Levée du régime de notification de la fourniture d’armes en RDC: la Chine satisfaite de la levée d’une obligation « injuste »

La Chine s’est félicitée de la résolution adoptée par le Conseil de Sécurité de l’ONU mardi 20 décembre sur la levée complète du régime d’obligation de notification pour l’importation d’armes par le gouvernement de la République Démocratique du Congo.

Son ambassadeur permanent à l’ONU, Zhang Jun est convaincu que cette décision du Conseil de Sécurité est d’une grande importance immédiate pour le renforcement des capacités des forces de sécurité de la RDC pour un maintien efficace de la paix et la stabilité régionales.

« Ces dernières années, la Chine, avec les pays africains, a appelé à la levée ou à l’ajustement des mesures de sanctions contre les pays africains. Nous sommes ravis de voir qu’à un moment critique où le gouvernement de la RDC combat les groupes armés et tente de maintenir la sécurité nationale, le Conseil de sécurité a répondu positivement aux demandes de la RDC et a adopté la résolution », a indiqué Zhang Jun.

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Dans cette même perspective, le diplomate Chinois a soutenu que son pays attend à ce que les questions liées aux sanctions et, à la lumière des derniers développements, que le Conseiller ajuste et supprime en temps opportun les mesures d’embargo sur les armes contre les pays africains, tels que le Soudan, le Soudan du Sud et la RCA, afin de créer des conditions permettant aux gouvernements de ces pays d’améliorer leurs capacités de sécurité.

Triomphe de la diplomatie « active et agressive » de Tshisekedi

À Kinshasa, cette résolution du Conseil est diversement commentée. Le gouvernement congolais a soutenu que cette décision du conseil de sécurité vient « réparer une injustice » qui empêchait l’armée congolaise « d’avoir les capacités nécessaires à défendre la patrie ».

« Le Gouvernement salue l’adoption, par le Conseil de Sécurité de l’ONU, de la résolution levant l’exigence de notification d’achat d’armes en vertu du régime de sanctions 1533 de la République Démocratique du Congo. Cette résolution approuvée à l’unanimité par les Membres du Conseil de Sécurité vient ainsi réparer une injustice qui empêchait notre pays à se doter librement d’équipements militaires devant permettre aux Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) d’avoir les capacités nécessaires à défendre la patrie face notamment à l’agression rwandaise sous couvert du mouvement terroriste M23 », dit le gouvernement de la RDC.

A la Présidence de la RDC, la porte-parole adjointe du chef d’Etat congolais, Tina Salama s’est réjouie d’une « étape franchie » par Kinshasa et ce, dans sa longue et historique bataille contre son belliqueux voisin, le Rwanda. Tina Salama, martelant sur cette « victoire de la diplomatie active » de Félix Tshisekedi, a indiqué à POLITICO.CD que la décision du conseil de sécurité via sa résolution 2667, vient en « soutien » aux initiatives régionales déjà en cours sur la crise dans l’Est de la RDC.

« Victoire de la diplomatie active, agressive et perspicace du Président de la République », confie-t-elle à POLITICO.CD avant d’affirmer que c’est le « soutien unanime de la communauté internationale représentée par le UNCS aux initiatives de Paix et/ou politiques du Président de la République au sein de la région d’Afrique de l Est (Nairobi) ainsi que de la CIRGL (Luanda). »

Le système de notification avait été institué en 2008 pour empêcher la divagation des armes à travers les groupes armés.

Une résolution décrétant l’embargo sur les armes en RDC avait été adoptée en 2000. En 2008, le Conseil de sécurité avait décidé d’appliquer cet embargo exclusivement aux groupes armés, tandis que les fournisseurs du gouvernement étaient soumis à un régime de notification au Comité de surveillance de l’ONU.

Une nouvelle résolution adoptée en juillet dernier a prolongé pour un an ce régime, en ramenant l’obligation de notification à seulement 5 types d’armes, notamment les mortiers, lance-grenades, « systèmes portables de défense antiaérienne (MANPADS), « systèmes de missiles guidés antichars.

« En adoptant cette résolution, les Nations unies nous alertent sur l’urgence d’améliorer le système national de contrôle de la circulation des armes dans le pays », expliquait un fonctionnaire onusien à POLITICO.CD.

Le gouvernement congolais qualifiait cette mesure du Conseil de sécurité d’une « injustice inadmissible » parce que l’empêchant de doter son armée d’équipements militaires nécessaires à la défense de l’intégrité territoriale menacée par les groupes armés locaux et les armées de pays voisins.

Carmel NDEO

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