Lui qui s’identifiait toujours à son peuple dans l’exerce des fonctions publiques, Etienne Tshisekedi est désormais considéré comme la propriété du peuple. Il n’appartient plus à sa famille, ni à lui-même. Il en donne d’ailleurs la preuve en 1963. En effet, revenant d’un voyage en Europe, Tshisekedi apprend, depuis l’aéroport, la mort de son père. Se passant des services du protocole, il se dirige seul sur les lieux du deuil. Pour quelques temps seulement. Il laisse les funérailles se poursuivre sans lui.
Plaçant toujours confiance dans l’avenir, Etienne Tshisekedi a cru dans la capacité des Congolais à corriger les erreurs commises au lendemain de l’indépendance du pays, celle de surmonter les difficultés, de mener leur barque et de regarder l’avenir avec optimisme. Il était convaincu de la volonté des milliers des Congolais à redresser le pays en réhabilitant tout ce qui était bloqué après le départ des Belges. A condition, selon lui, que le peuple décide de disposer de lui-même. Il lui faut, pour cela, des projets et des objectifs clairs, des dirigeants hardis et inspirés.
Tshisekedi rêvait d’une société qui ressemble à celle que Jean-Jacques Rousseau décrit dans son livre le Contrat social.
Le philosophe français y affirme ceci : « la vie cesse d’être un don précaire de la nature, (elle est) une renaissance de la société. Les biens ne sont plus une possession, mais une propriété ». Dès lors, il s’est engagé à la recherche de cette société idéale dans laquelle les hommes devaient trouver la justification de leur existence. C’est ainsi que durant tout son parcours Tshisekedi n’a cessé d’appeler à l’instauration d’un État de droits, gage, ne cessait-il de le rappeler, du progrès social. Mais cela était sans compte avec les aléas d’une lutte contre les forces visibles et invisibles qui œuvrent pour diffuser la peur et le fatalisme auprès d’une population chosifiée.
Il lui a fallu beaucoup d’abnégation et de courage pour appeler son peuple à se libérer de la peur afin d’obtenir son propre changement. Aujourd’hui, Etienne Tshisekedi n’est plus. Le combat pour lequel il a investi toute sa vie ne doit pas s’arrêter en si bon mi-chemin. C’est ici que nous avons besoin d’un nouveau Phénix qui peut renaître et ainsi prendre le bâton de pèlerin qu’Étienne Tshisekedi a laissé en plein processus de démocratisation de notre pays. Il nous a laissé un message, celui de nous prendre en charge.
Le Sphinx de Limete est mort, le temps d’un nouveau Shpinx est arrivé.
Pascal Mwamba Kabeya, activiste congolais.
Pertinent ! Belle apologie de ce que fut ce grand homme , esperons qu il n emportera pas dans sa tombe ce combat,que ce phénix tant attendu fasse don de lui en continuant cette quête tendant a parachever ce processus de démocratisation.