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Nord-Kivu : Bintou Keita s’engage plaider à l’ONU pour faire entendre la voix des déplacés de Bushagara et Mugerwa

En mission officielle dans la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, la cheffe de la Mission onusienne en République démocratique du Congo, Bintou Keita a visité mardi 28 février, les déplacés des sites de Bushagara et Mugerwa à Kibati dans le territoire de Nyiragongo.

Ces sites abritent respectivement 3.600 et 15.000 personnes qui sont actuellement en grande besoin d’assistance humanitaire malgré le soutien constant des agences, fonds et programmes du système des Nations unies ainsi que des ONG.

Accompagnée de la coordonnatrice humanitaire en RDC, Suzanna Tkalec, et Laila Bourhil, cheffe du bureau de terrain de la Mission onusienne à Goma, Bintou Keïta a eu des échanges avec les femmes déplacées de Mugerwa. Celles-ci lui ont listé les principales difficultés auxquelles elles font face, à savoir la famine et le viol dont certaines sont victimes quand elles vont chercher de la nourriture dans la forêt aux alentours du site.

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Au cours de cette visite, la cheffe de la MONUSCO a été « sidérée » par les mauvaises conditions humanitaires dans lesquelles vivent ces déplacés.

« La guerre doit s’arrêter, aucune explication ne peut justifier la misère et les conditions inhumaines dans lesquelles vivent des populations déplacées au Nord-Kivu », a-t-elle déclaré dans des propos rapportés par la radio onusienne.

Pour elle, les autorités congolaises doivent être en contact régulier et permanent avec les différents déplacés pour les écouter et se rendre compte de leur situation précaire.

« Tous les témoignages sont poignants parce que, ce sont des expériences individuelles et familiales, des expériences des groupes, des communautés. Ce qui est dit à travers ces témoignages est que, la guerre entraîne des conséquences énormes sur les personnes et les conséquences vont au-delà de ce que l’on voit physiquement, ça atteint le mental des personnes. Quasiment toutes les personnes que nous avons vue d’une manière ou d’une autre, sont des personnes traumatisées, c’est déjà un message », ajoute-t-elle.

Dans le même ordre d’idées, Bintou Keita a épinglé les « conséquences invisibles » de la guerre que subissent ces déplacés notamment « le traumatisme qui mérite d’être pris en compte » dans la réponse humanitaire ces derniers.

« Au-delà de l’assistance physique en nourriture, puisque c’est le premier message qui vient très clairement, il faut aussi penser qu’il y a une autre forme d’assistance qui est de prendre en compte le contexte de la santé mentale de toutes les personnes. Simplement on est des êtres humains et toute ces situations traumatisent » a-t-elle poursuivi.

« Ces déplacés ont un seul souhait le retour définitif de la paix »

A en croire une dépêche de la Mission onusienne consultée par POLITICO.CD, dans le site de Bushagara, Bintou Keita a discuté avec quinze représentants de personnes déplacées provenant d’une soixantaine de sites autour de Kanyaruchinya.

« J’ai écouté les témoignages émouvants des femmes et discuté avec les représentants de plus de 60 sites autour de Kanyaruchinya. Ces déplacés ont un seul souhait le retour définitif de la paix pour qu’ils puissent rentrer chez eux. Ces hommes, ces femmes et ces enfants ont besoin de notre solidarité et de notre engagement ferme pour mettre fin à la crise du M23 », a-t-elle déclaré à la fin de ces échanges.

A cet effet, elle s’est engagée à faire un plaidoyer auprès des Nations unies à New-York et à Genève ainsi qu’auprès des autorités congolaises à Kinshasa pour que la voix de ces déplacés soit entendue.

Monge Junior Diama

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