Interception des « effets militaires » à Butembo : L’avocat de l’accusé dénonce la politisation de cette affaire

Le parquet militaire de Beni, au Nord-Kivu poursuit ses enquêtes dans le dossier des effets militaires semblables à ceux de l’armée, interceptés au mois de janvier dernier dans un conteneur des marchandises à Butembo au Nord-Kivu. Information livrée à POLITICO.CD par Maitre Kasereka Muletso Charles, avocat de l’opérateur économique, propriétaire du véhicule qui transportait ces objets.

Tout en reconnaissant que l’instruction de ce dossier au parquet militaire de Beni reste encore secrète, cet avocat au barreau de Goma rassure l’opinion que contrairement à ce qui se raconte sur les réseaux sociaux, les gourdes présentées comme sacs à dos du genre pentagone et les écharpes saisis dans le véhicule de l’opérateur économique Jackson Kataburu, détenu à la prison de Kangbayi à Beni, n’ont rien à voir avec les effets militaires. Il déplore ce qu’il qualifie de politisation de cette affaire.

« L’instructeur du dossier à l’auditorat va retenir les effets militaires en charge de notre client sur base de quel élément ? Parce que les gourdes-là sont pleines sur le marché à Butembo. Vous voyez même que c’est commercialisé. L’opinion devra retenir que ce dossier a été médiatisé en outrance. Il a été même récupéré politiquement. Je pense que les politiques doivent apprendre à bien appréhender les choses. Ils ne doivent pas donner des fausses informations à cette population », déclare-t-il.

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Par ailleurs, il dit avoir sollicité une liberté provisoire en faveur de son client, avant de révéler que les effets interceptés avaient été commandés par un militaire FARDC, le Sergent Senga qui est également détenu à Kangbayi.

Toutefois, il dément tout contact dans ce dossier entre l’opérateur économique Jackson Kataburu et le commandant des FARDC en ville de Butembo.

« Il a reçu une commande de ces gilets à partir de la Chine, à partir des amis qui sont arrêtés avec lui. La commande a été passée à bonne et due forme. Alors dire que c’est une histoire de mon client avec un officier quelconque des FARDC, il n’en est pas question. C’est encore une fois de la rumeur », ajoute cet avocat.

Ce que dit la loi sur la commercialisation des objets semblables aux effets militaires

Suivant de très prêt cette affaire, Edgard Katembo Mateso, premier vice-président de la société civile du Nord-Kivu plaide pour qu’elle soit tirée au clair et que les responsabilités soient établies. La même demande est formulée  par le Parlement Débout de Furu qui a récemment organisé des journées sans activités pour exiger que la vérité éclate dans ce dossier.

Réagissant à cette inquiétude de la société civile et du parlement debout de Furu, Maitre Kasereka Muletso estime qu’il revient au militaire arrêté d’éclairer l’auditeur militaire sur l’usage de ces gourdes et écharpes semblables aux effets militaires. Néanmoins, il fait savoir qu’il n’existe aucune loi qui interdit la commercialisation des produits semblables à la tenue militaire en RDC.

Les sources du parquet militaire près le tribunal militaire de garnison de Beni-Butembo renseignent que les enquêtes suivent leur cours normal. Il ne reste plus que la fixation du dossier au tribunal militaire.

Précisons que le véhicule qui transportait ces objets semblables aux effets militaires, est déjà remis à la Fédération des Entreprises du Congo, FEC-Butembo-Lubero pour gardiennage, révèle une source à la Direction Générale de Douane et Accises, DGDA-Butembo.

Ismaël Kabuyaya

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