La RDC se meurt: nécessité de renouveler la classe politique

Tribune de Henri MAHANGU MONGA MAKAMBO, 3ème Secrétaire Adjoint UNC Fédération FRANCE.

A 4 jours de la fin du 2ème mandat du Président de la République Joseph KABILA, le constat est désastreux … les congolais ont peur pour leur avenir.

Revenant sur la journée du 15 Novembre 2016, devant les deux chambres du parlement, le Président de la République Joseph Kabila a fait un discours sur l’état de la Nation. Ce discours a affiché un espoir sur le processus électoral avec des scrutins à programmer, la constitution de la République sera « bien entendu » respectée et au sujet de l’alternance – un message clair a été envoyé aux congolais : « Aucun agenda ne devrait justifier que le sang des congolais soit versé et aucune envie de pouvoir ne devrait supprimer les droits humains et les valeurs démocratiques, etc. » Ce message ovationné et paraphrasé avec une pincée d’arrogance n’enlève en rien la responsabilité du Chef de l’Etat sur ce qui arrive à ce pays.

Durant ces 15 dernières années, et en collaboration avec les principaux pouvoirs de l’Etat (exécutif, législatif et judiciaire), le Chef de l’Etat a été accompagné dans ses diverses activités de garant de la nation – par des hommes et des femmes de la classe politique de la majorité présidentielle et de l’opposition. Chacun jouant son rôle pleinement sous influence ou pas, et dans des périmètres variés.

Mais qu’avons-nous constaté ? La classe politique au pouvoir s’est réveillée à la deuxième moité de l’année 2015 et a annoncé son incapacité d’organiser les scrutins en novembre 2016.

Le commun des congolais s’accorde à dire que ce constat d’échec est à attribuer pleinement à la majorité présidentielle, mais il n’en reste moins que les positions prises et les missions exécutées par l’opposition institutionnelle, n’ont pas facilité la détection de cette défection de l’état. Outre les dépassements récurrents des budgets de la Présidence, de la Primature et l’absence de contrôle des activités de la CENI – face à la non-organisation de scrutins – le réveil du peuple congolais a été difficile.

Qu’avons-nous vu et qui voyons-nous autour du Chef de l’Etat ? Principalement, des profils quinquagénaires, sexagénaires, ou plus, … des mobutistes aguerris et venus à la rescousse (ayant une soif du pouvoir en conservation), des professeurs d’universités en zèle aguicheur, des anciens cadres de mouvements miliciens reconvertis, des inexpérimentés n’ayant aucune vision politique, des rescapés et autres déserteurs des partis politiques de l’opposition en doublette et en mal de positionnement.

Une question se pose : comment obtenir une émergence socio-politico-économique avec aussi peu d’ingénieurs, de techniciens, d’experts et des technocrates ?

Espérés atteindre un développement rapide avec un fort accent mis sur le social reste utopique. L’opacité et des pratiques obscures dans la gestion des biens publics ont fait mentir les prévisions et les statistiques macroéconomiques du dernier premier ministre. Nous ne sommes pas certain de constater un réalisé de 4.5 milliards de dollars américains pour 2017. Quid du budget du processus électoral inséré dans le créneau avril 2018 ?

Les régies financières tournant en plein régime – avons-nous la totalité de recettes mensuelles de l’état ? Qu’est-ce qui nous garantit de la bonne exploitation et utilisation des comptes comptables chapeau du trésor public congolais ? Gangrenés par la corruption et autres fléaux, la République Démocratique du Congo est malade.

Le résultat est là – ce conglomérat de profils atypiques est vraisemblablement incompatible avec l’idée d’une quelconque élévation de notre pays.

S’agissant de l’alternance démocratique, présidentiables identifiés au sein de la majorité présidentielle ou dans l’opposition, le sujet reste le même :

Nous ne pourrons pas faire du neuf avec du vieux. Comprenez « vieux » en âge travestis par les anciennes pratiques et « vieux » en nombre d’années d’expérience professionnelle pour le même poste – et n’ayant point apporté du nouveau. Entre le dictât de chefs de parti imposant leur quota en portefeuilles ministériels et ressources, les influences sont connues et la médiocrité est au rendez-vous.

Il nous faut du sang neuf, de nouvelles personnes et de nouvelles têtes. La jeunesse congolaise étant prête – nous devons lui laisser le passage afin que l’avenir de ce pays s’esquisse à gros trait.

Nous devons miser sur elle – puisqu’elle est notre dernier rempart. Cette même jeunesse nous en veut, et elle crie : « Assez ! ». Elle revendique son espace pour installer les bases de continuité de cette nation. Sur le territoire ou dans la diaspora, cette même jeunesse congolaise avide des libertés – cherche à participer à un nouvel ordre social et économique de notre pays. Écoutons-la avant qu’il soit trop tard. “Pain de vieillesse se pétrit pendant la jeunesse.”

rbq9graxHenri MAHANGU MONGA MAKAMBO
Directeur Informatique
3ème Secrétaire Adjoint UNC Fédération FRANCE

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