RDC: la famille de Jimmy Kitenge saisit l’ONU et dénonce des violations graves dans le dossier de son arrestation

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La famille biologique de l’opposant Jimmy Kitenge a saisi la représentante spéciale du Secrétaire Générale de l’ONU en RDC, Bintou Keita, pour solliciter son implication dans la libération « pure et simple » de son frère, membre influent du PPRD, un parti politique de l’opposition de l’ancien Président, Joseph Kabila.

Dans cette correspondance, la famille de Jimmy Kitenge estime que celui-ci est victime des « violations graves » de droits de l’homme pendant sa détention qu’elle qualifie d’irrégulière, et ce, pour ses opinions politiques sur la gestion du pays par le pouvoir en place.

« En effet, en date du 26 juillet 2022 à 7 heures du matin heure de Kinshasa sur le boulevard du 30 juin, à face de l’immeuble abritant la chaîne de télévision CCTV, que notre frère Jimmy Kitenge a été enlevé par les agents de l’agence Nationale des renseignements (ANR) et y fut gardé pendant plus d’une semaine sans entendu sur Procès-verbal par OPJ », relate un membre de la famille dans cette correspondance adressée la cheffe de la mission onusienne en RDC qui indique par ricochet que « toutes les démarches entreprises par sa famille biologique pour obtenir le droit de le visiter dans les cachots de l’ANR s’étaient révélées vaines ».

La famille de cet opposant soupçonne que cette décision a été prise par l’Agence nationale de Renseignements pour dissimuler les actes de torture lui infligés en lui rappelant les propos qu’il tient souvent dans les débats radio-télévisés, en tant que membre de l’opposition de part ses fonctions, au PPRD, de secrétaire national chargé de la communication et médias.

« Il est alors étonnant que, tiré de là miraculeusement, 10 jours après, le Parquet Général près la Cour d’appel qui, on croyait, au regard de toutes ces violations des droits de l’homme, allait corriger les abus de ces OPJ de l’ANR qui, d’ailleurs continuent à garder sans raison sa voiture, joue au jeu de l’agence Nationale de Renseignements (ANR), en refusant sous de fallacieux motifs que notre frère est un détenu spécial du Président de la République, et, qu’il ne peut ni fixer ni le libérer sans aval; et ce, malgré le fait que sur le plan de sa santé, tous les rapports médicaux, en annexe, établis sur demande du Parquet général montrent que notre frère est dans une situation inquiétante », fustige la famille de Jimmy Kitenge.

D’après cette correspondance qui annexe deux rapports médicaux signés par les médecins du centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa (CPRK), l’état de santé de Jimmy Kitenge s’est récemment dégradé.

A en croire le premier rapport, ce membre du PPRD présenterait depuis sa détention de céphalée intense, vertige, asthénie physique, écoulement du sang pendant la défécation, épi gastralgie, courbature, douleur thoracique, fièvre, anorexie, colique abdominal constipation, pneumopathie à MAP, traumatisme post torture, syndrome hémorroïdaire, diabète sucré type I, syndrome dyspeptique lie au stress. Pour ce faire, sa famille estime que l’urgence s’impose pour une meilleure prise en charge dans un hôpital équipé pour réaliser un bilan complet et le test toxicologique en vue d’écarter l’hypothèse d’un empoisonnement.

Le deuxième rapport d’un médecin légiste mentionne que Jimmy Kitenge présenterait aussi la gastrite, hypertension artérielle, diabète, melaena, position antalgique, contusion musculaire, cicatrice. Ce rapport, indique la famille, signale que le bilan para clinique est nécessaire pour déterminer un diagnostic exhaustif et la détermination de son état de santé.

En dépit de ces rapports, la famille du secrétaire national du PPRD à charge de la communication et médias, dénonce un refus systématique du procureur près la cour d’appel de Kinshasa /Gombe, qui s’apparente à un « refus politique», de lui accorder à deux reprises la liberté provisoire, alors qu’il n’y a aucun indice de culpabilité et que les rapports médicaux confirme des signes très grave de maladie.

Dans cette optique, la famille sollicite l’implication de la Cheffe de la Monusco ainsi que celle de toutes ses autorités hiérarchiques, car dit-elle, « les droits et libertés publics de Jimmy Kitenge en tant membres de l’opposition sont garantis par la Constitution et par la loi portant statut de l’opposition ».

Carmel NDEO