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En RDC, un peu trop de casseroles pour Katumbi

Après l’affaire des mercenaires, celle de spoliation de bien immobilier, ou encore le fameux dossier de double nationalité, le candidat déclaré à la Présidentielle est accusé d’avoir financé le mouvement subversif de l’ancien Colonel FARDC John Tshibangu.

Une fois de plus, l’opposant Moïse Katumbi est accusé en République démocratique du Congo, au risque d’en faire un peu trop. « Trop d’affaires risque de tuer l’affaire », disait un de ses partisans sur les réseaux sociaux. En somme, le leader de la coalition Ensemble est de nouveau pointé du doigt. Cette fois, par les renseignements militaires, les fameuses DEMIAP.

Les services congolais de contre-espionnage l’accusent d’avoir été en contact et probablement financé l’ex-colonel John Tshibangu dans ses tentatives de rébellion. Selon le général Delphin Kahimbi, des politiques, dont Moïse Katumbi, seraient également en connivence avec John Tshibangu.

Katumbi et les catholiques

« Durant l’audition, John Tshibangu a cité à trois reprises le nom de M. Moïse Katumbi parmi ceux qui ont financé sa tentative de déstabilisation des institutions », indique le général Kahimbi à Jeune Afrique, sans donner de plus amples détails sur cette grave accusation.

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Pour enfoncer le clou, les catholiques aussi en prennent pour leur compte. Aux prises avec le président Joseph Kabila, en étant à la base des manifestations réclamant des mesures de décrispation et la tenue des élections, l’Eglise, ou du moins ses prêtres, sont également accusés d’avoir pris contact avec le même Tshibangu.

« Sachez que des prêtres catholiques sont également cités parmi ceux qui ont encouragé la connexion entre Tshibangu et Katumbi », enfonce général Kahimbi , promettant de rendre publique « très bientôt » les résultats de l’instruction en cours.

En cavale depuis près de six ans, John Tshibangu avait fait désertion de l’armée en 2012, déclarant ses intentions de vouloir de renverser le pouvoir du président Joseph Kabila. Il a été arrêté à l’aéroport de Dar es-Salaam, en Tanzanie, quelques jours après avoir diffusé une vidéo sur les réseaux sociaux dans laquelle il donnait un ultimatum de 45 jours à Joseph Kabila, faute de quoi « nous allons [le] faire tomber », menaçait-il.

Etrange timing

L’Ancien chef d’ état-major de la 4ème région militaire  (Kasaï occidental)  a été extradé de la Tanzanie  en février dernier et placé loin du monde. Personne alors n’a eu de ses nouvelles jusqu’à ce que ces informations sortent subitement. Plus étrange, son Directeur de cabinet, Thierry Kyalumba, semble finalement donner du crédit à ses informations.

« Je ne peux pas te répondre à cette question pour des raisons évidentes » réagit Thierry Kyalumba sur POLITICO.CD, avant de nuancer: « Mais sachez seulement que dans le cadre de notre lutte, le colonel John Tshibangu avait plusieurs compatriotes civiles comme militaires pour se joindre à nous.Il avait aussi approché et avait été approché par plusieurs hommes politiques de l’opposition comme de la majorité. »

La sortie du général Kahimbi intervient quelques heures après la diffusion d’une vidéo de l’opposant congolais mettant en garde Kinshasa pour un énième report des élections, promettant des « grands moyens » pour faire partir Joseph Kabila.

Katumbi est partout

Dans une vidéo, Moïse Katumbi indique qu’à la date du 23 décembre, si la commission électorale nationale indépendante n’arrive pas à organiser les élections, elle doit démissionner.

« S’il n’y a pas élections cette année, on aura plus besoin de Monsieur Kabila. Nous allons tout simplement constater que Kabila veut s’éterniser au pouvoir » a dit Moïse Katumbi, réitérant que cette année, il ne sera accordé même pas un jour de plus à l’actuel chef de l’État.

Outre les militaires et la justice, la majorité au pouvoir voit également Moïse Katumbi un peu partout. Le Secrétaire général adjoint de la Majorité Présidentielle, Joseph Kokonyangi a dénoncé, dans une vidéo hallucinante,  ce qu’il qualifie d’une infiltration du candidat d’ENSEMBLE dans la politique de la province du Maniema (sa province d’origine), affirmant avoir des preuves que Katumbi est en train de vouloir « défier le président de la république ».

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