A quoi joue LAMUKA?

A quelques jours des élections prévues à la fin de cette année, la coalition LAMUKA entretient toujours un floue artistique sur sa participation. Des cadres de ce groupe qui soutient la candidature de Martin Fayulu affirment tantôt qu’il n’y aura pas d’élections, tantôt qu’ils ne vont pas y aller avec la machine. 

La nouvelle coalition LAMUKA ne compte toujours pas participer à la prochaine Présidentielle avec la machine à voter. Cependant, son candidat Martin Fayulu est attendu à Kinshasa ce mercredi 21 novembre pour y lancer sa campagne. Dans une intervention à la télévision belge, le concerné affirme toutefois venir à Kinshasa non par pour prendre part aux élections, mais pour trouver une solution face aux machines à voter.

« Je vais rentrer à Kinshasa le mercredi 21, je vais voir avec les autres candidats indépendants, voir avec la CENi, ce qui a lieu de faire pour avoir les élections le 23 décembre 2018 et j’insiste, avec bulletin comme ce prévu [dans la loi électorale]« , a-t-il dit.

Un non utopique aux machines

Par ailleurs, alors que la campagne électorale s’ouvre demain, la coalition LAMUKA, du moins un de ses cadres Adolphe Muzito, affirme que ces élections n’auront pas lieu. « Il y a deux, trois mois, j’avais prédit que Kabila ne va pas organiser les élections. Il ne peut organiser les élections qu’en étant sûr de les frauder pour rester au pouvoir à travers son son dauphin. Et donc, ça ne m’étonne pas. En fait ça traduit finalement le fait que Monsieur Kabila ne veut pas d’élections. Il n’y aura pas d’élections« , a-t-il clamé sur les antennes de TV5 lundi soir.

Comme Fayulu, Adolphe Muzito, Freddy Matungulu, Jean-Pierre Bemba et Moïse Katumbi rejettent la tenue des élections avec cette machine décriée par une large partie, notamment les mouvements citoyens, la communauté internationale et l’opposition. Cependant, l’UDPS et l’UNC qui ont claqué la porte de l’accord de Genève consacrant Martin Fayulu, sont prêtes à y aller « avec ou sans » ces machines.

A Kinshasa, la Commission électorale s’est exprimée sur la question hier. Pour la CENI, il n’est pas question de retirer ces machines. Leurs retraits, explique-t-on, entraîneront le report des élections. Or, les opposants et le pouvoir congolais sont d’accord sur le fait que les élections doivent se tenir au 23 décembre, conformément au calendrier électoral.

De son côté, l’Église catholique appelle à un consensus autour de la question. Le nouvel archevêque de Kinshasa, Mgr Fridolin Ambongo, semble embrasser la position de l’UDPS sur cette question. Dans une interview vidéo diffusée notamment sur internet, l’homme qui a succédé au cardinal Laurent Monsengwo estime que le plus important est la tenue des élections.

« On ne pas organiser les élections dans ce pays sans nous »

Intervenant sur TOP CONGO FM ce matin, Christophe Lutundula, cadre de la coalition ENSEMBLE de Moïse Katumbi, mais également membre de la coalition LAMUKA, s’est penché sur ce que pourrait faire sa formation si les machines n’étaient pas retirées. Là encore, le député congolais a semblé patauger.  « Si vous arrivez dans un bureau, vous y trouvez la machine à voter, faites appel à la CENI pour lui demander un bulletin de vote« , dit-il à s’adressant à la population en Lingala.

Or, la Commision électorale n’a pas prévu de vote exclusif sur bulletin papier. Dans une autre interview sur POLITICO.CD, le député Jean-Bertrand Ewanga, proche de Moïse Katumbi et Rapporteur général de la coalition LAMUKA, est allé plus loin.  « On ne pas organiser les élections dans ce pays sans nous. La CENI veut nous amener les désordres dans ce pays, la guerre. Des gens vont mourrir parce qu’ils ont contesté la machine. Ca va tomber sur la tête de ceux qui dirigent la CENI. Ce peuple est grand, il ne faut pas qu’on le manipule comme des jouets« , insiste-t-il dans cette interview dimanche à POLITICO.CD.

En d’autres termes, si les machines sont maintenues, la coalition LAMUKA pourrait en effet recourir à des protestations visant à empêcher le vote. Une position soutenue quelque peu part Adolphe Muzito lors de son passage hier sur TV5MONDE.

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