RDC : Le couple royal Belge séjourne à Kinshasa

L’avion de la famille royale de la Belgique a atterri vers 15 heures à l’aéroport international de N’djili à Kinshasa. Le Roi Philippe et la Reine Mathilde ont foulé le sol de la République Démocratique du Congo pour la première fois. Ils ont été accueillis par le Président de la République, Félix Tshisekedi et la Première dame, Denise Nyakeru.

Arrivé au palais royal en 2013, le Roi des Belges Philippe fera sept jours pour sa première visite officielle en RDC. Le couple royal est accompagné du Premier Ministre Alexander De Croo avec quelques ministres du gouvernement belge.

Par cette visite, le monarque belge souhaite renforcer les relations avec le Président de la République, Félix Tshisekedi et continuer le travail de mémoire sur le passé colonial, encore frais dans les esprits.

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vers une réconciliation

En 2020, le Roi Philippe avait exprimé ses « plus profonds regrets pour les blessures de la colonisation » lesquels ont été suivis par l’amorce d’un travail de mémoire sur le passé colonial.

Selon BBC Afrique, une commission parlementaire spéciale en Belgique a été mise en place, ainsi que la rédaction d’un rapport avec un inventaire sans concession des exactions et spoliations commises pendant la période coloniale belge.

Cette commission explore également les mécanismes de réparation, de compensation et de réconciliation entre les deux pays. La Belgique va restituer des objets artistiques ou symboliques à la RDC.

À l’instar de la dent de Patrice Emery Lumumba, les derniers restes du tout premier Premier Ministre congolais exécuté en 1961 avant que sa dépouille ne soit dissoute dans l’acide. Cette dent doit être rapatriée en RDC d’ici fin juin après plusieurs reports.

Reconnaissance par le Roi Philippe du passé colonial

Tout avait commencé avec une lettre envoyée au Président de la République, Felix Tshisekedi en juin 2020. Le Roi Philippe avait exprimé ses regrets au sujet des « actes de violence et de cruauté » commis lors de la colonisation du Congo.

Sans s’excuser, le Roi Philippe avait déploré la souffrance et les humiliations infligées au Congo pendant 75 ans soit de 1885 à 1960, notamment les tueries et les mutilations subies par les travailleurs congolais dans les plantations de caoutchouc rouge.

Cette reconnaissance a poussé le Président Tshisekedi à saluer les paroles du roi comme une « avancée » à même de « booster les relations amicales » entre les deux pays. Sur invitation de ce dernier, deux ans après, le monarque belge est arrivé à Kinshasa après une série des reports.

Pour certains observateurs à Kinshasa, au-delà de l’éphorie qui entoure cette visite d’État, après les regrets, il serait souhaitable que la Belgique, à travers son Roi, puisse demander publiquement pardon pour tous les préjudices causés durant 75 ans de
colonisation.

Selon eux, les atrocités du caoutchouc rouge, les fouets, les humiliations répétitives subies par «nos aïeux, nos pères fondateurs », ne doivent en aucun cas passer inaperçus.

« Tout devrait être fait pour favoriser le travail de mémoire. Cette reconnaissance serait alors une condition sinequanone, afin d’aider le Congo à repartir du bon pied pour la suite », s’est confié un analyste à POLITICO.CD

Agenda du couple royal en RDC

L’agenda de la délégation belge prévoit des échanges avec des officiels congolais à Kinshasa. Dans la capitale congolaise, le moment phare de leur présence sera sans doute la décoration à la plus haute distinction du Caporal Albert Kunyunku. C’est le dernier ancien combattant encore vivant. Il avait combattu lors de la deuxième guerre mondiale et vient de célébrer ses 100 ans d’âge.

Le monarque belge visitera également l’Académie des beaux-arts. Par la suite, le couple royal recevra les ressortissants belges pour des diners privés. Après Kinshasa, la délégation belge visitera Lubumbashi et Bukavu.

Leur programme prévoit une visite de l’école belge, ainsi que des projets de développement financés par Enabel, l’agence belge de développement.

Un rendez-vous est également prévu avec des étudiants congolais. De la ville katangaise, la délégation mettra le cap sur Bukavu pour rencontrer le prix Nobel de la paix 2018, le Dr Denis Mukwege.

Ils iront à l’hôpital et la fondation Panzi. Deux structures réputées mondialement pour leur modèle de prise en charge holistique des survivantes des violences sexuelles.

Christian Okende

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