègre de service à la solde des lobbies extérieurs, c’est au pays qu’il doit mener son combat. La sympathie des ex-zaïrois envers Étienne Tshisekedi était due uniquement au fait de son combat mené en interne au plus fort de la tyrannie du Maréchal Mobutu. Alors qu’en ce moment là, Mobutu était non seulement soutenu par la CIA, mais bénéficiait de l’impact de l’obscurantisme dû à l’absence totale de toutes les libertés publiques, mais aussi et surtout des moyens de média. il y avait pourtant bien d’opposants à l’extérieur du pays. Aujourd’hui, il n’y a aucune raison pour un acteur politique digne de ce nom d’aller chercher sa légitimité à l’extérieur, alors que nous sommes à l’ère de l’internet et de la prolifération des médias.

    1. C’est une analyse convaincante. Le combat devrait se mener au Pays. Les congolais doivent être attentionné sur les profils de certains prétendants candidats président. Il y a eu dans le monde de cas similaires en l’occurrence Ravalomanane qui avait confondu ses affaires avec celles de l’État. Quant il fut découvert, son sort fut Scellé. Et il se retrouva en exil.

  3. Il n’ y a qu’un obstacle devant quiconque veut prendre le pouvoir le 20 décembre 2016: l’article 70 et, subséquemment, l’arrêt de la Cour constitutionnelle qui s’oppose à tous. Alors, comment faire si on ne veut pas poser un acte anticonstitutionnel? Plutôt que de créer des problèmes inutiles, respectons la Constitution:c’est l’unique gage de la démocratie et de la paix, que tout le monde proclame, mais manifestement sans en saisir les implications.

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