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RDC : Le Cardinal Ambongo accuse les dirigeants congolais de rester dans le système colonial pour leurs propres intérêts

Le Cardinal Fridolin Ambongo a, au cours d’une interview accordée à la chaîne catholique internationale KTO TV rendue publique ce 02 juillet, passé au peigne fin la situation politique du pays, le rôle de l’Église dans la vie du pays ainsi que la guerre et l’instabilité dans la partie Est de la RDC.

D’après Fridolin Ambongo, en dépit des potentialités que regorge la RDC, le peuple congolais est classé parmi les peuples les plus malheureux de la terre par rapport à son niveau de vie.

« Le problème du Congo est un problème d’hommes. C’est un problème d’organisation. Bref c’est un problème des dirigeants. Nous avons des dirigeants qui n’ont pas le souci du peuple. Leur préoccupation, ce n’est pas créé des conditions pour que le peuple puisse vivre dignement mais ils se préoccupent davantage de leurs propres intérêts», a déclaré l’archevêque métropolitaine de Kinshasa.

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Au cours de cette entretien intervenu à l’approche du 62ème anniversaire de l’indépendance de la RDC, le Cardinal Ambongo a laissé entendre qu’il y a toujours des racines qui remontent au système que Léopold II, le Roi des Belges et après le système colonial avait mis en place au Congo celui d’exploitation des ressources naturelles mais qui, explique-t-il, ne mettait pas l’homme congolais au centre des préoccupations.

Malheureusement, déplore-t-il, après l’indépendance les congolais qui ont remplacé les colonisateurs avaient comme modèle de gouvernement leur ancien maître c’est-à-dire «accéder au pouvoir pour jouir non pas pour rendre service parce que dans leur imaginaire collectif ils pensaient que les colonisateurs étaient là pour jouir ».

À l’en croire, cette tendance a caractérisé tous les régimes qui se sont succédés en République Démocratique du Congo.

« Depuis l’indépendance, nous en tant que pasteurs ça nous renvoie à notre propre responsabilité dans le travail d’évangélisation. Est-ce que ce travail que nous avons fait depuis longtemps au Congo est-ce que ça a touché vraiment l’âme du congolais ? Est-ce que ça a touché le cœur du congolais ? De fois on a le sentiment que la foi est restée un peu à la superficie. Je crois que l’Église du Congo depuis plusieurs décennies donne l’espoir au peuple. Face lui, il n’y a rien. Il y a des dirigeants qui l’ont complément oublié, qui se bousculent au pouvoir mais pour leurs propres intérêts. Mais l’Église est toujours aux côtés du peuple. L’Église c’est la seule réalité que vous trouvez dans tous les coins et recoins de notre pays. Tandis que les autorités de l’État, il y a des endroits qu’elles ne veulent pas y aller. L’Église fait même le travail de suppléance à la place de l’État. Le peuple congolais est reconnaissant à l’église catholique à cause de ça. On nous reproche parfois de faire la politique etc. De nous mêler de la politique, en réalité l’Église est toujours aux côtés de son peuple dans sa quête de dignité et d’humanité», a-t-il expliqué.

Pour mettre en mouvement les peuples congolais sans générer de la violence, le Cardinal Ambongo a indiqué qu’ils vont faire un travail d’éducation à travers des formations qui sera un travail de prise de conscience de la part du peuple qui détient une force.

« C’est le travail que nous faisons dans le cadre de ce grand programme que nous appelons éducation civique et électorale. Notre souci actuellement c’est de voir comment les élections peuvent se passer dans les meilleures conditions et nous nous organisons pour assurer l’observation Électorale. Nous le faisons au niveau de l’ensemble du pays sans aucune considération pour la religion ou l’appartenance politique ou ethnique non. C’est pour tout le Congo», a-t-il fait observer.

Pour l’archevêque métropolitaine de Kinshasa, la République Démocratique du Congo serait loin aujourd’hui si et seulement si on laissait le peuple congolais exprimer librement son choix ou sa préférence de ses dirigeants lors des élections.

« Nous avons l’impression que grâce à ce genre de programme le peuple commence à mûrir sur le plan citoyen, sur le plan de la démocratie et si on laissait ce peuple exprimé librement son choix, sa préférence mais ce pays serait déjà très loin. Malheureusement, on fait tout pour ne pas respecter sa volonté quand il exprime aux urnes», a-t-il dénoncé.

Christian Okende

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