Affaire Vidiye Tshimanga: Une ONG plaide pour la limitation de la liberté provisoire dans les faits de corruption, détournement et blanchiment de capitaux

Incarcéré à la prison centrale de Makala pour des soupçons de corruption, trafic d’influence et offenses envers le Chef de l’Etat, le « Monsieur stratégie » du Président Félix Tshisekedi, Vidiye Tshimanga a obtenu la liberté provisoire six jours seulement après son  arrestation et sa détention.

D’après son avocat, Maître Théodore Ngoy, contacté par le journaliste Pascal Mulegwa, cette libération

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conditionnelle est la preuve qu’il n’existe pas d’indice de culpabilité dans le chef de son client.

« La vidéo, qui a été diffusée par Le Temps, parle de soi-disant des investisseurs qui auraient tenté de le piéger. Déjà l’élément de corruption, on ne sait pas l’établir parce qu’il n’y a pas d’investisseur, il n’y a pas eu de contrat, il n’y a pas eu d’offres, il n’y a pas eu de réception d’offres, etc. Il n’y a pas eu de trafic d’influence parce que Vidiye Tshimanga n’a fait aucune médiation », a-t-il soutenu.

« Ensuite, on dit qu’il a enfoncé le chef de l’État, qu’il a tenu des propos en secret qui ont été amenés en public, ce sont des faits qui auraient été commis à l’étranger. Et dans ce cas, le ministère public ne peut poursuivre que s’il a une plainte de la victime éventuelle ou une dénonciation du pays où l’infraction a été commise. Il n’y en a pas. Par ailleurs, les infractions n’existent pas et il n’y a aucun commencement d’exécution dans aucun des faits infractionnels mis à sa charge », a ajouté Maître Théodore Ngoy. 

Dans la l’agora politique et l’opinion publique, cette libération a été diversement commentée. Pour certains, cette décision de la Justice congolaise met en mal l’état de droit tant vanté par le pouvoir du Président Tshisekedi et dont le modus operandi est prédéfini d’avance. Tenez : « Arrestation, détérioration de la situation sanitaire en prison, liberté provisoire pour certains, grâce présidentielle pour d’autres et abandon des poursuites ». D’autres par contre, dénoncent une justice sélective.

S’inscrivant dans l’ordre des réactions, l’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice (ACAJ) qui dit reconnaître la pertinence de l’article 17 de la constitution qui stipule dans son l’alinéa 1 que « la liberté individuelle est garantie. Elle est la règle, la détention l’exception », cette structure demande vivement aux Procureur Général et Premier Président de la Cour de Cassation de prendre des circulaires limitant la liberté provisoire dans les faits de corruption,détournement de deniers publics et blanchiment de capitaux.

D’après son coordinateur, Maître Georges Kapiamba, cette décision une fois prise éviterait de choquer l’opinion publique. « Car le droit d’appréciation  souveraine, reconnu au magistrat instructeur, ne doit pas devenir un moyen par lequel se réalise une autre corruption », a déclaré Georges Kapiamba.

Dans des vidéos en caméra cachée publiées par le média suisse LE TEMPS, Vidiye Tshimanga, alors conseiller stratégique du président Félix Tshisekedi, a promis d’offrir un accès aux mines de la RDC en échange d’une commission de 20 pourcent. Mais dans sa version des faits, il a expliqué que le contenu entier de l’enregistrement rendu public aurait été saucissonné et sorti de son contexte.

Carmel NDEO

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