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Reportons seulement les élections!

A moins de six mois de la fin du monde en RDC, échéance fixée par l’accord du 31 décembre 2017, au regard de la situation et après 57 ans de dépendance chimérique,  il convient peut-être d’éviter au pays la géhenne de crise politique qui ne veut prendre fin. Reportons seulement les élections.

D’abord, Joseph Kabila a raison. Il n’a « jamais promis » les élections à la fin de cette année. C’est l’accord de la Saint-Sylvestre qui s’est chargé de nous chloroformer. De plus, ce dernier, outre le fait d’avoir été trop bon, n’a jamais été objet d’une application intégrale. Le Rassemblement, qui devrait garantir l’inclusivité du processus  de transition, n’a jamais eu les postes qu’il revendiquait: qui n’a pas vu la colère de Félix Tshisekedi? En plus, le testament de Tshisekedi n’a jamais été respecté: posez la question à Valentin Mubake!

Alors oui: reportons les élections. Pendant que Bruno Tshibala, derrière ses télescopes sombres, s’est mis dans la peau d’Alice, dans son monde imaginaire et emberlificoteur, tente sans scrupule l’usure, avec un budget du monde des merveilles, faisons lui gagner du temps et la paix du cœur. Il convient de se dire que les Kamwina Nsapu, ou encore les Makassa de Ne Muanda Nsemi ne nous laisseront jamais voter dans la paix. En outre, nous n’avons pas l’autorisation du président Kabila pour aller vers ses élections dont le Chef de l’Etat en redoute le chaos : papa veille sur nous, ses enfants. Et puis, Moïse Katumbi ne nous laisserait jamais voter sans sa candidature, encore moins la Communauté internationale.

Reportons donc ces élections pour prévenir le chaos, la division profonde de notre peuple si uni et prospère. Reportons ces scrutins pour nous éviter une crise économique qui risque de plonger notre pays dans l’inflation. Ces élections risquent aussi de mettre un terme aux mandats de nos députés « chéris », et ceux des sénateurs qui n’attendent que la mort pour rendre leurs tabliers. Elles risquent toutes aussi de mettre fin au séjour de nos cinquante-huit locataires de l’Immeuble (trop) intelligent, dont certains nous sont si proches: que vaut la vie sans Bitakwira au gouvernement? Laissons le temps à Jean-Pierre Lisanga de se refaire une santé!

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« Mieux vaut un démon que tu connais, qu’un ange que tu ne connais pas. » Mobutu nous a déjà enseigné: l’histoire des blancs, ce monstre, Démocratie – issue du grecque « Démon », démoniaque – venu de l’occident, ne nous rend guère service. Il s’agit d’une énième ingérence dénoncée par notre Lumumbiste national, le guide Lambert Mende. Tournons le dos à ces pratiques qui remettent en cause l’autorité divine de nos dirigeants, qui, comme David le roi biblique, l’ont gagné de Dieu, himself: le pouvoir vient de l’Eternel,  dit le livre des Rois chapitre 1567, vers 345.

Reportons les élections parce que j’ai la solution. Une transition de cinq ans, renouvelable autant de fois. Où Félix Tshisekedi sera finalement gratifié de la Primature pour ainsi se convaincre de l’intégrité du processus. Où Moïse Katumbi n’aura plus raison de « caïnner »* sur les plateaux de télévisions internationales; où Vital Kamerhe adoptera finalement une seule position… une transition où, Joseph Kabila, après 17 ans de règne, d’avancées, de couacs, et de régressions… aura l’honnêteté de prendre congé du pouvoir, créant ainsi un précédent tant utile au pays. Quitte à revenir 5 ans après.

L’autre solution, oui il y en a : c’est de nous lever, comme un seul homme, à l’image des pères fondateurs de cette nation, au sein de leur Front Commun, autour de cette mythique table ronde, défiant l’autorité divine du Roi des belges et réclamant la liberté. Comme eux, mettons-nous tous sérieusement à la construction de la démocratie, qu’il faudra réellement sanctifié et adopter comme moteur du développement. Charlie Chaplin n’a jamais été congolais, alors que chacun sorte de sa réalité virtuelle, et se décide enfin d’arrêter la comédie, moi y compris.

Litsani Choukran,
Le Fondé.

* [néologisme tiré de l’errance du maudit Caïn]

16 comments
  1. Euh Litsani Choukran, le fondé pour vous paraphraser, êtes-vous sûr que vous ne placez pas la barre un tout petit peu trop haut pour les communs de congolais dans vos articles ? C’est que politico.cd est de plus en plus lu et je ne suis pas certain que tout le monde comprendra l’ironie contenue dans votre article sans vous taxer de… Bon je rigole ! Excellent article en tout cas et choukran bezef comme disent les arabes.

    1. Pourquoi pensez vous que les rdcongolais ne comprendront t ils pas le sens de cet article? par quelle conviction? Oui, nous savons qu´il ya bel et bien une categorie des con- golais qui ont leurs yeux tournés vers la salle de l´olumpia de Paris où vers La zamba playa entrain de chercher comment écouter de la musique qui pendant plus de 40 ans n´a fait que renverser les moeurs d´une popuplation qui faute des dirigeants dignes de leur donner ne fus que un gateau. Ne reagi jamais (cher frère) par stereotype. Je sais moi que les congolais comprennent mieux que leurs dirigeants,

  2. Qu’il y ait élections ou pas, je me pose la question de savoir quel est ce groupe visionnaire qui va nous permettre de sortir de 16 ans d’illusions ?

  3. Peuple malade, sans coeur, sans foi. En quoi Kabila a-t-il raison Mr Litsani ? Vous savez que la FOLIE commence dans un corp humain sans le savoir soi-même. En République de Dictature du Congo(RDC), les fanatiques dansent comme à l’époque du Maréchal. Retenez bien: le bonheur c’est lorsque vos actes sont en accord avec vos paroles.

  4. bravo mon frère, tu as circonscris la situation politique chaotique du pays d’une manière Épique du genre « La Chanson de Roland », « La Jérusalem délivrée ». Mais ton analyse est vraiment pertinente.

  5. Bien entendu, Félicien Kilimamoto et certains n’ont pas compris le sens et le contenu de l’article!!!

    je rejoins toto et shokoto qui ont su apprécier le masterpiece. Très bel article en effet. Comprenez Messieurs les journalistes et chers lecteurs que certains de vos lecteurs recherchent effectivement des articles de bonne facture (belle analyse, style correct, etc.) dans la pléiade de journaux en ligne et autres journaux papier….

  6. Mr Choukran,
    Il y’a sans doute des bonnes raisons de reporter les élections dont la plus importante est que leur préparation est aujourd’hui insuffisante mais sûrement pas parce que l’Accord du 31 décembre nous a endormi ou que ‘JK’ ne l’ait pas signé !
    Il ne l’a pas signé personnellement parce que justement sa lâcheté et sa perversité le poussent à cette irresponsabilité où il délègue tout à des sous-fifres, mais ceux-ci le représentent pleinement et officiellement…
    Ailleurs l’Accord n’a pas été intégralement appliqué parce que justement ‘JK’ et son camp l’ont saboté à dessein…. Il est alors incorrect de renverser les termes, prendre l’effet pour sa cause, hélas pour un Congo qui risque de vivoter encore longtemps malgré quelques réussites ici et là qui signent en fait une montée dangereuse des inégalités…

  7. PS
    Mr Choukran, votre analyse fait de plus une impasse trop légère, une « comédie(sic) » peu responsable sinon dangereusement cynique sur la « signification des élections » aujourd’hui au Congo : plus qu’un simple ‘ingrédient de la démocratie’ les élections qui risquent certes d’agiter passions et intrigues meurtrières pour le pays sont en même temps le seul sésame acceptable dedans et dehors vers sa pacification…
    Dans ce sens plus tôt elles auront lieu, plus crédibles seront-elles, elles restent incontournables…
    Comment y arriver ? Sûrement pas en lançant des ‘boules puantes’ du genre, « reportons-les » mais en préparant les conditions de leur bonne et pacifique tenue; et c’est possible surtout si cette bonne « volonté politique » vient d’en haut, en bon modèle qui contamine heureusement tout le pays ! Dans ce sens, foin des partis-pris, ‘JK’ demeure « le problème » mais en même temps « la solution », ne cherchez pas vainement les voies de sortie ailleurs !
    Bref, vous journalistes comme tous les Congolais (du haut dans la sphère politique, sociale, intellectuelle… au bas du citoyen profond qui n’attend qu’un changement heureux) nous avons obligation non d’agiter les peurs et les résignations cyniques en « apprentis-sorciers » ou en « pompiers-pyromanes » mais d’essaimer des solutions réalistes mais audacieuses en citoyens éveilleurs des consciences et pleinement responsables de notre avenir !

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