Les autorités congolaises en collaboration avec l’entrepreneur français Michel Halbwachs, ont débuté les travaux de dégazage du golf de Kabuno, situé dans le coin nord-ouest du Lac Kivu, le dimanche 12 février 2023.
C’est depuis des années que les autorités congolaises sont alertées par la présence massive de dioxyde de Carbone capable d’asphyxier des millions d’habitants dans la région. Ce gaz toxique se situe à une vingtaine de mètres de la surface et les travaux vont permettre son extraction.
Didier Budimbu, ministre congolais des hydrocarbures, a assuré au micro de RFI, que cette opération ne présente aucun risque pour les habitants des villes riverains du lac Kivu.
« Il [le dioxyde de carbone] est à moins de vingt mètres de la surface et c’est très dangereux. Le président de la République a donc décidé de faire ce travail. Nous connaissons tous la catastrophe qu’a connue le Cameroun dans les années 1980 au niveau du lac Nyos. Ce que nous allons faire c’est pour pouvoir sauver des vies humaines », a indiqué Didier Budimbu.
Le ministre des Hydrocarbures a martelé que l’urgence est que chaque jour qui passe, le dioxyde de carbone se rapproche d’avantage de la surface. Et si jamais il y a éruption volcanique, on risque de frôler la catastrophe.
« L’urgence est que chaque jour qui passe, le dioxyde de carbone se rapproche de plus en plus de la surface et en même temps, nous savons tous que du côté du grand lac Kivu, là où il y a les habitations, si jamais il y avait éruption au niveau du volcan Nyamuragira – qui est encore actif, croyez-moi qu’on risque d’avoir une catastrophe. C’est pour cela que le gouvernement a anticipé car gouverner, c’est prévoir », a renchéri Didier Budimbu.
Dans cette perspective, le chef de l’Etat, Félix Tshisekedi a décidé de lancer le dégazage qui va durer des années. Budimbu a rassuré que les dispositions ont été prises avec le ministère de l’Environnement.
« Le chef de l’État a décidé que nous puissions avancer dans ce sens-là, d’où le lancement de ce dégazage. Les travaux vont durer des années et c’est chaque jour que l’on va extraire, petit à petit. Avec le ministère de l’Environnement, tout a été mis en place. A côté, il y a aussi une société chargée de voir comment reboiser, comment essayer de placer les plantes qu’il faut de façon à ce que, chaque fois qu’on va extraire ce gaz, il sera absorbé par ces plantes. Tout a été mis en place et il n’y aura pas de danger pour la population », a expliqué le ministre des Hydrocarbures.
Notons que le gouvernement congolais avait déboursé près de 1,3 millions de dollars afin de permettre le début du dégazage du Lac-Kivu en ce début d’année.
David Mukendi
