RDC: Etoufflé par la justice, Matata écrit à Tshisekedi pour dénoncer

Le sénateur Augustin Matata Ponyo a saisi le Président de la République, Félix Tshisekedi, pour dénoncer des « graves violations de ses droits fondamentaux ».

Dans cette troisième correspondance après celles de juillet et décembre 2021, Matata Ponyo fait savoir à Félix Tshisekedi l’empêchement sans soubassement qu’il a subit samedi 19 février par les services de la Direction Générale des Migrations (DGM) à l’Aéroport International de N’djili alors qu’il devait se rendre à Lubumbashi assister aux obsèques de sa sœur.

« J’ai l’honneur de saisir votre Haute Autorité pour vous informer que j’ai été empêché de voyager le samedi dernier pour Lubumbashi, où j’étais censé me rendre pour enterrer, en ma qualité de responsable de la famille, ma propre jeune sœur, décédée le 16 février 2022. En effet, l’agent de la Direction générale des Migrations (DGM) qui me l’a signifié verbalement et sans le moindre soubassement, m’a fait savoir que la décision venait d’en Haut », a souligné Mapon.

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Outre ce dossier, Matata est revenu sur ses ennuis avec la Justice. Dénonçant des incongruités, il déplore qu’en dépit de l’arrêt de la cour constitutionnelle se déclarant incompétente de poursuivre un ancien premier ministre pour des faits commis pendant qu’il était en fonction, il n’a toujours pas recouvert ses immunités parlementaires.

« Comment comprendre la non application de l’article 168 de la Constitution, à son alinéa 1, qui dispose que les arrets de la Cour sont exécutoires immédiatement, ne peuvent faire l’objet d’aucun recours et s’imposent à tout le monde. C’est sur base de ces considérations que la Cour Constitutionnelle a confirmé à travers son arrêt susmentionné que le dossier nous concernant était définitivement clos. Mais cette décision reste méconnue par le Sénat, les Parquets près la Cour Constitutionnelle et la Cour de Cassation, ainsi que la Direction générale de migration (DGM) », fustige cet ancien premier ministre.

En outre, Matata dit ne pas comprendre comment son dossier relatif à l’indemnisation des biens zairianisés qui a conduit à son interpellation est jusqu’à ce jour, en dépit de sa demande de classement sans suite faute de charge, jamais clos.

« La chose la plus inexplicable et intrigante est que le dossier sur le détournement des fonds relatifs à l’indemnisation des biens zaïrianisés, pour lequel j’ai été entendu, placé en résidence surveillée (aussitôt levée au bout de 24 heures) et qui a conduit à une perquisition brutale de ma résidence jusqu’à violer l’intimité familiale, n’a jamais été clos, en dépit de la demande de classement sans suite pour défaut de charges confirmée verbalement par le procureur général près la Cour constitutionnelle, et sollicitée depuis juillet 2021 par mes avocats », rappelle t-il.

Pour Matata Ponyo, « il ne s’agit ni moins que d’une succession de violations de ses droits fondamentaux, non seulement en tant que citoyen mais aussi en tant que sénateur (droit à la liberté des mouvements, droit à la santé, drait à des procédures judiciaires régulières et conformes à la Constitution et aux lois de la République) dont le président Tshisekedi en est le Garant ».

Face à ce qu’il considère comme injustice et discrimination manifeste, le sénateur Matata Ponyo a, à l’instar de ses précédentes correspondances adressées au président Tshisekedi en sa qualité de magistrat suprême et garant des lois, sollicité la cessation de la violation de ses droits fondamentaux par les différents services étatiques et le rétablissement et la jouissance effectifs desdits droits.

Carmel NDEO

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