RDC : Toutes les allégations de «Congo Hold-up» sur Emmanuel Adrupiako sont «mensongères» (Avocat)

L’avocat de l’assistant financier au cabinet de l’ancien président Joseph Kabila cité dans l’enquête «Congo Hold-up», rejette toutes les allégations lui imputées et les qualifient de «mensongères». Selon ce derniers, ces affirmations sont diffusées dans le seul but de manipuler ou de tromper l’opinion publique.

Dans le droit de réponse parvenu à POLITICO.CD ce jeudi 2 décembre 2021, Maître Fabrice-Molière Kamala, a d’abord expliqué que sur le plan de la forme au moment des faits, c’est-à-dire en 2013, le poste de Directeur financier du Président honoraire Joseph Kabila ou de conseiller financier de ce dernier, n’existait pas. Et cette nuance n’est pas anodine.

« Je m’interroge alors sur l’origine de ce poste attribué indûment à mon client dans cette enquête avec, en appui, une description des tâches faite, semble-t-il, par la BGFI Bank elle-même sans être son employeur ! Comment est-ce possible? Pourtant, en consultant en ligne, le Journal officiel de la République, votre équipe d’experts pouvait aisément se rendre compte de la réalité différente des postes des membres du cabinet du Président de la république de l’époque avec leurs job-descriptions », a-t-il fait remarqué.

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Par ailleurs, Maître Fabrice-Molière Kamala, 1 souligné que dans l’écosystème public congolais, les fonds publics étaient mis et sont encore mis à la disposition des institutions publiques en cash depuis la nuit des temps aux guichets de la BCC ou des banques commerciales, compte tenu de la nature et de l’urgence des dépenses de l’État et de la faiblesse du système bancaire national dans son ensemble. Par conséquent, poursuit-il, présenter aujourd’hui les paiements en cash à la présidence de la république en 2013 comme une irrégularité imputée à un cadre de l’administration publique de l’époque, constitue une malhonnêteté intellectuelle regrettable. Car, insiste-t-il, il n’est un secret pour personne que pour des raisons de souveraineté et de sécurité nationale, les institutions publiques dérogent à cette règle de dix mille dollars de plafond appliquée aux personnes physiques. Et tout congolais de bonne foi épris d’un minimum de sens patriotique se souviendra qu’en 2013, le pays a vécu une période de fragilité sans pareille dans sa souveraineté.

Ainsi, au moment des faits, M. Emmanuel Adrupiako, son client, occupait les fonctions d’assistant financier au cabinet du Président de la République. La présidence émargeait au budget de l’État.

« Dans ses attributions, mon client réceptionnait régulièrement les fonds publics mis à sa disposition pour effectuer avec son équipe, les dépenses officielles de souveraineté et de fonctionnement préalablement ordonnancées et en faire rapport. Par conséquent, ce qui est présenté dans votre rapport comme une exception, à savoir le paiement cash, était pourtant la règle et des témoignages concordants et fiables peuvent encore être obtenus à ce sujet encore aujourd’hui dans toute la sphère publique congolaise », a expliqué l’avocat de M. Emmanuel Adrupiako.

Sur le plan du fond, indique toujours l’avocat de Emmanuel Adrupiako, le «fameux» retrait de fonds aux guichets de la BGFI Banque attribués à son client, divergent selon les organes de presse, ou au sein même d’un organe de presse dans le corps d’un article. Tantôt, il est fait mention du montant de trois millions de dollars retirés cash dans une valise, tantôt deux millions huit cents mille dollars retirés cash en une fois, tantôt deux millions huit cent mille dollars retirés en trois tranches.

« Cette imprécision sur les chiffres inscrits dans votre rapport (Congo Hold-up, ndlr) pose un problème au lecteur que je suis et me laisse perplexe sur sa fiabilité concernant cette question centrale », lit-on dans ce droit de réponse.

Concernant les «fameux» 43 millions de dollars que l’enquête Congo Hold-up avait déclaré détournés du Trésor Public congolais par la société Egal, l’interview accordée par l’Inspecteur Général des Finances de la RDC au journaliste français Alain FOKA le 29 novembre 2021 sur ce sujet, apporte en tant qu’organe attitré de contrôle dans la sphère publique, un démenti formel sur ces allégations, en donnant des éléments de preuve irréfutables qui contredisent les affirmations contenues dans le rapport. Cette précision met fin, a en croire Maître Fabrice-Molière Kamala, aux élucubrations contenues dans les conclusions des enquêteurs.

Dans la sphère publique congolaise comme ailleurs, a souligné l’avocat de M. Emmanuel Adrupiako, il y a deux fonctions de gestion qui sont incompatibles de par la loi financière à savoir, d’une part l’ordonnateur ou le donneur d’ordre sur les recettes ou les dépenses publiques. «Ces fonctions ne peuvent pas être exercées par le comptable, qui lui reçoit les fonds avec les instructions nécessaires pour exécuter les dépenses et rendre compte au premier. D’autre part, les fonctions de ce dernier, ne peuvent pas non plus être exercées par le premier», a-t-il argué.

S’agissant de la «prétendue» attribution du marché public évoqué dans cette enquête, «le bon sens recommande de s’éloigner de toute affabulation en s’adressant plutôt au gouvernement de la République tout en gardant à l’esprit, les dispositions pertinentes de la loi N010/010 du 27 Avril 2010 relative aux marchés publics en République Démocratique du Congo», a conclu l’avocat de M. Emmanuel Adrupiako.

Dominique Malala

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