La fin du dauphin: pour des élections inclusive et sans machine à voter

A moins de deux mois des élections prévues à la fin de cette année en République démocratique du Congo, la Commission électorale est loin de mettre d’accord toutes les parties prenantes d’y aller avec la machine à voter ce  après plusieurs rencontres et/ou conciliabules restés sans succès, encore qu’il y a la problématique de l’inclusivité.

La Commission électorale nationale indépendante (CENI) se trouve devant un dilemme: faudra-t-il organiser des élections boycottées par les uns à tort, dès lors qu’ils y avaient adhéré en sachant que le calendrier impliquait, au bout des compte, une machine à voter qui a déjà coûté très cher au contribuable congolais ? Ou faudra-t-il privilégier une fin heureuse, c’est-à-dire, des élections qui ne déboucheront pas dans une crise majeure ? Car déjà nous vivons dans une crise politiques pour une classe politique dont les regroupements ne sont pas idéologiques mais plutôt stratégique, juste pour accéder au pouvoir.

Les élections sont toujours une période des crises que ce soit en Occident, pire encore en Afrique où la chefferie est soit héréditaire, soit de suite d’une conquête à l’issue d’une épreuve des forces. Tenez, les rares les pays africains soient disant à passation de pouvoir démocratique ne reflètent pas une alternance mais plutôt une passation de pouvoir au sein d’un même parti Politique. Nous citons la Tanzanie, Le Ghana, Afrique du Sud, les rares qui ont connu une alternance tel que le Sénégal, la Côte d’ivoire, même le Congo-Brazzaville sont des pays dont la politique économique est faite par la France, qui garde jusqu’à leur réserve bancaire. A Brazzaville, à trois mois des élections, Pascal Lisuba avait été défenestré par la France juste pour les intérêts pétroliers et Sassou-Ngouesso prenait le pouvoir par un coup de force admis. Laurent Gbagbo est à la CPI juste pour avoir demandé le recomptage des voix, alors que la France de Sarkozy en voulait un autre.

Une fois de plus, l’opposition est descendue ce vendredi 27 octobre dans les rues du pays pour protester contre ces les machines à voter, pourtant annoncées dans le calendrier de la Commission électorale aux prochaines élections. Les opposants qui forment aujourd’hui, avec l’Eglise catholique, une partie active de la Société civile, et même la Communauté internationale, notamment la France, le Etats-Unis ou la Grande Bretagne ; un front commun anti-machine, n’en démordent pas.

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La faute sans doute aux enregistrements diffusés au début de l’année et attribués notamment au président de l’Assemblée nationale Aubin Minaku, également chef de la majorité au pouvoir, où il aurait félicité le président de la CENI, Corneille Nangaa, d’avoir « dupé tout le monde avec ses machines ». En clair, ces machines faciliteraient une victoire du Pouvoir aux prochaines élections.

L’inclusivité soutenue par une frange importante des acteurs politiques et de la communauté internationale s’impose comme une deuxième revendication au côté de la machine à voter pour avoir des élections apaisées. C’est un prix à payer pour mettre fin à la crise politique qui ravege ce pays depuis des années. Une situation mentionnée depuis 2015 et feu Etienne Tshisekedi l’avait dit dans son message de vœu du 30 juin 2015, avant qu’il ne soit déroutée par la rencontre de Genval – un arrangement politique pour éviter la crise grave au pays.

Face à cette crise d’inclusivité et de légitimité à venir, il faut entamer une réforme des textes légaux sur pied desquels certains des grands acteurs politiques ont été exclus du processus électoral. La CENI devrait, sans délai, discuter avec les acteurs exclus du processus électoral par l’arsenal juridique actuel (la Constitution et la loi électorale) pour mettre ensemble leur compréhension du processus avec celui des candidats retenus. Afin de se prononcer sur son calendrier électoral, sur avis motivé de la Cour Constitutionnelle.

Car un report des élections dûment motivée n’est pas l’apanage de la RDC, au Mali les législatives viennent d’être reportée par la cour constitutionnel, il n’y a pas eu des délégations du Conseil des sécurité pour ou contre ça. C’est une question de souveraineté.

Pour les candidats aux élections en cours, y compris le dauphin, leur sort est fixé par une jurisprudence récente, qui renseigne qu’il y a remboursement de la caution payée pour les élections provinciales ratées en 2016 et désignation des nouvelles listes.

L’avenir nous réserve des surprises.

Me Mbayo Pelesa Stanley

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