La Libre, Washington Times, Kabila, Katumbi: la guerre par médias interposés aura lieu

Moïse Katumbi accuse Joseph Kabila de diffuser des articles contre lui dans la presse américaine, alors que des ministres du gouvernement congolais s’attaquent à leur tour à des médias belges et français, qui seraient en croisade contre la République démocratique du Congo. 

Les tensions entre la République démocratique du Congo et son ancienne puissance coloniale ont souvent été accompagnées d’une autre guerre entre les médias belges et les autorités congolaises. La Libre, le Soir ou même l’agence officielle Belga ont souvent été pris à partie par les autorités de la RDC, depuis l’époque même du Zaïre, durant ces périodes de tempête.

Depuis plus d’un an, l’ancienne puissance coloniale et le pouvoir du président Kabila ne sont pas en bons termes. Le gouvernement congolais est même allé jusqu’à mettre fin à sa coopération militaire avec la Belgique. Pendant ce temps, les médias belges entrent dans la danse. Chaque action du gouvernement congolais est scrupuleusement analysée et dénoncée. Fait nouveau, La libre, qui s’intéresse de près à la République démocratique du Congo, a même créé une édition spéciale pour l’Afrique. Néanmoins, celle-ci est loin de couvrir tout le continent, se spécialisant seulement pour la RDC.

Une situation qui a fini par exacerber les autorités de Kinshasa. Oly Ilunga, ministre congolais de la santé est monté au créneau en écrivant, à travers son cabinet, un droit de réponse au média belge, qu’il qualifie de média dont la ligne éditoriale semble vouloir dépeindre négativement toute action du gouvernement de la République démocratique du Congo.

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Il n’y a cependant pas que les médias belges qui énervent Kinshasa. Le ministre congolais de la Communication et des Médias, Lambert Mende a dans ses collimateurs notamment la Radio France Internationale, cette fois-là critiquée pour son attitude « impérialiste ». Le silence de la radio française a même coupé pendant plusieurs mois.

Katumbi, l’arroseur arrosé

 

Dans ce décor, il y a aussi la guerre entre le président Joseph Kabila et ses opposants, avec des médias locaux qui choisissent chacun son camp. Parmi les principaux leaders de la colère contre Kabila, Moïse Katumbi, ancien proche du président congolais, qui mène à présent une véritable campagne auprès des médias internationaux et de l’opinion publique, mobilisant pour l’alternance démocratique et le départ de Kabila.

Si le pouvoir de Kinshasa a toujours été dans la peau de la victime, la situation semble changer. Les proches du pouvoir montent à leur tout au créneau pour contrer les opposants. Et si le Pouvoir congolais a souvent séché les médias internationaux, au profit des campagnes de lobbying,  la stratégie des Conseillers du président Kabila consisterait à présent à répondre par médias interposés.

Ainsi, plusieurs médias mettent subitement en exergue des liens supposés entre l’opposant Moïse Katumbi et le sulfureux György Soros, financier milliardaire américain, qui alimenterait la crise politique au Congo. Le 14 septembre, Washington Times épingle l’ancien gouverneur du Katanga, tout en mentionnant que l’article aurait été « sponsorisé ».

Dans la foulée, Moïse Katumbi se pose pour une fois en victime, accusant le président congolais de tromper l’opinion américaine par des articles dans la presse, lui prêtant des liens « imaginaires avec Georges Soros et par des campagnes de presse calomnieuses financées à coups de millions de dollars sur le dos des fonctionnaires congolais, des militaires et des policiers très mal payés. »

Comme partout dans le monde, l’espace médiatique en République démocratique du Congo est à présent disputé, dans une guerre qui vise à présent à surfaire ou taire la réalité. Des médias occidentaux « de grande envergure », aussi crédibles que saints, se laissent à entraînés dans ce duel à coup de dollars américains. Une situation qui risque de compliquer la marche vers la démocratisation de tout un pays, qui en a largement besoin.

Engbaka Gaston

2 comments
  1. ENCORE UNE FOIS, MOISE KATUMBI EXHIBE UN MANQUE CRIANT DE LEADERSHIP ET D’UN HOMME D’ETAT. LE PRETENDU-CANDIDAT PRESIDENT PASSE PLUS SON TEMPS A REAGIR PLUTOT QUE PRENDRE LE DEVANT ET ATTAQUER CE REGIME VOMI.

    ET POUR NOUS QUI CONNAISSONS BIEN GEORGES SOROS ET SES ACTIVITES ET PRISES DE POSITION, MIEUX VAUT L’AVOIR DANS SON CAMP PLUTOT QU’UN MAFIOSI (ET PARTENAIRE-VOLEUR DE KABILA) DE LA TREMPE DE DAN GERTLER QUI FINANCE DE LOBBIES DE KABILA, INCLU ACTIVITES DES PLANTONS DE LA VOMIE VOYOUCRATIE PPRD-MP, RAYMOND TSHIBANDA, SHE OKITUNDU. ET KIKAYA BINKARUBI.

  2. Les Congolais ont de l’imagination. INNOVATION :
    – Coupage dans la presse écrite;
    – Dédicaces dans les chansons et médias;
    – enfin, articles sponsorisés.

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