M23 « mieux équipé que la MONUSCO » : Antonio Guterres préconise les réformes des missions de maintien de la paix de l’ONU

Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a affirmé dans une interview accordée à RFI, que la MONUSCO n’a pas les moyens militaires de se défaire du M23.

Face à cette situation, il préconise les réformes des missions de maintien de la paix de l’ONU, comme celle de la MONUSCO :

« D’ailleurs, c’est un problème général sur le futur des opérations de maintien de la paix. Les opérations de maintien de la paix étaient faites pour maintenir la paix. Mais maintenant, elles opèrent dans des situations où la paix n’existe pas. Et c’est une réflexion essentielle. Nous avons fait un certain nombre de réformes pour améliorer la capacité, pour améliorer leur sécurité. Mais la vérité, c’est qu’il nous faut une réflexion profonde sur le futur du maintien de la paix dans des situations comme celles-là », a-t-il estimé.

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Même dans une configuration de « mandat sous chapitre VII », autorisant l’emploi de la force, les missions de l’Onu ont une faible capacité d’imposition.

Sur ce, Antonio Guterres précise que l’adaptation est la voie à suivre. Par ailleurs, il dit être favorable à ce qu’il y ait des forces d’imposition de la paix et de lutte anti-terroriste.

« Des forces africaines d’imposition de la paix et de lutte anti-terroriste, menées sous l’égide de l’Union africaine et financées par les contributions obligatoires du système des Nations unies, comme les forces de maintien de la paix. Sans des forces africaines robustes d’imposition de la paix, je crois qu’on ira nulle part », a révélé le secrétaire général des Nations unies.

Le Baromètre Sécuritaire du Kivu, une initiative qui suit de près le conflit, estime que le nombre des civils tués dans des attaques armées dans ces zones entre mai 2021 et avril 2022 a doublé par rapport à l’année dernière, avec un bilan de 2 500 tués.

Les réfugiés qui ont fui leur village sont parfois la cible de ces attaques. Au total, 11 attaques ont été enregistrées en 2021 par le Cluster Protection, pour un bilan d’au moins 151 morts.

Le fait que certains de ces sites se retrouvent à proximité des camps des FARDC et de ceux de la MONUSCO  »remettent en cause la capacité des forces de sécurité étatiques et internationales (MONUSCO) à protéger les populations civiles », alertait le Cluster Protection dans une note de plaidoyer en date de Février 2022.

C’est l’accumulation d’exemples de cette passivité de la MONUSCO qui est à l’origine de la poussée de colère de la population congolaise à son égard. À ce titre, la prise de Bunagana, début le 13 juin 2022, par les rebelles du mouvement terroriste M23, appuyés par le Rwanda a été la « goutte d’eau qui a fait déborder le vase ».

Les Congolais, unis comme un seul homme, exigent aujourd’hui le départ des troupes de la MONUSCO de leur pays.

Dominique Malala

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