Elections en 2019: « une table ronde s’impose », affirme Germain Kambinga

Interview avec Germain Kambinga, président de la coalition du Centre, qui appelle à une « table ronde » pour mettre fin à la crise politique en République démocratique du Congo.

Les élections tant attendues en République démocratique du Congo n’auront pas lieu avant au moins avril 2019, laisse entendre le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Corneille Nangaa a affirmé dans une déclaration à la suite d’une réunion avec des représentants de la société civile mardi qu’il faudrait au moins 504 jours pour organiser le scrutin une fois l’enrôlement des électeurs terminé.

« La rue risque certainement de tout emporter« , dit Germain Kambinga, dans cette interview exclusive avec POLITICO.CD. Pour lui, la proposition de sa coalition politique au sujet d’une « table ronde » pour résoudre la crise politique actuelle est plus que d’actualité.  « Notre proposition est donc plus que d’actualité et ceux qui croient que la politique de la haine, de la confrontation est une solution se trompent« , dit-il.

La CENI a annoncé qu’il n’aura pas d’élections avant au moins avril 2019, quelle est la réaction du Centre à ce sujet?

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Le Centre aujourd’hui et hier mon parti Liberté avions anticipé tout ce qui se fait aujourd’hui et même ce qui arrivera demain en termes de chaos, si les leaders politiques ne conviennent pas de s’entendre en reconnaissant de prime à bord la nécessité de la reprise du processus politique, seule voie raisonnable pour rencontrer la problématique dans sa quintessence.

Beaucoup nous avaient fait alors des procès en diabolisation d’autres en opportunisme arguant que notre démarche visait une recherche de strapontins ministériels et aujourd’hui comme demain la réalité va tous nous rattraper et le seul constat sera celui comme nous l’avions dénoncé à l’époque d’un risque de perte de temps ce qui aujourd’hui se confirme car tous les acteurs les savaient mais la guerre des ego a servi d’autel à l’intérêt général.

Nous signons et persistons à dire que la crise est avant tout POLITIQUE et tant que la question politique de fond liée à l’avenir des institutions aux garanties mutuelles, à l’acceptation de toutes les parties des règles du jeu et à la définition dans un esprit de réconciliation d’un avenir commun ne sera pas réglée nous risquons de jouer ainsi au funambule jusqu’à l’émergence d’un vent extrémiste qui remettra tout en question et fera perdre des années au pays alors même que nous pouvons encore tout sauver.

Continuez-vous toujours à préconiser une « table ronde »

Oui bien-sur nous pensons qu’une table ronde est incontournable si les uns et les autres prennent la mesure réelle de la situation car c’est la démarche la moins onéreuse et la plus simple surfer sur le statu quo face à un problème évident de légitimité institutionnelles diversifiées comme le fait la majorité au pouvoir et leur allié des différentes oppositions coalisées et prôner la révolution populaire comme le souhaite sans trop de capacité réelle de contrôle l’opposition radicale sont des approches qui anéantiront la constitution et ouvriront la porte à une période de vide institutionnelle et la remise en cause certaines des acquis démocratiques.

Le Congo est trop fragile et une déstabilisation des maigres acquis démocratiques et institutionneles risque de créer une situation de balkanisation et ou sa « somalisation » de fait. Notre proposition est donc plus que d’actualité et ceux qui croient que la politique de la haine, de la confrontation est une solution se trompent. Une table ronde avec une implication contraignante de la communauté internationale est une recette qui a déjà marché car en plus de la solution politique nous auront la garantie d’avoir de vrais solutions pour les problématiques de financement du processus et de l’accompagnement technique avec en bonus une embellie économique certaines car les opérateurs seront rassurés

L’opposition en appelle à la rue, est-ce envisageable, est-ce une bonne solution?

Bonne certainement pas car en tant que modéré, donc du Centre, nous sommes toujours pour le compromis mais encore faut-il effectivement que nos politiciens aient la maturité politique nécessaire pour sortir des postures et arrêter de jouer avec le feu. Oui! La rue risque certainement de tout emporter si nous ne prenons pas nos responsabilités d’acteurs politiques pour donner une lisibilité et une crédibilité au processus en cours .

4 comments
    1. Une table ronde qui permettra au Monsieur de devenir ministre. Pendant que le croupiet dans la misère et processus électoral bloqué.
      Le message est clair: Kabila ne veut pas organiser sa succession et ce n’est pas une table ronde qui va lui faire changer d’avis.

      1. ERRATUM
        Une table ronde qui permettra au Monsieur de devenir ministre pendant que le peuple croupit dans la misère et le processus électoral bloqué. Le message est clair: Kabila ne veut pas organiser sa succession et ce n’est pas une table ronde qui va lui faire changer d’avis.

        1. UN GOUVERNEMENT DES HAUTS FONCTIONNAIRES( PAS LES SECRÉTAIRES GÉNÉRAUX ACTUELS) ET DES ENTREPRISES DIRIGÉES PAR DES HAUTS CADRES DE SES ENTREPRISES ( CHOISIS PAR LE PERSONNEL SYNDICAL AVEC OBLIGATION DE NE PAS QUITTER L’ENTREPRISE APRÈS LA TRANSITION), PEUT AIDER CE PAYS À SORTIR DE L’IMPASSE. C’EST UN COUP D’ÉTAT QUI VAUT LA PEINE D’ÊTRE EXPÉRIMENTÉ.

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