RDC : Le collectif Free François Beya exige sa libération « immédiate » et dénonce « un règlement des comptes »

Au cours d’une conférence de presse organisée ce mardi 1er mars à Kinshasa, un collectif d’activistes des droits de l’homme dénommé « Free François Beya Kasonga » a décrié la manière dont le conseiller principal du chef de l’Etat en matière de sécurité est détenu par l’Agence Nationale des Renseignements depuis près d’un mois maintenant. Ce collectif dénonce avec hargne ce qu’il qualifie « d’arrestation arbitraire».

« Plus de trois semaines écoulées depuis que François Beya est arbitrairement détenu dans les locaux de l’ANR, sans accès à un avocat indépendant. Un acte qui viole la constitution et la déclaration universelle des droits de l’homme», a rappelé ce collectif.

Ce groupe qui se présente comme une association regroupant des personnes éprises de justice et de paix, de défenseurs des droits de l’homme évoluant au pays et à l’étranger qui militent et mobilisent pour la promotion et la défense des droits de l’homme appelle le président Félix Tshisekedi, en tant que garant d’un Etat de droit, à ordonner la libération immédiate et sans condition de François BEYA, et à mettre un terme à toute forme de harcèlement à son endroit et celui de ses proches.

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« Nous demandons au président de la république de s’impliquer par rapport à la procédure. S’il y a des preuves accablants contre monsieur François Beya, qu’ils partent avec lui au parquet directement ou régulariser la détention mais s’il n’y a pas des preuves qu’on le relaxe le plus rapidement possible afin qu’il puisse bénéficier des soins appropriés parce qu’il est malade et il doit bénéficier de ses mouvements pour d’autres choses », a déclaré l’un des porte-paroles de ce collectif.

Dénonçant ce qu’il considère comme injustice, ce collectif demande à l’ANR de pouvoir relaxer François Beya s’il n’y a pas des preuves ou le conduire devant son juge naturel enfin que celui-ci puisse déterminer s’il est coupable ou non coupable.

« Le fait dans la situation dans laquelle il se trouve aujourd’hui viole les droits de l’homme, ça énerve les droits de l’homme et surtout que le président de la République a déclaré l’Etat de droit mais ce que nous voyons aujourd’hui n’est pas l’Etat de droit. Ça n’existe même pas en République Démocratique du Congo », a-t-il fustigé.

Francois Beya prisonnier politique ?

Réagissant aux allégations de la présidence de la république faisant mention des agissements menaçant la sureté intérieure du pays, le collectif « Free François Beya Kasonga » se demande, « s’il s’agit bel et bien d’un coup d’Etat, comment dans une telle affaire d’atteinte présumée à la sûreté de l’Etat, seul François Beya est arrêté ».

« Nous nous rentrons pas par rapport au motif de la sûreté de l’Etat mais ici c’est la loi. Que dit la loi en matière de détention, c’est là où nous nous sommes. La sûreté de l’Etat n’est pas au-delà de la loi surtout que nous sommes dans un Etat de droit tel que le président de la république l’a bien dit. Il a précisé qu’il va fermer les cachots au niveau de l’ANR mais ça existe toujours; lui-même a qualifié les cachots de l’ANR comme étant des prisons politiques, donc ça veut dire qu’aujourd’hui François Beya est un prisonnier politique. Donc il faudra le libérer automatiquement. Et donc s’il y a des preuves nous demandons la régularité c’est-à-dire qu’on le renvoie devant son juge naturel afin qu’il soit entendu, soit il sera condamné, soit il sera acquitté et là on pourra dire le droit », a-t-il conclu.

En outre, ce collectif craint que l’arrestation de François Beya confirme l’hypothèse d’un règlement des comptes.

Considéré comme l’un des plus influents dans l’entourage du Président congolais, François Beya Kasonga, « Monsieur sécurité » de Félix Tshisekedi est sous le verrou depuis le 5 février 2022, dans les installations de l’agence Nationale des Renseignements (ANR) à Kinshasa. Soupçonné d’être l’auteur des agissements menaçant la sureté intérieure du pays, pourtant conseiller spécial en matière de sécurité du Chef de l’état, l’interpellation « manu militari » de celui qui se surnomme « Fantômas » a suscité pendant quelques jours de remous dans la capitale congolaise.

Carmel NDEO

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