Propos « méfiants » de Guterres : Muyumba condamne « la naïveté » du gouvernement pour « ses choix diplomatiques qui ne font que reculer le Congo »

Les propos, tenus par le Secrétaire Général de l’ONU, Monsieur Antonio Guterres, dans une récente interview accordée à France 24 et RFI, sont accablants et continuent de faire couler encres et salives dans le chef des congolais.

Pour la sénatrice Francine Muyumba Nkanga, les réponses du numéro un des Nations-Unies sur la situation sécuritaire en République Démocratique du Congo laissent entrevoir l’incapacité pour ce dernier à nommer clairement les soutiens des groupes armés. Tout en justifiant l’inefficacité de la MONUSCO face aux terroristes du M23 qui serait « une armée moderne avec des équipements lourds, plus perfectionnés que ceux de la force onusienne », Monsieur Guterres vient une fois de plus renforcer la méfiance des Congolais envers la mission de maintien de la paix qui depuis plus de vingt ans n’a apporté aucune solution significative face à l’instabilité dans la partie Est de la RDC, estime-t-elle.

« Nous dénonçons ces propos. Nous appelons le Secrétaire Général des Nations-Unies ȧ faire preuve de compassion pour les nombreuses victimes de l’agression de notre pays par des groupes armés soutenus par les pays voisins. L’origine des armes détenues par le M23 est connue. Le rapport des experts des Nations- Unies l’explicite. Il est alors étonnant que vous n’arriviez pas à mentionner le Rwanda comme base arrière du M23 », réagit Muyumba, dans un document parvenu à POLITICO.CD

Publicité

Cependant, explique la sénatrice, le gouvernement congolais est le premier responsable de la situation sécuritaire préoccupante à l’Est de la RDC car, ajoute-t-elle, ses choix diplomatiques ne font que reculer le Congo. Elle appelle, en même temps, l’ONU de dénoncer les pays qui opèrent en RDC, sous la casquette des groupes armés.

« Tout en condamnant la naïveté avec laquelle le gouvernement congolais continue à engager diplomatiquement le Congo dans la région, des engagements qui jusqu’à présent ne sont connus entièrement ni par les parlementaires que nous sommes ni par le peuple congolais en général. Nous appelons l’ONU à dénoncer clairement les pays qui opèrent au Congo sous la casquette des groupes armés. Le dire est le premier pas vers un retour de la paix au Congo et dans la région des grands lacs. Il revient également au gouvernement congolais de mettre les choses au clair car nous ne pouvons pas continuer à dénoncer jour et nuit ceux avec qui ils collaborent librement dans la région », déclare Francine Muyumba.

Et de poursuivre :

« Aujourd’hui encore plus qu’hier, les autorités congolaises doivent obtenir le départ définitif de la MONUSCO car même le SG de l’ONU vient d’affirmer son incapacité à faire face aux groupes rebelles. Plus rien ne justifie donc leur présence en République Démocratique du Congo. Les organisations civiles, les mouvements citoyens, les ONG et autres associations réclament avec force le départ de la MONUSCO qui nous permettra de sortir de l’enfumage de l’ONU qui tout en envoyant une mission de la paix, dissimule la nécessité de combattre les rebelles qui sévissent au Congo ».

Sur France 24, Antonio Guterres a estimé que la mission de paix en RDC a échoué. Il a prôné une autre approche du dialogue entre la RDC, le Rwanda et l’Ouganda sous l’égide de l’Union Africaine. « Il faut reconnaître notre faillite collective et trouver une autre approche parceque cette région va de mal à pire », a-t-il déclaré.

Serge SINDANI

Recevez l'actualité directement dans votre email

En appuyant sur le bouton S'abonner, vous confirmez que vous avez lu et accepté notre Politique de confidentialité et notre Conditions d'utilisation
Publicité

En savoir plus sur Politico.cd

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading