Agression dans l’Est : « notre rhétorique denonciationniste a reçu un maigre écho, notre diplomatie a failli » ( Claudel Lubaya)

Après le passage de la délégation du Conseil de sécurité en République Démocratique du Congo, le député national, Claudel Lubaya appelle les autorités à la remise en question de la diplomatie dite «agissante» sur la situation sécuritaire dans la partie Est du pays, victime d’une agression rwandaise sous couvert du M23.

Dans sa réflexion rendue publique ce lundi 13 mars, Claudel Lubaya a laissé entendre que le Président de la République, Félix Tshisekedi avec sa diplomatie dite agissante, aura été partout et aura tout dit, tout fait mais, s’interroge-t-il, a-t-il été entendu ? Oui. A-t-il été compris ?

Sur cette question, l’élu de Kananga a indiqué qu’il est difficile d’affirmer que le Président de la République a été compris d’autant plus que la délégation du Conseil de sécurité des Nations-Unies a renvoyé, à la fin de sa mission, les autorités congolaises à leurs responsabilités constitutionnelles au sujet de la situation de l’Est de la RDC.

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« Cette déclaration s’ajoute à celle d’Emmanuel Macron lors de sa récente visite à Kinshasa. Ce qui est tout à fait logique. La prise de position de l’organe de l’ONU est la preuve irréfutable que sur la question congolaise, la lassitude a fini par gagner la Communauté Internationale. Le Congo n’est pas l’Ukraine, certes. Les enjeux ne sont pas les mêmes. C’est ici le lieu de reconnaître que notre rhétorique denonciationniste sur la situation de l’Est a, dans une moindre mesure et faute de résultats, reçu un maigre écho en interne, en même temps qu’auprès de nos partenaires, elle a démontré toutes ses limites. Les faits sont là », a-t-il fait montre.

D’après lui, en effet, le Congo est seul ; aucun pays ne le suit car, estime-t-il, « la diplomatie dite agissante tant vantée n’a produit les effets escomptés ; elle a plutôt failli et a saigné le trésor public, coûté des centaines de millions USD entraîné plusieurs périples qui, au final, n’ont pas permis d’atteindre le résultat voulus. Congo is not back. C’est une réalité !»

Face à cette évidence, Claudel Lubaya insiste sur la remise en cause sans complaisance à tous les niveaux de la gouvernance depuis janvier 2019 pour en tirer toutes les conséquences.

« Le pays va mal. On le sait. On le dit. On le répète, mais l’on refuse de l’admettre, quoi que dos au mur. Toute œuvre humaine étant perfectible, le Président de la République qui, de par son rôle dans notre architecture institutionnelle, se trouve dans l’obligation de se remettre en question et de repenser sa perception du pouvoir en tenant compte à la fois des intérêts stratégiques de la RDC et des recommandations maintes fois reprises en chœur à l’intérieur du pays, tout comme par nos partenaires bi et multilatéraux», a-t-il déclaré.

Par ailleurs, le député national, Claudel Lubaya demande de réévaluer et réajuster l’approche sur la myriade de groupes armés notamment le M23, CODECO et sur les relations du pays avec ses voisins.

Lors de sa visite en République Démocratique du Congo, le président français, Emmanuel Macron a interpellé les autorités congolaises sur leur responsabilité dans la restauration de la paix dans l’Est du pays. Cette position de Macron a été corroborée par le Conseil de Sécurité des Nations unies en séjour à Kinshasa.

A Goma, la délégation du Conseil de Sécurité de l’ONU a déclaré sans vaciller que « les Nations unies ne règleront pas des choses de manière magique et de manière instantanée à la place des autorités congolaises ».

« Je tiens à insister là-dessus, les Nations-Unies ne peuvent pas tout faire, elles ne sont pas en charge de tout, les autorités de la République Démocratique du Congo sont également en charge, les Forces Armées de la République Démocratique du Congo sont chez elles aussi. Donc c’est une responsabilité qui leur incombe, les Nations-Unies sont là pour aider, il n’y a pas de solution magique, ce ne sont pas les Nations-Unies qui vont régler toutes seules les problèmes », a asséné Nicolas de Rivière, ambassadeur de la France au Conseil de sécurité des Nations unies.

Toutefois, l’ONU soutient qu’il faut une négociation politique, pour une solution sécuritaire dans l’Est.

Christian Okende

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