RDC : Denis Mukwege en « grande conférence » à l’UNIKIN sur le « viol comme arme de guerre » le 2 mai

Un mois après sa conférence scientifique tenue à l’université de Lubumbashi sur le « viol comme arme de guerre », le prix Nobel de paix 2018, le gynécologue Denis Mukwege va tenir, le 2 mai prochain à l’université de Kinshasa, une autre conférence sur le même thème. Son exposé, prévu à 13h à l’esplanade de la « coline inspirée », sera introduit par le recteur de l’UNIKIN, le professeur J-M Kayembe Ntumba.

À Lubumbashi, le 2 mars dernier, Denis Mukwege avait plaidé pour la fin de l’impunité et l’instauration de la justice transitionnelle en faveur des victimes des violences sexuelles en RDC.

Au cours de cette conférence, Dr Mukwege avait expliqué à l’assistance que le viol était un crime invisible longtemps ignoré. Les victimes ne peuvent pas s’exprimer de peur qu’elles ne soient sanctionnées pour la deuxième fois par la communauté.

Le problème de violence sexuelle n’est pas une spécialité congolaise. Elle se vit partout, au mépris du droit international humanitaire. En RDC, selon lui, elle est considérée comme une arme de guerre pour des intérêts économiques.

« Les viols lorsqu’ils sont pratiqués de manière méthodique, qui sont massifs sur une population (ou) qu’il n’y ait pas une distinction et que toutes les femmes et parfois même les hommes y passent, je crois que c’est une façon non seulement de traumatiser une population physiquement mais aussi la traumatiser psychologiquement », avait-t-il indiqué.

Une guerre, selon la même source, « on la gagne bien sûr sur le plan matériel mais aussi sur le plan moral. Et lorsque quelqu’un n’a plus ses moyens psychologiques donc il est battu et donc là vous pouvez gagner une guerre. Donc vraiment, c’est une arme absolue les hommes quoi voient leurs femmes violées ils sont détruits pour toujours ».

Pour y mettre fin, Dr Mukwege plaide pour que justice soit faite en faveur des victimes :

« Lorsque je parle avec les victimes, lorsqu’elles demandent justice, c’est pour que leurs droits soient reconnus. Lorsque quelqu’un a subi des violences, ses biens ont été arrachés, demander justice c’est en fait pour que l’Etat puisse restaurer ce qui a été détruits. Je pense que ça c’est tout à fait l’opposé de la vengeance ».

Stéphie MUKINZI M

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