Fête de l’indépendance : « 62 ans après, la RDC patauge dans un catastrophique surplace existentiel » (Martin Fayulu)

La RDC célèbre ce jeudi 30 juin 2022, la 62ème année depuis son accession à l’indépendance. A cette occasion, Martin Fayulu, l’un des membres du présidium de Lamuka et figure de proue de l’opposition révèle que la RDC continue à faire un « catastrophique surplace existentiel » depuis son indépendance en 1960. C’est ce qui ressort de son allocution parvenue à la rédaction de POLITICO.CD ce jeudi 30 juin 2022.

Martin Fayulu qui se réclame vainqueur de la présidentielle de 2018 suppute que la RDC est devenue la risée du monde et sa voix ne pèse plus sur l’échiquier régional et international.

« Depuis un quart de siècle maintenant, ses institutions sont illégitimes, infiltrées et affaiblies; notre pays est maintenu dans une situation permanente d’occupation, d’instabilité et d’insécurité afin de pérenniser le pillage de nos ressources naturelles, en s’appuyant sur certains pays voisins bien identifiés », a-t-il argué.

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Qui plus est, MAFA affirme sans tergiverser que toutes les guerres imposées aux congolais depuis 1996 sont des guerres fomentées par le Rwanda et l’Ouganda et dont, les congolais paient un lourd tribut pour avoir offert son hospitalité à des voisins fuyant la guerre interethnique dans leurs pays.

Dans son l’allocution, le président « élu » a aussi rappelé le discours tenu le 30 juin 1960 par Patrice Emery Lumumba qui affirmait que l’indépendance a été conquise par la lutte, « une lutte noble et juste », une lutte qui, selon lui, était indispensable pour mettre un terme à « l’humiliant esclavage imposé par la force ».

Pour cet opposant, les regrets du Roi Philippe, 62 ans après l’indépendance de la RDC, ont été entendus mais ne suffisent pas. Il dit qu’il est question de crimes contre l’humanité qui requièrent pardon, justice et réparation.

D’après lui, il est important du côté congolais, qu’une commission sur le passé colonial belge soit mise en place pour engager des discussions avec la Belgique et repartir ainsi sur des bases « solides ». Il ajoute que cela a été fait chez les belges.

« Dans ce contexte, soutenir aujourd’hui que « … La porte d’entrée en Europe, parlant de l’Europe diplomatique, politique et des affaires, c’est la Belgique. Si la Belgique gronde, ou si elle est fiévreuse par rapport à la RDC, toute l’Europe la suivra », c’est faire preuve de méconnaissance de la géopolitique mondiale, de complexe de néo colonisé et de déni de mémoire », regrette Martin Fayulu.

Pour Martin Fayulu, ces propos tenus par le président Tshisekedi sont une insulte au combat héroïque mené par le pères de l’indépendance qui, pour lui, ne se sont pas battus vainement.

« Quand on ne sait pas, on cherche à s’informer », a-t-il lancé.

La communauté internationale à prendre ses responsabilités

Fayulu a invité la communauté internationale qui, à l’en croire, avait facilité l’accueil de ces réfugiés en RDC, de prendre ses responsabilités avant d’exiger le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi de retirer leurs troupes militaires du Congo. 

En ce qui concerne le processus de Nairobi, Fayulu a laissé entendre que la RDC « n’est pas un pays d’Afrique de l’Est mais d’Afrique Centrale ». Fayulu dit qu’ils ne peuvent accepter la tentative de partition de la RDC telle que résolue « subtilement » dans le communiqué du 20 juin 2022, sanctionnant le 3eme Conclave des Chefs d’Etat de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) à Nairobi.

Martin Fayulu pense qu’il est temps d’exploiter le rapport Mapping de l’ONU et d’en donner une réponse qui convient, en instaurant un Tribunal Pénal International pour le Congo.

Il appelle les congolais à prendre conscience « qu’un pays digne de ce nom ne peut sous-traiter sa sécurité et sa défense à d’autres ». Il ajoute que surtout pas à des pays qui, pour lui, convoitent les richesses naturelles et les terres de la RDC.

Tout compte fait, le président national de l’Ecidé a appelé les congolais à rester unis, derrière les FARDC et de ne pas céder aux « intimidations » et aux « provocations » de tous genres.

Plaidoyer pour la tenue des élections dans le délai

Dans un autre chapitre, Martin Fayulu a rappelé qu’il ne reste que 18 mois avant la tenue des élections prévues en 2023. Par conséquent, Il exige qu’elles se tiennent dans le délai prescrit dans la Constitution, « pas de glissement possible ».

« Par conséquent, pour que les élections soient impartiales, transparentes et apaisées, la Cour Constitutionnelle, le Conseil d’Etat, la CENI, la loi électorale, la loi sur l’identification et l’enrôlement des électeurs ainsi que le calendrier électoral doivent faire l’objet d’un large consensus entre les parties prenantes. », a-t-il souligné.

Christian Malele

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