Agression dans l’Est : « Le M23 est un acteur proxy qui représente les intérêts du Rwanda » ( Jean-Jacques Wondo)

A l’instar des FARDC qui depuis, le regain des tensions entre Kigali et Kinshasa, dénoncent une guerre par procuration du Rwanda sous couvert des terroristes du M23, l’expert et analyste des questions politiques et sécuritaires de la République démocratique du Congo, Jean-Jacques Wondo Omanyundu soutient que le M23 est un acteur proxy qui représente les intérêts des pays frontaliers, notamment le Rwanda. Il l’a dit au cours de son intervention à la Radio Okapi.

Pour Jean-Jacques Wondo Omanyundu, Kigali a toujours voulu exercer une influence sur la politique et la sécurité de la RDC. 

« Une rébellion ne peut pas prospérer sans bénéficier des soutiens frontaliers. Ce que le M23 n’a pas obtenu lors des négociations à Nairobi, il cherche à l’obtenir par la force, en mettant les autorités congolaises devant le fait accompli », a-t-il affirmé.

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Aussi, cet expert en questions militaires estime que le M23 utilise la tactique « fight and talk ». « Le M23 discutent quand ça les arrange et recourt aux moyens militaires quand ils n’obtiennent pas ce qu’ils veulent par la négociation », a-t-il argué à la radio onusienne.

Après la prise de la cité frontalière Bunagana par la coalition M23 et l’armée rwandaise (RDF) à l’issue des intenses combats le lundi 13 Juin, les forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ont fait le repli stratégique vers l’Ouganda. Selon l’armée régulière c’est dans le but d’épargner des civils qui étaient déjà exposés par des affrontements entre les forces loyalistes et les rebelles.

« Le repli des Forces armées de la République démocratique du Congo à Bunagana est purement tactique, de manière à ne pas faire des victimes côté population civile comme c’était le souhait des Rwandais. Toutefois, nous rassurons la population que les FARDC sont dans la zone et contiennent l’ennemi. Nous allons incessamment mettre ces Rwandais et leurs fils hors du territoire national », a déclaré le lieutenant-colonel N’Djike Kaiko Guillaume, porte-parole militaire dans la contrée.

Dans son communiqué du lundi 13 juin, l’armée congolaise accuse les Forces de défense du Rwanda de violer l’intangibilité des frontières congolaises et l’intégrité de son territoire en occupant la cité frontalière de Bunagana. 

« Après avoir constaté d’énormes revers subis par leurs protégés sur le terrain, les Forces de Défense du RWANDA ont, cette fois et à découvert, décidé de violer l’intangibilité de notre frontière et l’intégrité de notre territoire en occupant la cité frontalière de Bunagana ce lundi 13 juin 2022 aux environs de 07 heures du matin », peut-on lire dans cette déclaration des FARDC.

En outre, les Forces Armées de la République Démocratique du Congo qui soulignent que cet acte constitue une invasion de la RDC, ont promis de tirer toutes les conséquences qui s’imposent et défendront la Patrie.

L’armée a par ailleurs exhorté la population à la vigilance, à lui faire confiance et surtout de ne pas céder à la panique, à la peur et à la désolation.

« Qu’elle se souvienne de ce qui s’est passé en 2013 sur les mêmes acteurs et le même environnement. Toutes les dispositions sont mises en place pour la reprise en main de la situation », a rassuré l’armée congolaise.

Ce même lundi, ces rebelles ont indiqué avoir pris le contrôle de la cité de Bunagana qui n’était même pas dans leurs objectifs et ont tendu la main au Président de la République Tshisekedi pour un dialogue afin éradiquer d’une manière « pacifique » cette guerre dans la partie est de la RDC.

« Notre mouvement réaffirme son engagement à poursuivre la recherche de la réponse à ses revendications par des voies pacifiques. Ainsi, nous demandons une fois de plus, au Président de la République, de saisir cette opportunité pour mettre fin à la violence que cette guerre inutile provoque et ouvrir des négociations directes avec notre mouvement pour éteindre définitivement ce conflit », lit-on dans ce communiqué du M23.

A ce sujet, le gouvernement congolais est ferme; « il n’y aura aucune négociation avec le mouvement du M23 » d’autant plus que ce mouvement est considéré comme étant terroriste.

Lors d’un briefing du Conseil de Sécurité sur la situation de la République démocratique du Congo tenu le mardi 31 mai à New-York, siège de l’Organisation des Nations-Unies (ONU), Christophe Lutundula a a martelé qu’il ne sera plus question de brassage en RDC.

« Laissez-moi vous dire qu’il n’en sera plus question en RDC. Le président Tshisekedi, le parlement national et le gouvernement national, l’ensemble du peuple Congolais, nous ne voulons plus de cette recette qu’on applique depuis 28 ans que nous sommes dans cette crise. Il ne sera plus question de brassage, il ne sera plus question de donner des positionnements politiques sans passer par des procédures démocratiques », a-t-il prévenu.

Carmel NDEO

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