Les propos tenus par le président burundais et également président en exercice de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC), Évariste Ndashimiye, ce lundi 28 novembre 2022, continuent de susciter le tollé dans l’agora socio-politique congolaise.
Ce mercredi, le député national Claudel Lubaya qui réagissait dans cette optique a déclaré que sa conscience politique et patriotique a été pour le moins heurtée. Cet élu estime que ce discours prononcé en marge des pourparlers de Nairobi entre le gouvernement de Kinshasa et les groupes armés est « inapproprié, irrespectueux et inamical ».
« En effet, la déclaration médiatisée et du reste solennelle de ce Chef d’Etat, remet subtilement en cause la souveraineté de la RDC en tant qu’État indépendant, la légitimité de ses institutions ainsi que l’autorité et la capacité de ses dirigeants à remplir correctement les missions régaliennes qui leur incombent en matière de défense, sécurité et ordre public », a déploré Claudel Lubaya.
Selon cet élu, la déclaration du président burundais remet en cause les frontières de la RDC et légitime maladroitement les velléités d’occupation d’une partie de son territoire. « Elle touche au final à notre dignité en tant que peuple libre de même qu’elle nuit à l’image de nos forces armées », a-t-il fustigé.
En outre, Claudel Lubaya martèle que les propos du président Ndashimiye sont « graves et donnent le sentiment que les autorités congolaises seraient déterminées à sous-traiter, en violation de l’article 214 de la Constitution, la défense de l’intégrité du territoire par des armées étrangères notamment les troupes de l’EAC déjà déployées sur notre sol en lisière de la zone de conflits ».
A cette occasion, l’élu de Kananga a appelé le gouvernement congolais à fournir « clairement » les explications sur les motivations à la base de l’adhésion de la RDC à l’EAC dont les visées politiques et stratégiques suscitent des interrogations ainsi que sur le mandat, la durée et le financement de la mission militaire de l’EAC sur le territoire national. « Des choix diplomatiques hasardeux et obscurs peuvent porter atteinte à la souveraineté du pays », a-t-il réitéré.
En sa qualité du président en exercice de l’EAC, Evariste Ndashimiye a rassuré les congolais du soutien sécuritaire des armées de la région. Avec des propos que Kinshasa n’a pas digéré, Évariste Ndayishimiye a déclaré que la force régionale restera sur le sol congolais pour « assurer la sécurité » de civils et ce, « jusqu’à ce que le gouvernement de la RDC se constitue une armée et une police qui sera protectrice de tout le monde ».
