Disparition de Tshisekedi: à l’UDPS, l’Union tient le choc, jusque-là…

Le plus grand parti de l’opposition congolaise tient jusque-là bon après la disparition redoutée de son leader historique survenue le 1er février dernier à Bruxelles. 
Photo Pascal Mulegwa, tous droits réservés.

Il fallait s’y attendre. Le vide laissé par le Sphinx au sein de la classe politique congolaise ne sera pas facile à combler, surtout au sein de la légendaire Union pour la Démocratie et le Progès Social (UDPS), dont il en incarnait contre vents et marrés, la cohésion.  Ainsi, dès lors qu’Etienne Tshisekedi a couché son « monière » à 84 ans, les démons de la division allaient refaire surface. Eux qui avaient déjà défié le Lîder-Maximo dès la genèse même de cette lutte infatigable pour la démocratie en République démocratique du Congo. Pour autant, l’UDPS tient un calme olympien.

Les caciques Mukake, Kazadi, Kabuya ou encore la large coalition de combattants ont curieusement adoubé le fils, Félix Tshilombo Tshisekedi à quasi-unissons pour la succession du vieux. D’abord comme candidat Premier ministre attitré du Rassemblement dans le cadre de l’accord du 31 décembre dernier, et, ensuite, comme il se murmure, comme président du parti. Derrière ce choix, une communion entre opposants, mais aussi « avec la base du parti » contre le Pouvoir.

Quand Tshisekedi prépara Félix

Par ailleurs, cette communion autour du fils n’est pas arrivée du jour au lendemain. Elle a été préparée de longue date avec des changements rapides et biens calculés au sein du parti par lui-même Etienne Tshisekedi. En effet, le fils du leader historique de l’UDPS a été nommé Secrétaire général adjoint de ce parti de l’opposition en octobre dernier, faisant de lui le numéro 3. Cette promotion de Félix Tshisekedi, annoncée depuis le 14 octobre, est la deuxième vague de nominations en espace de quelques mois seulement. Le 10 août dernier, Etienne Tshisekedi a nommé Jean Marc Kabund-a-Kabund au poste du Secrétaire général de son parti, en remplacement de Bruno Mavungu.

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Ce dernier s’est par la suite attaqué publiquement à Félix Tshisekedi, le traitant de « corrompu« . « On m’a écarté pour placer Félix [Tshisekedi] à la tête de l’UDPS« , déclarait Bruno Mavungu dans une interview, le 17 août dernier sur Politico.cd

« Félix Tshisekedi et ses amis profitent de l’Udps pour remplir leurs poches, tout en tuant le parti à petit feu. Ces propos de l’has been Secrétaire général de l’Udps ont été très applaudis par plus d’une centaine de membres et sympathisants réunis dans la soirée à la permanence du parti« , accusait l’ancien Sécrétaire général de l’UDPS.

L’ascension de Félix Tshisekedi est en effet fulgurante au sein de ce mouvement de l’opposition historique en RDC.  Nommé Secrétaire national chargé de l’extérieur à l’UDPS, fin 2008, il montre très vite ce qu’il veut, en ces années de « schisme » au sein du parti, pour éviter « la cacophonie ».

En novembre 2011, il obtint un siège de député national à Mbuji-Mayi. Cependant, la position de l’UDPS à la suite des élections était on ne peut plus claire : « pas question de siéger au sein des institutions issues des élections frauduleuses ». Joignant l’acte à la parole, il s’abstint de siéger au Parlement et ne tarda pas à être invalidé pour « absentéisme ».

Pressenti pour occuper le poste de rapporteur de la Commission Electorale Nationale Indépendante (Ceni) en mai 2013, M. Tshisekedi rejeta l’offre, déclarant à Radio Okapi : « Je ne tiens pas à mettre ma carrière politique entre parenthèses« , en référence à l’article 17 de la Ceni qui écarte toute compatibilité entre l’appartenance à une formation politique et la qualité de membre de cet organe. Toujours aux côtés de son père, impliqué dans des discussions en coulisse, comme lors de la réception au Quai d’Orsay en juillet dernier, ou avec le président Sassou-Nguesso à Brazzaville en septembre dernier, Félix Tshisekedi prend de l’ampleur et balise son chemin.

Finalement, le Congo assisterait peut-être à une succession sans polémique à la tête d’un parti politique dans ce pays où il existe des partis ayant même pareils noms. En attendant des funérailles qui s’annoncent électriques à Kinshasa, l’Union tient bon, jusque-là.

Litsani Choukran,
Le Fondé

1 comments
  1. en tous cas , l’UDPS tient mieux par sa maturité et sa longue culture politique que le parti socialiste français après la mort de François Mitterand. Pire, aujourd’hui le PS français connaît plus de divisions que l’UDPS . Entreles ailes Macron, Hamon, Vals, Monterbourg,…
    Donc Monsieur Choukran, relativisez vos augures de malheurs… l’UDPS est un esprit, une école, une université…UN PATRIMOINE AFRICAIN EXCEPTIONNEL QUI SUIVRA LA LIGNE DU LIDER MAXIMO… Félix fait du bon boulot !!!

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