À l’ouverture du 18 ème sommet de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) à Djerba (Tunisie), le premier ministre congolais Jean-Michel Sama Lukonde a refusé de prendre part à la traditionnelle photo de famille pour marquer la désapprobation du gouvernement congolais contre l’agression rwandaise.
Dans une interview accordée à la chaîne de télévision francophone TV5 Monde, dimanche 20 novembre 2022, le Chef du gouvernement congolais est revenu sur les motivations de cette décision.
Sama Lukonde interprète son geste comme un message adressé à la Francophonie sur la situation sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo et aux victimes des atrocités de la guerre d’agression.
« Très exactement, je n’ai pas voulu apparaître sur la photo de famille pour faire passer un message. Un message adressé d’abord à la Francophonie, pour montrer la désapprobation de cette situation sécuritaire que nous avons à l’Est de la République démocratique du Congo. Situation qui aujourd’hui découle sur une crise humanitaire. Nous avons de milliers de déplacés, de femmes, des enfants, de personnes du troisième âge. Et pour toutes ces personnes qui se retrouvent aujourd’hui à l’extérieur, hors de leurs milieux de vie naturels avec des intempéries et parfois de maladies, il y a une attention particulière à avoir. Parce qu’au delà de la question sécuritaire, nous pensons que la situation humanitaire doit vraiment être prise en compte. Donc, un message à faire passer de l’attention que nous voulons avoir de la Francophonie. Attention de la solidarité pour cette question », a-t-il expliqué.
Interrogée sur le même sujet, la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), la Rwandaise Louise Mushikiwabo dit n’avoir pas fait attention.
« Je n’ai pas du tout fait attention à qui était dans la photo ou non. S’il n’était pas là, c’est regrettable. On aurait aimé l’avoir avec nous. », a-t-elle déclaré à la même chaîne.
Mushikiwabo appelée à faire preuve de partialité
Lors de son discours à ces assises, le Premier Ministre congolais a demandé à la secrétaire générale de l’OIF, Louise Mushikiwabo de faire preuve de partialité.
« C’est important », a lâché Sama Lukonde, que « dans son rôle de secrétaire générale, qu’elle reste au milieu du village, peu importe qu’elle vienne du Rwanda ».
Dans son interview sur Tv5, Louise Mushikiwabo a déclaré qu’il y a « des éléments en RDC, juste à la frontière du Rwanda, qui sont une menace pour la sécurité du Rwanda ».
Des propos qui ne passent pas du tout côté congolais et qui montrent, selon les autorités congolaises, elle est sortie de sa neutralité en prenant partie pour son pays, le Rwanda, une orientation malencontreuse qu’elle imprime en alignant toute l’organisation sur une tendance pro-Kigali.
Pour rappel, les relations diplomatiques entre la RDC et le Rwanda ne sont plus au beau fixe.
Kinshasa accuse Kigali de soutenir les terroristes du M23 qui actuellement occupent plusieurs localités du territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu. Ce que le pouvoir de Kagame dément.
