Ituri : Vingt ans de servitude pénale requis contre trois prévenus auteurs d’une embuscade causant sept morts

Le tribunal militaire de garnison de l’Ituri siégeant à Bunia a pris en délibéré la cause opposant l’auditeur militaire et les parties civiles contre trois prévenus poursuivis dans l’affaire d’une embuscade tendue à un camion dans la localité de Mitego.

« Cette embuscade tendue à un camion dans la localité de Mitego, sur la route Bunia-Boga a occasionné la mort de sept personnes parmi lesquelles le transporteur Jonh Mataratara au terme du réquisitoire du ministère public et les conclusions de la défense et des parties civiles », fait-on savoir.

Bien avant dans son réquisitoire, l’auditeur militaire a requis vingt ans de servitude pénale principale sur ces prévenus reconnus coupables a-t-il estimé de participation à un mouvement insurrectionnel et de crime contre l’humanité.

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Prenant le cas du prévenu Madaunga, l’organe de la loi s’est interrogé notamment pourquoi celui-ci jadis chef de la localité Maliabongo n’a pas été inquiété par les ADF, pourtant, a-t-il ajouté, celui-ci a prétendu avoir refusé d’intégrer ce mouvement terroriste ? Pourquoi tous les otages libérés par les ADF transitaient par sa résidence avant de se présenter devant les FARDC ?

Pour lui, il serait clairement établi que le prévenu Mudaunga collaborait bel et bien avec les ADF arguant que les otages transitaient par lui sur ordre des leaders de ce mouvement terroriste pour qu’ils payent des rançons auprès de lui, ajoutant que le présent prévenu aurait avoué avoir logé chez lui plus de quatre-vingt éléments ADF au motif qu’ils ont manifesté la volonté de se rendre auprès des FARDC.

Concernant deux autres prévenus, l’organe poursuivant a soutenu qu’il ressort des témoignages de victimes que l’un sieur Chaiba, infirmier de son état soignait les blessés ADF tandis que l’autre sieur Sinzaere, préfet d’une école de la ville de Bunia collaborait avec ces terroristes.

Par ailleurs, la défense a allégué que le péché de John Mataratara est celui d’avoir refusé de transporter le fret pour déposer dans la localité de Mitego que les deux de trois prévenus sous examen voulaient lui remettre.

Suite à ce refus, a-t-elle souligné, l’un de prévenu a appelé un certain Moïse qui serait le chef de la bande des ADF qui a organisé ses éléments pour tendre l’embuscade au camion de John Mataratara dans la localité de Mitego avec un bilan lourd.

La défense plaide non coupable

Par contre, la défense a plaidé non coupable par rapport aux prétentions de l’organe de la loi et des parties civiles.

Elle a expliqué devant le tribunal militaire que le ministère public était dans l’incapacité de tracer le numéro à travers lequel l’un des prévenus communiquait avec les ADF, mais également démontrer sur base des faits probants tout en s’interrogeant qu’est-ce que ces prévenus ont réellement fait, comment et où ?

Selon la défense, les contradictions entre le ministère public, les parties civiles et les victimes laissent planer de doutes sur ses clients que l’organe de la loi n’a pas pu dissiper d’où, a-t-elle fait savoir, ces doutes devraient profiter à ses clients.

En date du 24 juin 2021, le transporteur John Mataratara à bord de son camion a quitté Bunia pour se rendre à Boga. Arrivé à Mitego, son camion a été la cible d’une embuscade à l’issue de laquelle John Mataratara et ses six passagers ont été lâchement tués. Le camion incendié et les marchandes qui étaient à bord pillés par les terroristes ADF, rappelle-t-on.

Avec ACP

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