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Insécurité à l’Est : « Notre armée et la police y sont pour quelque chose » (Félix Tshisekedi)

En séjour de travail dans le cadre de la 15e session de la Conférence des Parties (COP15) à la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD), à Abidjan, en Côte d’Ivoire, le Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a échangé avec la communauté congolaise basée dans le pays des éléphants. 

Au cours de cette rencontre, plusieurs points ont été abordés par le Chef de l’État notamment ceux liés à la situation sociale et sécuritaire préoccupé par l’insécurité grandissante dans la partie orientale de la RDC. 

Expliquant les facteurs de cette insécurité qui persiste en dépit de l’état de siège, une mesure militaire spéciale décrétée dans cette province depuis un an, Félix Tshisekedi a, en sa qualité de Commandant suprême des Forces armées de la République Démocratique du Congo, pointé du doigt son armée d’être en partie la cause de cette insécurité. Félix Tshisekedi, qui, à plusieurs reprises, a parlé des magouilles au sein de l’armée congolaise, a de nouveau affirmé que l’armée congolaise et la police sont impliquées d’une manière ou d’une autre à cette insécurité d’où, la nécessité de remettre de l’ordre.

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‪« Notre armée y est également pour quelque chose dans ce qui se passe à l’Est de la République Démocratique du Congo. Notre police aussi qui favorise parfois certaines choses qui amènent l’insécurité et bien d’autres choses à cause de sa complicité‬. Il faut qu’on remette de l’ordre », a allégué Félix Tshisekedi devant un parterre des Congolais présents à ce rendez-vous. 

Un avœu d’échec de l’état de siège ? 

Les communications officielles des Forces Armées de la République Démocratique du Congo vantent plutôt des avancées « significatives » enregistrées par l’état de siège proclamé depuis le 06 mai dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. 

Cependant, sur terrain la réalité est loin d’être satisfaisante, comme en témoignent des massacres réguliers perpétrés dans ces provinces. Le plus récent est celui de dimanche 08 mai 2022, qui a coûté la vie à plusieurs dizaines de civils dont les femmes et les enfants. 

Pour les élus de ces provinces, l’état de siège a démontré ses limites et son incapacité. Ces derniers ont d’ailleurs suspendu leur participation aux plénières à l’Assemblée nationale, consacrées tous les quinze jours à sa prolongation, afin de protester contre la persistance des massacres de populations. 

Le 3 mai, le projet de loi portant prorogation de l’état de siège a malgré tout été adopté pour la 23e fois en première lecture. Le lendemain, le président, a donc convoqué une réunion dans le but de discuter de la situation sur le terrain. 

Au cours d’une réunion, le 4 mai, avec le gouvernement et les députés des provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, le président a dressé un bilan sévère de la mesure, avant de convoquer une table ronde dans les prochains jours afin de décider sur son avenir. 

En attendant la table ronde annoncée, cette mesure est très critiquée dans la sphère politique congolaise. Pour le député national Delly Sessanga, le maintien de l’état de siège participe de la politique de l’autruche, voile la face sur l’ampleur de ce désastre et détourne des vrais problèmes et de la recherche des solutions durables. Il a plaidé plutôt pour la refondation de la politique défense et de sécurité nationale qui tardent. 

Carmel NDEO

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