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Lubumbashi : « Sage-femme », cette profession qui sauve des vies


En RDC, les Sages-femmes jouent un rôle majeur dans la réduction de la mortalité maternelle et néonatale, indique-t-on dans l’environnement sanitaire. Dans la ville de Lubumbashi par exemple, elles sont présentes dans les maternités et auprès des communautés pour accompagner les femmes enceintes avant, pendant et après la grossesse.
« Anciennement on pouvait s’improviser accoucheuse sur base de son expérience personnelle, mais aujourd’hui être Sage-femme requiert des études et qualifications», explique Aline Ngomb enseignante d’Université et Présidente de la corporation des Sages-femmes dans la province du Haut-Katanga. « En dépit de son appellation sage-femme, la profession est aussi exercée par des hommes », précise-t-elle.
« Une sage-femme est une professionnelle médicale qui a suivi le programme de formation et a développé les compétences essentielles du métier. Elle doit détenir le permis d’exercice à l’issue de son cursus. L’ordre des Sages-femmes en RDC, est un projet en gestation », a indiqué Aline Ngomb.
La matérialisation du dit projet permettra l’organisation de la corporation des sages-femmes pour entre autres, veiller à ce que seules les personnes qualifiées jouent la fonction de sage-femme.


Sage-femme: fière de l’être


Aider les femmes à accoucher dans les meilleures conditions et loin des dangers, c’est sa passion. Aline Ngomb s’estime fière d’être Sage-femme. A l’en croire, en RDC en général et à Lubumbashi en particulier, les Sages-femmes font preuve d’un travail de qualité dans leur prestation.
« Les infirmières ne sont pas à confondre avec les Sages-femmes. La Sage-femme c’est une profession à part entière. Tout le monde qu’on trouve à la maternité ne s’appelle pas Sage-femme », a insisté Aline Ngomb.
Dans l’exercice de la profession, Aline Ngomb met l’accent sur le partage de la bonne information. « Une femme qui est informée sur les hémorragies, dès lors qu’elle a vu une goutte de sang, elle s’amène à la maternité. La Sage-femme va la prendre en charge. Elle commence par les examens pour diagnostiquer le cas, et si par exemple elle constate un placenta qui se présente avant le bébé alors qu’en temps normal le placenta vient après, qu’est-ce qu’il faut faire ? On indique la césarienne. C’est l’unique moyen dans le timing, ainsi nous sauvons la mère et l’enfant. Pourquoi ? Parce que la femme est venue avant pour avoir été informée au préalable », a-t-elle illustré en encourageant les consultations prénatales.
« La pratique Sage-femme aide à réduire les décès maternels et néonatals. C’est connu et c’est prouvé que la profession sauve des vies à Lubumbashi. Personne ne peut dire le contraire », a confié Aline Ngomb.


Hommages à Henriette Eke


Si la pratique sage-femme est ce qu’elle est aujourd’hui, c’est aussi et surtout grâce à l’héroïsme de feu Henriette Eke qui a travaillé pendant plus de 40 ans comme Sage-femme à sauver des vies et a été conseillère au Fonds des Nations-Unies pour la Population (UNFPA). Elle est décédée en novembre 2020. Dans les milieux de la corporation ce sont les hommages.
« Avec Henriette Eke, l’UNFPA a appuyé le gouvernement national de la RDC dans la révision du programme de formation. Et j’avais participé à cette révision. Les premiers travaux ont eu lieu à Kisantu au Kongo-Central. Après, le ministère de l’enseignement supérieur et universitaire a autonomisé la profession Sage-femme », se souvient encore Aline Ngomb.
En évoquant le cas de Lubumbashi, la Présidente provinciale de la société congolaise de la pratique Sage-femme (SCOSAF)/Haut-Katanga, reconnaît de Henriette Eke, d’avoir posé les jalons faisant qu’aujourd’hui, les données montrent que là où les Sages-femmes sont mieux formées et équipées, les décès maternels et néonatals sont sensiblement réduits.
« Lorsque les sages-femmes sont bien formées, bien outillées dans les infrastructures viables, elles participent à la réduction sensible des taux liés aux décès maternels et néonatals. Comment ça ? À travers les soins préventifs qu’elles fournissent. Informer la femme sur tout ce qui peut compromettre la grossesse et sur les précautions à prendre face aux probables dangers sources des décès maternels. Et donc, Le travail de la Sage-femme n’est pas que de diriger un accouchement. Il va de la bonne prise en charge du bébé de la naissance jusqu’à l’âge de la procréation », a martelé Aline Ngomb.
En dépit des prouesses, la SCOSAF reconnaît la nécessité d’augmenter le nombre des Sages-femmes à Lubumbashi, au regard du besoin pressant.
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UNFPA: partenaire de prédilection à la profession


Dans sa vision d’éliminer les décès maternels évitables, l’UNFPA soutient la formation des prestataires de soins capables d’assurer les services de santé maternelle dans le respect des normes. L’apport de cette agence de l’ONU chargée de la santé sexuelle et reproductive est salué dans la province du Haut-Katanga.
« N’y était l’UNFPA, la formation des sages-femmes ne serait pas là où elle est aujourd’hui. Moi-même je suis témoin vivant de cet appui. Le premier travail effectué a été l’enquête sur la pratique sage-femme, qui avait démontré une grande inadéquation entre les professionnels formés et les besoins de terrain. Il y avait une grande carence du matériel, le programme de formation ne répondait pas aux normes et standards internationaux. L’UNFPA a appuyé la révision des programmes des formations et même l’arrimage au système LMD », a témoigné la Présidente de la SCOSAF dans le Haut-Katanga.
Et de poursuivre « Aujourd’hui, nous avons un programme digne qui permet de former les sages-femmes. Aussi, UNFPA a doté les grandes institutions universitaires du matériel d’apprentissage, en plus de former les formateurs. Même le projet d’un ordre des sages-femmes c’est avec l’accompagnement de l’UNFPA notre partenaire de prédilection.»
L’appui de l’UNPPA à la SCOSAF, apprend-t-on, va de la formation des formateurs à l’octroi des bourses d’études, mais aussi de l’aménagement à l’équipement des salles techniques avec des matériels didactiques.
En agissant ainsi, cette agence de l’ONU chargée de la santé sexuelle et reproductive souhaite, qu’aucune femme ne meurt en donnant la vie, ni aucun nouveau-né mourir en venant au monde.


Junior I. Ngandu / POLITICO.CD

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