Élections 2023 : « La CENI n’a toujours pas l’argent pour organiser les élections » (Denis Kadima)

Ça ne sent pas bon pour 2023. Alors que l’année électorale approche à grand pas, la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), l’organe chargé d’organiser les élections en République Démocratique du Congo est toujours dans l’incertitude la plus certaine.

Outre les 7 mois de retard déjà accumulés dans la préparation de prochains scrutins prévus en 2023 tel que démontré par Jérôme Bonso, coordonnateur d’Agir pour les Elections Transparentes et Apaisées (AETA), le président de cette institution d’appui à la démocratie a relevé lors de la présentation des 3 délégués de l’opposition à la centrale électorale après leur prestation de serment devant la Cour constitutionnelle que le gouvernement n’a jusqu’à présent disponibilisé aucun rond à la CENI.

« Il y a des problèmes de ressources. On ne peut pas organiser les élections sans ressources, sans argent. Nous avons pris des contacts avec les autorités gouvernementales et nous attendons qu’ils nous financent », a déclaré Denis Kadima qui se réjouit tout de même du fait que le bureau de la CENI affiche complet.

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« Déjà, nous avons jeté les jalons pour avancer dans nos travaux. Nous avons eu un séminaire d’imprégnation durant lequel beaucoup de choses ont été faites notamment la feuille de route. Nous allons tenir un autre atelier sur la planification stratégique », a renchéri Dénis Kadima.

Dans la même ordre d’idées, il faut rappeler que Jérôme Bonso président de la Ligue nationale pour les élections Libres et Transparentes (LINELIT) et coordonnateur de la plateforme d’Agir pour les élections Transparentes et Apaisées (AETA) avait expliqué que « les opérations devraient être déjà planifiées, à partir d’avril 2021 pour que la date du 24 janvier 2024, date de prestation de serment, le nouveau président élu puisse le faire ».

Cet expert en matière électorale avait ajouté que « la réforme de la législation électorale devrait, du point de vue planification, faire 80 jours. Cela devrait commencer avant 2021 et rien n’a été fait ».

« La deuxième grande opération, c’est la révision du fichier électoral, qui devrait prendre 400 jours, soit de juillet 2021 à août 2022. Nous avons encore un problème d’identification et d’enrôlement des électeurs », a-t-il renchéri.

Pour lui, « la CENI devrait déjà commencer à faire les opérations pré-électorales. Or jusqu’à aujourd’hui, la CENI n’a pas encore de moyens financiers et matériels pour le faire ».

Le doute plane sur la tenue des scrutins dans le délai

Au-delà des problématiques liées à la CENI, il se pose aussi des questions concernant les opérations de recensement et d’identification de la population ainsi que l’enrôlement des électeurs. A en croire le ministre du plan cité par la RFI, les trois opérations vont se dérouler cette année. Le seul bémol c’est que ces opérations qui doivent, sauf imprévu commencer à proprement parler au mois de juillet, devraient durer entre 10 et 18 mois, selon les premières estimations.

Les fonds toujours pas décaissés

Lors de la présentation du projet de budget 2022 à l’assemblée nationale, le 15 novembre 2021, le premier ministre Sama Lukonde avait révélé qu’une réserve de 250 millions de dollars est destinée à l’exercice 2022 pour les tâches pre-électorales et 125 millions de dollars concernent le début des opérations de recensement et identifications de la population. Mais jusqu’à ce jour, les fonds ne sont pas encore débloqués laissant planer les incertitudes.

Carmel NDEO

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