Corneille Nangaa dénonce la « léthargie inqualifiable » de la force de l’EAC et invite le gouvernement à clarifier l’engagement de la RDC

Après avoir passé en revue la situation globale du pays, le Président du parti Action pour la Dignité du Congo et de son peuple (ADCP), Corneille Nangaa dit avoir constaté avec regret des tueries à grande échelle qui se poursuivent et s’intensifient dans les provinces déjà longtemps martyrisées de l’Est du pays en l’occurrence l’Ituri, le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et les Uélé et s’étendent dans la partie Ouest du pays, précisément à Kwamouth dans la province du Maï-Ndombe.

Selon lui, les stratégies déployées par le gouvernement pour endiguer l’insécurité se sont avérées, les unes après les autres, «infructueuses et inefficaces, sans aucun impact » qui vaille.

La première d’entre elles, dit-il, s’agit de la proclamation de l’état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri qui « est à l’évidence un échec patent que le gouvernement s’entête à ne pas assumer ».

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Corneille Nangaa met aussi en relief l’intervention des forces de l’EAC qui avait suscité un grand espoir, auprès des populations de voir enfin le bout du tunnel dans ce cycle de violences dont elles paient les frais, mais chemin faisant le constat est désolant et appelle à une prise de conscience générale.

Face à ce constat, l’ADCP s’insurge contre la léthargie « inqualifiable et l’immobilisme » dont fait montre la Force Régionale dans sa phase opérationnelle, depuis son déploiement sur le sol congolais, « sans apporter des résultats escomptés dans la vie des populations qui ne savent plus à quel saint se vouer ».

Dans une déclaration signée par Corneille Nangaa et rendue publique ce jeudi 27 avril, l’ADCP se dit préoccupée par le « flou artistique » qui entoure aussi bien le mandat, la mission que le financement de la Force militaire de la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC).

Dans cette optique, il a interpellé le gouvernement de la République afin de clarifier cette dimension de l’engagement de la RDC dans cette Force.

En même temps, il a dénoncé l’imbroglio autour des différentes attentes de contribution à ladite Force ; la désagrégation du mécanisme de prise en charge de celle-ci, la cacophonie criante dans la recherche des financements; le caractère personnalisé de la mobilisation des fonds par pays et l’obscurité entretenue au sujet de la contrepartie attendue des différents Etats contributeurs en tant que parties prenantes.

Aussi, Corneille Nangaa craint que la Force EAC, qui a du mal à payer son personnel d’appoint depuis cinq (5) mois à Goma et à faire face aux défis logistiques qui s’imposent à elle, ne parvienne à couvrir toutes les charges financières liées aux opérations militaires de terrain.

Ainsi, il a exigé le retrait pur et simple de cette Force de l’ensemble du territoire de la RDC car, selon lui, non seulement la Force militaire régionale de l’EAC a montré ses limites dans la stabilisation de la situation sur le terrain, mais aussi, elle a fait preuve, à plusieurs reprises, de sa connivence avec l’ennemi.

« Ce retrait n’entraînant pas forcément la remise en cause de l’adhésion de la RDC à la Communauté des États de l’Afrique de l’Est (EAC). La canalisation des fonds de la RDC vers le renforcement des FARDC en vue de finaliser le Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (PDDRC-S) déjà en cours et rétablir valablement l’autorité de l’Etat dans les espaces à problème », a-t-il déclaré.

Christian Okende

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