RDC: Dans l’ombre de Chebeya, la rocambolesque affaire « Djadjidja »

02 juin 2010. Le soleil se lève à peine à Kinshasa, capitale de la République démocratique du  Congo, que la voix rauque de Jeff Ngoy réveille le pays sous le choc sur les ondes de la radio onusienne Okapi, la station la plus suivie à l’époque. Le journaliste congolais annonce dans son journal la découverte du corps sans vie de  Floribert Chebeya, figure de proue de la lutte pour les droits de l’homme en RDC, dans l’ouest de la vie. Une nouvelle qui transformera à jamais le règne de Joseph Kabila. D’autant plus qu’à cette date, le Chef de l’Etat congolais, de plus en plus décrié à l’international à l’approche du cinquantième anniversaire de l’indépendance du pays, va faire face à un torrent de condamnations.  

Le monde a, en effet, le droit d’être choqué. Non seulement qu’il était respecté, c’est surtout l’état dans lesquelles la dépouille de Chebeya est retrouvée qui choque. Aux alentours du quartier Mintendi, le président de l’ONG « La Voix des Sans Voix » est retrouvé à l’arrière de sa voiture, les mains liées dans le dos et le pantalon baissé à mi-cuisse. Et le communiqué publié par le Général Oleko, Chef de la police de Kinshasa à l’époque, viendra énerver un peu plus l’opinion tant nationale qu’internationale. « Une voiture abandonnée, un corps sans vie allongé sur le siège arrière, celui de Floribert Chebeya, pantalon baissé, autour de lui deux préservatifs usagers, des ongles artificiels, des mèches de cheveux et des capsules de Viagra », affirmait-il, avant d’ajouter que « le corps ne montrait aucune trace visible de violence ».

Les prémices d’une quête de justice politisée

La stupeur et le choc ont donc logiquement laissé place à la colère. Une colère face à laquelle les autorités congolaises ne résisteront pas. Le 5 juin, soit trois jours seulement après la découverte de la dépouille de Chebeya, un communiqué du Conseil supérieur de la Défense, lu par le ministre de l’intérieur de l’époque, Adolphe Lumanu, annonce la suspension de plusieurs policiers dont leur chef suprême, le général John Numbi. »Les éléments préliminaires de l’enquête ont abouti à l’interrogatoire et à l’arrestation de certains policiers« , avait précisé le ministre, qui ajoute que le président Joseph Kabila était « déterminé à ce que toute la lumière soit faite » sur le meurtre. Mais personne ne croit en la sincérité des autorités congolaise. D’autant plus que le procès qui s’ensuit ne sera pas exempte de tout reproche. Le Général John Numbi, principal suspect, ne sera pas poursuivi. Il a le luxe de comparaître comme un simple « renseignant ». Pire encore, plusieurs policiers, éléments clés de cette affaire, vont s’enfuir.

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En effet, dans un premier verdict en juin 2011 et une décision en appel en septembre 2015,  quatre policiers sont reconnus coupables du meurtre de Chebeya et de son chauffeur Fidèle Bazana. Clés de voute de ces meurtres, Christian Ngoy, ainsi que Paul Mwilambwe et Jacques Mugabo, ont réussi à fouir le pays. Ils sont jugés par contumace et condamnés à mort. Daniel Mukalay est le seul « gros poisson » à la barre. Il est condamné à 15 ans de prison et purge actuellement sa peine à la prison centrale de Kinshasa. Le tribunal militaire a également reconnu la faute du gouvernement congolais et l’a condamné à verser des dommages et intérêts aux familles des deux victimes. A cela, il faut ajouter un autre élément qui sera vécu comme un affront vis-à-vis de la Société civile congolaise, mais surtout de la Communauté internationale. Alors qu’il avait été démis de ses fonctions de chef de la police dès les premières heures de cette affaire,  John Numbi, sans être jugé, est entre-temps revenu en force, devenant l’un des principaux chefs de l’armée et  décoré même de l’Ordre des héros nationaux Kabila-Lumumba. Un « affront » qui passe mal, surtout aux yeux de la Communauté internationale, qui n’a pas hésité à sanctionner ce général congolais.

Dès lors, et même dès ses premières heures, l’affaire Chebeya devient un objet de lutte politique entre le régime de Joseph Kabila d’un côté, ses opposants et les puissances internationales, emmenées par les États-Unis, de l’autre. Dans cette lutte, mystérieusement, en 2014, l’un des policiers fugitifs, Mwilambwe, est extradé du pays. Il refait surface au Sénégal, où il a accusé Numbi d’avoir orchestré les meurtres sur ordre de Joseph Kabila. Les autorités sénégalaises ouvriront une enquête et Mwilambwe sera inculpé en janvier 2015. Mais la procédure restera au point mort. Mwilambwe, présenté comme « témoin clé présumé », a fini par trouver un asile politique en Belgique. Annie Chebeya, la veuve du défenseur des droits de l’homme, est exfiltrée avec ses enfants  à l’étranger où elle parcourra des ambassades en quête de justice autour de l’assassinat de son époux. Par ailleurs, si Chebeya est mis en avant, son Chauffeur Fidèle Bazana est l’autre victime de ce double assassinat. Restée au pays, Marie-Josée Bazana, sa veuve qui n’a pas autant bénéficié de la même attention que la famille de Floribert Chebeya, continue de pleurer la disparition de son mari. Car dans cette affaire, si la dépouille de Chebeya a été retrouvée, celle de Bazana reste à jamais introuvable.

Toutefois, à l’arrivée de Félix Tshisekedi au pouvoir, les choses changent à Kinshasa. Deux mois après sa prise du pouvoir, en avril 2019, le nouveau président reçoit l’épouse de Floribert Chebeya, lui promettant personnellement, et à des groupes de défense des droits humains, qu’il s’était engagé à mener une enquête impartiale sur le meurtre de son mari. Par ailleurs,  les Etats-Unis, fortement opposés à Joseph Kabila en sanctionnant plusieurs de ses cadres politiques et militaires, soutiennent le pouvoir de Félix Tshisekedi et l’encouragent à traquer les anciens dignitaires du régime de Kabila. Des officiels américains, dont le très remuant ambassadeur Mike Hammer et l’ancien diplomate Peter Pham,  n’hésiteront pas à saluer la mise à l’écart du Général Delphin Kahimbi, qui sera retrouvé mort dans des circonstances non élucidées jusqu’à ce jour. D’autres hommes jugés « proches » de Joseph Kabila continueront à être visés. Tantôt des politiques, tantôt même des militaires. Après avoir résisté pendant un moment, le président Félix Tshisekedi passe à l’action. Sous l’égide de Washington, le Chef de l’État entreprend des nouvelles mises en place au sein de l’armée. Le 17 juillet 2020, John Numbi, l’inspecteur général des FARDC est mis à l’écart. « Le départ de ce très proche de Joseph Kabila était réclamé avec insistance par les États-Unis, qui persistent à maintenir une forte pression sur le président », commente un diplomate à Kinshasa. John Numbi, comme de nombreux autres officiers de l’armée, est en effet sous sanctions américaines, européennes et onusiennes depuis 2016.

L’affaire Chebeya, une arme « de déboulonnement » anti-Kabila

Dès la mise à l’écart de John Numbi, les événements s’accélèrent étrangement autour de l’affaire Chebeya. Le 3 septembre 2020, Christian Ngoy, en cavale depuis des années, est arrêté à Lubumbashi et immédiatement transféré à la prison militaire de Ndolo à Kinshasa pour possession d’armes illégales. Dès son arrestation, les organisations congolaises de défense des droits humains exigent des autorités la réouverture de l’affaire Chebeya. Le 8 février 2021, dans des entretiens avec Radio France Internationale (RFI) et Deutsche Welle, pour la première fois, deux policiers congolais en exil admettent avoir participé aux meurtres de Chebeya et Bazana dans les locaux de la police congolaise, fournissant un récit détaillé.  S’adressant à RFI et Deutsche Welle depuis « un lieu inconnu  à l’étranger », les anciens chauffeurs de police Hergil Ilunga et Alain Kayeye révèlent des détails sur le plan visant à tuer Chebeya et sur la manière dont il a été exécuté. Ils allèguent que des policiers avaient asphyxié Chebeya et son chauffeur Bazana, l’un après l’autre, dans des véhicules de la police, depuis les bureaux de l’Inspection provinciale des forces de l’ordre au centre-ville de Kinshasa. Ils reconnaissent en outre avoir participé aux meurtres et les avoir dissimulés sur les ordres du colonel Daniel Mukalay, alors chef du renseignement de la police, et de Christian Ngoy, alors commandant du redoutable bataillon Simba. Les deux anciens chauffeurs déclarent en outre  que les deux officiers supérieurs agissaient sur les instructions de John Numbi. De son côté,  Alain Kayeye fait une révélation choc. Il affirme que Bazana aurait été enterré dans une « concession » du commandant de la police militaire de Kinshasa à l’époque, le colonel Zelwa Katanga.   « Aujourd’hui, pour la première fois, mes enfants et moi avons entendu la vérité que nous attendions depuis toujours… Je demande à la justice congolaise de commencer le procès à partir de zéro », déclare Annie Chebeya à RFI, au lendemain de ces révélations.  

A Kinshasa, l’auditorat général de l’armée s’exécute illico-presto. Les autorités militaires ordonnent la sécurisation des lieux par une équipe mixte de la justice et de la police militaires.  Des militants des droits de l’homme sont invités à inspecter les lieux pour confirmer et vérifier s’il s’agit bien de la parcelle du général Djadjidja. La tension monte dès lors à Kinshasa. Le 18 février 2021, quelques jours seulement après les sorties médiatiques de deux policiers congolais avouant avoir commis les crimes sur les ondes de la RFI, Jacques Mugabo, en fuite depuis plusieurs années, est arrêté dans des circonstances qui ne seront jamais clarifiées. La RFI qui relaie l’information, cite une source au sein de la justice militaire qui précise que son interpellation a eu lieu à Lubumbashi. Tout à coup, plus de 100 groupes congolais de défense des droits humains appellent à l’arrestation immédiate du général Numbi et à la réouverture du dossier de Chebeya. Les ambassadeurs en RDC de l’ UE , de la Belgique et des États- Unis soutiennent tous publiquement la réouverture de l’enquête. Le Bureau conjoint des Nations Unies pour les droits de l’homme affirme de son côté qu’il est « disponible pour aider la justice à faire la lumière sur le meurtre ignoble de Chebeya et Bazana ».  Dans la foulée, une plainte est déposée contre le général « Djadjidja » au seul motif qu’il est cité par les deux policiers dans l’enquête de RFI, affirmant qu’ils auraient enterré la dépouille de Bazana « dans la concession » du Général.

Acculé, le président Félix Tshisekedi doit réagir. Dans un premier temps, John Numbi est visé. Mais il oppose de la résistance. Depuis juillet 2020 déjà, le général s’est retiré dans sa ferme située en périphérie de Lubumbashi et refuse de quitter son bastion du Katanga, malgré une convocation de Kinshasa.  Mais face à la pression internationale et surtout américaine, avec son très remuant ambassadeur à Kinshasa, Mike Hammer, Félix Tshisekedi décide d’agir.  Le 21 février 2021, 1800 militaires de la Garde Présidentielle sont dépêchés à Lubumbashi. Le Général Major et Commandant de cette unité d’élite de l’armée congolaise, Christian Tshiwewe Songesha, effectue personnellement  le déplacement pour accompagner ces unités venues officiellement « pour restaurer la paix ». Mais en filigrane, depuis sa ferme, Numbi sait qu’il est visé.  Le ministre de la Justice par intérim, Bernard Takahishe Ngumbi, un membre du parti du président Tshisekedi, annonce alors publiquement l’ouverture d’une enquête contre John Numbi. 

 « Djadjidja » à la place de Numbi : « Nous ne pouvions pas reprendre ce procès sans l’arrestation d’un gros poisson »

Le président Félix Tshisekedi à droit, serrant la main la main du Général Zelwa Katanga, alias « Djadjidja ». Kinshasa. Juillet 2020. PH. POLITICO.CD.

Trop tard.  Car entre-temps, John Numbi s’évapore dans la nature. « Le général John Numbi a quitté la RDC et s’est réfugié au Zimbabwe il y a deux semaines. Son chargé de sécurité [garde du corps] Lunda wa Ngoie est arrêté », a écrit sur Twitter Georges Kapiamba, président de l’Association congolaise d’accès à la justice (ACAJ). John Numbi est « au Zimbabwe » et « sa ferme », à environ 50 km de Lubumbashi (sud-est de la RDC), « a été perquisitionnée samedi par des militaires de la garde présidentielle », a confirmé à l’AFP un de ses proches sous le couvert de l’anonymat : « C’est à cette occasion que l’adjudant Lunda wa Ngoie a été arrêté. ».  Par ailleurs,  selon un document daté du 14 avril 2021 et signé par l’auditeur général près la Haute Cour militaire, Likulia Bakumi Lucien René, tous les services de sécurité sont tenus, « en cas de découverte » de John Numbi, de « l’appréhender et l’acheminer sous bonne escorte à [leur] office à l’auditorat général près la Haute Cour militaire ». Il leur est également demandé de poursuivre pour « recel de malfaiteurs » « toute personne qui a procuré logement, hébergement ou retraite à la personne recherchée », précise le même document.  

John Numbi s’est volatilisé. Il a filé entre les doigts de Félix Tshisekedi. Le président, mais surtout ses partenaires internationaux, sont furieux. D’autant plus que la pression internationale continue. Et c’est là, réellement, que le destin de Zelwa Katanga bascule. Plusieurs haut dirigeants du régime de Félix Tshisekedi exercent alors une pression sur lui.  « Mais à l’absence de Numbi, le sort de Djadjidja semblait déjà être scellé », avouera un Conseiller, qui a requis l’anonymat, auprès de POLITICO.CD.  Par ailleurs, en parallèle avec les ennuis de John Numbi, et comme ceux de Delphin Kahimbi, Zelwa Katanga était au cœur d’une embrouille depuis janvier 2021. En effet, le 29 décembre 2020, deux hélicoptères militaires se sont écrasés à deux jours d’intervalle dans le nord-est du pays causant la mort d’au moins cinq personnes. Le premier incident a eu lieu près du village de Bafwamongo, dans la province de la Tshopo. L’appareil transportait trois personnes quand il s’est écrasé lors d’un vol entre les villes de Bunia et de Kisangani où le général Katanga était muté comme commandant en second de la troisième zone de défense.  Deux jours plus tard, un autre hélicoptère militaire, qui participait aux opérations de secours, s’est lui aussi écrasé dans la forêt tropicale lors du vol retour vers Kisangani, à 57 km de cette ville, avec quatre personnes à bord.  Il n’en fallait pas plus pour que le Général Katanga soit rappelé à Kinshasa. Le 16 janvier 2021, il regagne la capitale et est interrogé par la Maison Militaire du président Tshisekedi pendant plusieurs jours. « On l’accusait de saboter le pouvoir du président Tshisekedi. Ou encore d’être un Kabiliste. Bref, c’était saugrenu. Après plusieurs jours d’enquête, ils ont classé l’ affaire », explique un militaire proche du Général Katanga.  Ce n’était donc qu’une partie remise puisque selon le témoignage de ce militaire  FARDC qui lui est proche, c’est à Kinshasa que le général Katanga apprendra les sorties de deux policiers sur les ondes de la RFI affirmant qu’ils auraient enterré Bazana « dans sa concession » à Mitendi (Ouest de Kinshasa). « Il était très surpris et énervé. Il a même demandé à ses avocats de porter plainte contre ces deux militaires. Et c’est ce qui a été fait », ajoute-t-il.   

Dans un article le 21 février 2021, la Radio France Internationale (RFI) annonce que  le Général Katanga est placé en résidence surveillée, après la publication de son enquête sur le procès de Chebeya. La radio française explique, citant des sources au sein de l’appareil judiciaire de l’armée, la mise en résidence surveillée du général Djadjidja ne serait qu’une mesure disciplinaire. « Selon une source au sein de la justice militaire, il n’est poursuivi pour rien à ce stade », affirme la RFI dans un article publié le 21 février.  Une information que des proches du général congolais démentent auprès de POLITICO.CD. « Mon Général n’était pas en résidence surveillée en février. C’est faux. C’est le 2 juin qu’il a été placé en résidence surveillée et c’est le 4 juin qu’il a été arrêté et transféré à Makala », affirme un officier supérieur des FARDC à POLITICO.CD, qui a requis l’anonymat.

En effet, le 1er Juin 2021, à l’occasion de la onzième commémoration de l’assassinat de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana, la Voix des sans voix adresse un mémorandum au chef de l’Etat congolais pour qu’il aide à une réouverture du procès, cette fois avec les vrais coupables dans le box des accusés. Il n’en suffisait pas plus. D’autant plus que l’ambiance n’est pas sereine au sein de l’appareil sécuritaire congolais. La fuite de John Numbi aurait créé des susceptibilités. Selon plusieurs sources, la décision de se rabattre sur le Général Zelwa Katanga aura été prise en ce moment et avait alors fait polémique. « Le Général (Katanga) n’avait pas eu de problème avant cette histoire. Ni avec le président Tshisekedi. Et d’ailleurs à un certain moment, son nom était dans le shortinglist pour être nommé gouverneur du Nord-Kivu durant l’Etat de siège. C’est pour vous dire à quel point le Président n’avait aucun problème avec lui. C’est surtout à cause de la pression internationale et des conflits internes entre généraux que les choses se sont un peu accélérées », confie notre source à la présidence congolaise, qui a également requis l’anonymat.   « Le 02 juin, ils sont venus informer mon Général qu’il était en résidence surveillée. Quand il leur a demandé pourquoi. Ils lui ont dit qu’il (le Général Katanga) devrait dire où est passé John Numbi », révèle de son côté le militaire proche du Général Katanga.

 Le 4 juin 2021, pendant que les cadres de Joseph Kabila prennent d’assaut la Cathédrale Notre dame du Congo pour y célébrer le cinquantenaire de leur leader — alors que ce dernier n’est même pas présent à l’événement, de l’autre côté de la capitale congolaise, en longeant le majestueux fleuve Congo qui se précipite sur les cailloux de Kinsuka, la vie d’une homme est sur le point de basculer. Un cortège de trois 4×4 fait irruption dans ce quartier de « CPA » habituellement calme. Le boucan créé par les gyrophares réveille les curieux. Le cortège s’arrête devant le domicile du général Zelwa Katanga. Après un moment, les voilà repartis avec lui. Ils mettent cap vers l’Auditorat militaire de Kinshasa. « Ils sont venus avec beaucoup de boucan et d’intimidations alors que le Général était pourtant calme. Ils l’ont ensuite amené », témoigne un voisin.    A l’auditorat militaire, situé dans le quartier « Socimat », au centre-ville de Kinshasa, le Général apprend tout à coup qu’il n’était pas en résidence surveillée pour « dire où est cachée John Numbi », mais « parce que son nom a été cité dans l’affaire Chebeya ». « On lui a par ailleurs dit qu’il y avait de craintes, comme il habite le long du fleuve, qu’il puisse fuir comme John Numbi. Et que c’était la raison pour laquelle on allait l’envoyer à Makala », nous rapporte militaire proche du général Katanga.  Le général Katanga n’est pas surpris par l’affaire Chebeya. En février 2021, lorsque les deux policiers en exil se confient à la RFI, affirmant qu’ils auraient enterré la dépouille de Fidèle Bazana dans « sa concession », Djadjidja avait non seulement nié ces allégations à la RFI, mais avait par ailleurs porté plainte contre les deux policiers pour « diffamation et calomnie ». « Mais du jour où il a été rappelé à Kinshasa puis placé en résidence surveillée, jusqu’au jour où on l’envoyé à Makala, tous ceux qui l’approchaient ne lui ont jamais parlé de sa quelconque participation présumée. D’ailleurs un haut-gradé lui a ouvertement avoué qu’il était arrêté parce qu’il était soi-disant proche du Général Numbi et surtout parce que le Général Numbi s’était enfui ».

Transféré à Makala, « Djadjidja » y restera longtemps dans l’attente de son procès. Dans le prochain acte, nous analysons ce qui s’est réellement passé la nuit où les deux policiers affirment avoir enterré la dépouille de Banzana dans sa « concession ». Qu’est-ce que les fouilles assistées par la Monusco ont-elles donné ? Qu’en est-il de sa comparution durant le procès en appel de l’affaire Chebeya ? Pourquoi des médias  belges ont diffusé des fausses informations sur le Général Katanga ? A lire dans l’acte II.

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