RDC : l’activiste Jacques Issongo accuse la « loi Tshiani » de vouloir « écarter » les potentiels et redoutables adversaires de Félix Tshisekedi

Depuis l’alignement de la proposition de loi « Tshiani » sur le calendrier définitif des matières à traiter par l’Assemblée nationale congolaise pendant la session de mars 2023, les réactions continuent de fuser de partout pour dénoncer le caractère « discriminatoire » de ladite loi.

Dans son analyse intitulée « Congolité : prélude et recette d’une guerre civile », l’activiste des droits humains et militant du mouvement citoyen la Lutte pour le changement (LUCHA), Jacques Issongo, est également revenu sur ce sujet qui défraie la chronique, en affirmant avoir du mal à comprendre les motivations réelles de cette proposition de loi, si ce n’est qu’un moyen « d’écarter les potentiels et redoutables adversaires de Félix Tshisekedi » aux prochaines échéances électorales qui pointent à l’horizon.

« Au-delà de tout, qui est congolais et qui ne l’est pas au stade actuel ? Que dit la constitution ? Jean-Pierre Bemba, fils de Bemba Saolona est moins congolais que Félix Tshisekedi, qui a une mère ayant des origines angolaises ? Qui oublie le rôle clé qu’a joué la famille de Bemba dans l’économie politique du Zaïre ? Kengo wa Dondo ou Moïse Katumbi sont-ils moins congolais que le fils de l’illustre Kamitatu ? Et pourtant ces personnes ont courageusement servi la République plus que ceux dont on qualifie aujourd’hui de père et de mère qui s’illustrent dans le vol, l’escroquerie et le détournement des milliards de francs congolais […] Cette raison de vouloir écarter une catégorie des personnes de certaines fonctions politiques ne tient pas debout », a-t-il expliqué dans sa réflexion.

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Pour étayer ses propos, cet activiste des droits humains a épinglé la Constitution de la République, qui stipule que la nationalité congolaise est « une et exclusive ».

Dans le même ordre d’idées, il a estimé que « plus de 50% de ceux qui se succèdent au pouvoir ont plusieurs nationalités clandestinement et pourtant ils briguent des postes où seuls les 100% congolais sont autorisés ».

Par ailleurs, Jacques Issongo a invité le Parlement à ne pas faire revivre aux congolais, les évènements du 19, 20 et 21 janvier 2015, car selon lui, « l’histoire risque de se répéter » et le peuple n’a plus besoin d’assister aux événements macabres.

« Si par malchance, cette proposition de loi passait, les congolais qui se sentiront écartés iront jusqu’à prendre les armes et sèmeront le chaos et la desolation dans un pays où le tissus social et économique est déjà fragmenté d’une part, par la mauvaise gouvernance et la crise sécuritaire endémique qui le caractérise et d’autre part, par le tribalisme, la haine. Et donc il en est pas question d’en rajouter », a-t-il martelé.

Concluant son analyse, ce militant de la LUCHA a indiqué qu’une loi ou sa révision est proposée si le besoin est ressenti, « en-dehors de la problématique de Banyamulenge » – qui n’a rien à voir avec la proposition de Noël Tshiani – il a estimé ne voir ni le besoin ni l’opportunité de proposer une pareille loi. Selon lui, aucune autre raison ne justifierait la présence de la proposition de loi « Tshiani » dans le calendrier des travaux de l’Assemblée nationale.

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