À peine élu, Félix Tshisekedi signe un contrat de lobbying de 90.000$ par mois pour s’ouvrir les portes de l’administration américaine

Des documents consultés par POLITICO.CD sur le site du département de la justice des États-Unis d’Amérique [l’unité d’enregistrement du FARA de la section du contre-espionnage et du contrôle des exportations (CES) de la division de la sécurité nationale (NSD), chargée de l’application administrative de la loi sur l’enregistrement des agents étrangers] indiquent des liens de lobbying entre le nouveau président élu de la République Démocratique du Congo et Avenue Strategies Global, LLC (ASG).

« Le présent mémorandum d’entente a pour objet d’énoncer les termes de la convention sur les relations commerciales entre le président élu Felix Tshisekedi de la République démocratique du Congo (RDC) et Avenue Strategies Global, LLC (ASG) » écrit le contrat (téléchargeable ici) traduit de l’Anglais par POLITICO.CD.

« ASG représentera le président élu devant le pouvoir exécutif et le congrès des États-Unis. ASG travaillera à faire progresser les relations stratégiques du président élu et de son gouvernement avec les États-Unis, les visites de soutien du président élu et de son équipe aux États-Unis et de mettre en œuvre un plan de relations publiques et médias afin d’améliorer la compréhension du président élu et son agenda pour le peuple de la RDC » décrit le contrat.

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« Le coût de ces services sera de 90. 000 dollars américains pour période allant du 22 janvier 2019 au 28 février 2019, avec la possibilité pour chaque partie de discuter de l’extension de l’accord à tout moment » stipule le contrat sur lequel Félix Tshisekedi se fait représenter par Thotho Mabiku, un de ses proches vivant aux États-Unis.

La loi sur l’enregistrement des agents étrangers (FARA) a été promulguée en 1938. Cette loi oblige les personnes agissant en qualité de mandataires pour les étrangers ayant une capacité politique ou quasi politique à divulguer périodiquement et publiquement leurs relations avec le mandant étranger en tant qu’activités, recettes et décaissements à l’appui de ces activités. La divulgation des informations requises facilite l’évaluation par le gouvernement et le peuple américain des déclarations et des activités de ces personnes à la lumière de leur fonction d’agents étrangers.

Un membre du bureau de communication de Félix Tshisekedi a toutefois indiqué à POLITICO.CD que pareil contrat n’existe pas entre le président Félix Tshisekedi et une compagnie de lobbying aux États-Unis. « Rien de tel » s’est contenté de commenter cet expatrié, accrédité à Kinshasa pour travailler dans le bureau de communication de Félix Tshisekedi.

Quelques mois avant son élection, POLITICO.CD, avait relevé de liens de lobbying entre Félix Tshisekedi et la compagnie Pamoja USA, qui a été chargée de la collecte de fonds pour la campagne électorale de Félix Tshisekedi et de vendre son image auprès de l’administration américaine.

Cet accord décrit les conditions, les responsabilités et les obligations des parties susmentionnées dans le but commun de promouvoir le candidat et son programme aux États-Unis et de rechercher le soutien de sa campagne pour la présidence aux élections congolaises prévues pour le 23 décembre 2018“, stipule ce contrat en anglais, traduit par POLITICO.CD.

“Un facteur important dans le plaidoyer en faveur de la campagne Tshisekedi sera de changer l’image peu positive que la plupart des Américains ont de l’Afrique en général et du Congo en particulier. Au-delà de la collecte de fonds pour la campagne électorale, l’objectif à plus long terme et le plus puissant sera de convaincre le gouvernement et les “décideurs” [américains] qu’un gouvernement Tshisekedi marquera un nouveau départ pour la République démocratique du Congo et apportera de véritables réformes au pays“, insiste ce contrat.

Plusieurs personnalités Congolaises dont l’ancien président Joseph Kabila, l’opposant Moïse Katumbi, la commission électorale nationale indépendante,… paient de lobbyistes américains en vue d’entrer en contact avec les personnalités influentes de l’administration américaine.

Première puissance planétaire, les Etats-Unis sont considérés comme faiseurs de rois à travers le monde et plus particulièrement en Afrique. En République démocratique du Congo, au cœur du continent noir, un pays ravagé par une instabilité malgré la première alternance pacifique au sommet de l’Etat, le soutien américain est devenu une question vitale pour chaque camp.

Ainsi, à en croire plusieurs documents consultés par POLITICO.CD sur le site du Foreign Agents Registration Act (FARA, Loi sur l’enregistrement des agents étrangers: NDLR), l’ex-gouverneur du Katanga a signé plusieurs contrats, tant auprès des organismes américains que ceux basés à Londres en Grande Bretagne. Au total sept documents ont été listés et qui sont tous toujours actifs et datent parfois de 2015. La valeur totale des prestations dépasse le 1,5 millions de dollars américains. Trois de ces contrats concernent directement le candidat du G7 à la présidentielle, alors que les quatre autres sont indirectement liés à Moïse Katumbi.

Fiston Mahamba (@FMLarousse) | POLITICO.CD

 

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