Lambert Mende: “le Congo aura eu beaucoup de chance d’avoir eu un Joseph Kabila”

POLITICO Magazine rencontre Lambert Mende Omalanga, actuel Porte-parole du gouvernement, mais qui aura eu la chance d’avoir été tour à tour dans la rébellion contre le père de Joseph Kabila, dans l’opposition politique contre ce dernier, pour finir par rejoindre la Majorité Présidentielle, sur laquelle s’appuie largement le Président de la République. Depuis 2008, le ministre Mende est l’une des pièces maîtresses du président Joseph Kabila. Dans cette interview exclusive, le ministre congolais de la Communication et des Médias revient sur l’oeuvre du président jospeh kabila, depuis son arrivée au pouvoir à ce jour.

Lambert MENDE, pouvez-vous nous dire où est-ce que vous vous trouviez le vendredi 26 janvier 2001, lorsque Joseph Kabila prête serment pour devenir le 4ème Président de la RDC, et surtout, quel était à ce moment vos sentiments ?

LAMBERT MENDE: Cette période de ma vie semble la moins connue alors que j’ai tout fait pour la mettre en lumière en publiant notamment un livre sur ces années où le pays était quasiment en train de disparaître. Le livre publié aux éditions L’Harmattan de Paris s’intitule «La RDC dans l’œil du cyclone. Les années rebelles revisitées». Le vendredi 26 janvier 2001, c’est de Bruxelles que j’ai suivi la prestation de serment de Joseph Kabila après le drame de l’assassinat de son père 10 jours plus tôt, presque 40 ans jour pour jour après l’assassinat de celui dont il s’était juré de reproduire les hauts faits, Patrice- Emery Lumumba.

En effet M’zee Laurent Désiré Kabila et moi avions en partage la pensée et l’héritage politique du tout premier Premier Ministre de notre Pays, assassiné sur instigation de la Belgique à cause de son intransigeance dans la matérialisation de l’indépendance gagnée de haute lutte par l’ensemble de notre peuple. Trois mois avant la disparition brutale du M’zee, j’étais à Kinshasa sur son invitation pour explorer avec lui les voies les plus appropriées pour faire échec à la balkanisation du pays par les rébellions factices interposées.

Publicité

Je revois encore M’zee dans son bureau du Palais de Marbre, flanqué de deux de ses collaborateurs encore en vie, me faisant certaines confidences de sa voix imposante : «Petit frère, me confiait-il, ces gens croient pouvoir changer un vieux maquisard comme moi ! Ce n’est pas à mon âge qu’on peut changer. Je ne transigerai jamais sur l’unité et la souveraineté de mon pays. Ils peuvent me tuer pour cela, je ne changerai pas ».

Puis, se tournant vers ses deux collaborateurs avec un sourire narquois, il lança : « De toutes les façons vous savez ce que vous avez à faire au cas où il m’arriverait quelque chose de fâcheux… » Ces mots avaient pour moi valeur de testament. Et donc lorsque Joseph Kabila a prêté serment le 26 janvier 2001, je me suis senti consolé de ce que la mort de son père n’ait pas mis un terme au régime mis en place en RDC dans le droit fil des idéaux de Lumumba.

Quelle lecture faites-vous de cette prise de pouvoir ?

Cette prise de pouvoir s’est faite dans l’ordre des choses par rapport au dessein de Laurent Désiré Kabila lui-même. Seize ans plus tard, chacun peut se faire son idée du fait que M’zee l’avait suffisamment préparé alors général Joseph Kabila aux plus grands défis que la RDC avait à relever. Car non seulement il a obtenu la réunification du pays déglingué dont il a hérité, mais aussi il a réussi à le mettre sur l’orbite de l’émergence, ravivant ainsi les convoitises de ceux qui avaient perdu la première bataille de la balkanisation et qui ont choisi de recruter des Congolais bon teint pour essayer de mener à bon port leur projet en partant de l’intérieur. Ils ont cru que le fruit était rongé de l’intérieur et ne pouvait que difficilement résister. Ils se sont trompés.

A Sun City, le Président Joseph Kabila accepte de composer. Un accord est trouvé, et la guerre prend fin, le pays est unifié. Avec le recul, quelle lecture feriez-vous de la part du Président Joseph Kabila dans cette réussite ?

Cette réussite est la sienne même si, avec l’humilité qui le caractérise, il ne l’a jamais revendiquée et préfère plutôt la partager avec l’ensemble de protagonistes. L’histoire retiendra que c’est lui qui avait planté le décor de tout ce qui est advenu dans son discours d’investiture du 26 janvier 2011. Avec le recul, je crois que tout observateur averti ne peut que tirer son chapeau à l’artisan de la paix et au bâtisseur qu’il est.

La réunification du pays, la démocratisation de toutes nos institutions, la relance économique, le cap vers l’émergence sont autant d’acquis qui ne sont pas le fruit de la fortune ou d’une génération spontanée. Ce sont autant d’objectifs que Joseph Kabila s’est assignés et pour la réalisation desquels il a su mobiliser toutes les ressources disponibles. Il a apporté la preuve que le développement est un pari qui est à la portée de nos efforts et de nos sacrifices en tant que peuple. La dictature et le néocolonialisme voulaient amener les Congolais à désespérer définitivement de leurs capacités en tant qu’acteurs de leur apogée.

Joseph Kabila est venu redonner aux Congolais cette confiance en eux-mêmes que la colonisation et la dictature ont désespérément cherché à leur ôter. Aujourd’hui nous sommes un peuple qui croit en ses chances et qui est davantage conscient de son rôle dans le concert des nations.

La deuxième et troisième partie de l’interivew est à découvrir ce soir.

5 comments
  1. J’ai l’impression que Mende est atteint par une maladie de folie ou de délire. Comment une personne normale peut raisonner de cette manière ? Le Congo a eu de chance pour Kabila.C’est cruel d’entendre de déclaration pareille. Kabila est au pouvoir depuis 2001. Plusieurs milliers de morts en 15 ans que pendant les trente deux ans de Mobutu. Plus de chômeurs, plus d’insécurité, etc…. Mende n’aura pas une bonne fin de vie. Le sang de congolais va le juger.

  2. La RDC a la malchance d’avoir connu et promu celui qui se fait appeller Joseph Kabila à sa tête. Durant son règne ignoble, notre pays ne connait que vols, viols, pillages, enrichissement illicite d’une minorité, (fausses) rebellions armées, fosses communes, chômage, corruption dans tous les domaines, assassinats, arrestations arbitraires, dégradation des infrastructures, shegués, poison, démagogie, etc.
    Et le sieur Mende voudrait que le peuple meurtri soit reconnaissant d’avoir cet ovni à sa tête??!! Est-ce par méchanceté gratuite ou les signes manifestes d’un déphasage mental?

  3. Il s’agit plutot ici du C.V. d’un vagabond professionnel que la Justice internationale attend au tournant pour crimes contre l’humanite lors de son aventure au RCD-Goma avec ses copains Thambwe Mwamba, KinKiey Mulumba et Azarias Ruberwa.

    Qui prendrait ce mercenaire-flatteur au serieux?

  4. Mende doit être sérieux, s’il ne respecte pas les congolais qu’il respecte au moins la mémoire de MZEE, à quelle moment de sa vie , Laurent Désirée KABILA avait fait ces confidences, et devant MENDE. Même ce Joseph, il ne voit pas qu’on s’amuse avec la mémoire de son père par un rebelle de l’époque , et MENDE doit cesser de blaguer avec la population. Il était rebelle à l’époque où JKK a prit le pouvoir , il est entré dans les affaires comme TSHIBALA aujourd’hui. Alors qu’il arrête vraiment, c’est effrayant l’absence de conscience de ce Monsieur.

Comments are closed.

Recevez l'actualité directement dans votre email

En appuyant sur le bouton S'abonner, vous confirmez que vous avez lu et accepté notre Politique de confidentialité et notre Conditions d'utilisation
Publicité

En savoir plus sur Politico.cd

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading