Enrôlement des électeurs : Lamuka exige un audit sur la gestion de la CENI et une enquête sur les contours de l’accord avec Miru Systems

La plateforme politique Lamuka exige qu’un audit soit diligenté sur la gestion de Dénis Kadima en rapport avec tous les fonds décaissés en faveur de la CENI, les marchés conclus et qu’une enquête soit menée pour élucider les contours de l’accord conclu entre la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et la société Miru Systems.

D’après la Coordination des Opérations Électorales de Lamuka (COEL), les enquêtes menées démontrent que les difficultés rencontrées depuis le début du processus d’enrôlement sont délibérément créées par le « président-missionnaire » de la CENI. La COEL estime que le président de la CENI, Dénis Kadima a planifié ce chaos.

Dans son argumentaire, la COEL a mentionné plusieurs irrégularités rencontrées dans les centres d’enrôlement, entre autres, les problèmes ayant trait à la cartographie, l’existence des centres fictifs, la qualité de la carte d’électeur et celle des machines et tant d’autres bévues qui jetteraient du discrédit au président Kadima.

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Sur la cartographie de la CENI, la COEL a indiqué que la répartition des centres d’enrôlement et des kits dans les 26 provinces du pays est disproportionnée par rapport au nombre d’habitants par province. Plusieurs centres d’enrôlement et le nombre de kits réels ne correspondent à la cartographie publiée par la CENI. D’après cette structure de Lamuka, certains centres n’existent pas alors que la présence de nombreux centres fictifs est signalée.

Cette coordination de Lamuka estime que plusieurs centres d’enrôlement du cycle électoral passé n’ont pas été repris. Ce qui explique que les populations marchent des kilomètres pour trouver un centre d’enrôlement; les machines fournies par la société coréenne Miru Systems ne sont pas conformes au prototype et aux spécifications du cahier des charges.

La province «Mongola» 

La COEL révèle que la carte d’électeur est de mauvaise qualité et ne correspond non plus aux spécifications techniques. Dans certains bureaux, les noms sont complétés au stylo sur les cartes. En plus, une erreur matérielle qui viole la Constitution est constatée au verso des cartes délivrées à ce jour. En effet, la « province de Mongola » reprise au numéro 18 de la liste des provinces n’existe pas en RDC.

Seulement 30% de centres actifs

En outre, cette structure de surveillance en matière électorale note que la source d’énergie pour assurer la fonctionnalité efficiente des machines pose problème dans plusieurs centres avec comme conséquence à peine 30 % de centres fonctionnent effectivement.

A l’en croire, il y a encore à ce jour des centres de l’aire opérationnelle numéro 1 qui ne sont toujours pas ouverts. D’autres n’ont pas atteint la vitesse de croisière, indique-t-elle.

Dans plusieurs centres renchérit la même source, les équipements n’ont pas été déployés au même moment et kits sont arrivés sans panneaux solaires ni cartes. Plusieurs agents des centres d’enrôlement ont été recommandés par les partis politiques, membres de l’union sacrée, ce qui explique la non-maîtrise des équipements.

Le non-payement des agents

Les enquêteurs de la COEL révèlent que les agents se plaignent, par ailleurs, du non-payement de leurs indemnités ce qui justifierait en partie leur manque d’ardeur. Certains centres d’enrôlement disent-ils, surtout à l’intérieur du pays, sont en rupture de cartes, avec comme conséquence le non-enregistrement d’électeurs pendant plusieurs jours.

Aussi, plusieurs kits n’arrivent pas à enrôler au-delà de 1200 personnes sans l’intervention d’un technicien qui se trouve souvent à des kilomètres des centres concernés, ce qui retarde davantage les opérations.

La loi électorale violée

L’article 39 de la loi portant identification et enrôlement des électeurs qui exige l’établissement et la publication des listes électorales journalières n’est pas respectée.

La COEL trouve que des problèmes à résoudre pour enrôler tous les électeurs ne requièrent pas seulement une prolongation de 25 jours supplémentaires d’enrôlement mais nécessitent également la prise en compte de la qualité et du nombre de machines déployés ainsi que de la compétence du personnel affecté à ces opérations.

Odon Bakumba

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