Dépassement budgétaire à la Présidence : l’ODEP accuse l’IGF de faire l’apologie de la megestion et de couvrir la gabegie financière

L’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP) accuse l’inspecteur général des Finances, Jules Alingete de faire l’apologie de la megestion des finances publiques et couvre la gabegie financière à la Présidence de la République, devenue, à l’en croire, le symbole des dépassements budgétaires faute de gestion.

Lors d’un briefing animé conjointement avec le porte-parole du gouvernement, samedi 23 octobre, Jules Alingete a déclaré que le dépassement budgétaire n’est pas un acte de détournement et ou de mauvaise gestion. Ainsi, il a expliqué que le dépassement budgétaire arrive au moment de paiement en procédure d’urgence, lorsqu’il s’agit de résoudre des impératifs de la dépense publique.

Dans un communiqué de presse rendu public ce lundi 25 octobre 2021, l’ODEP pense que cette déclaration de l’inspecteur général de l’IGF et chef de service a vidé la crédibilité dont bénéficiait jusque-là cet organe supérieur de controle. Pour l’ODEP, il est urgent de réhabiliter la Cour des Comptes pour contrôler avec efficacité et indépendante les finances publiques, conformément à l’article 180 de la constitution.

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Ainsi, il juge l’IGF de « propagandiste politique, d’un politique, militant, ancien membre des cabinets de Samy Badibanga, de Bruno Tshibala et de Madame Acacia dont l’origine politique commune est connue et aujourd’hui proche collaborateur de Félix Tshisekedi ».

Pour l’ODEP, Jules Alingete couvre la gabegie, car, explique-t-il, les dépassements budgétaires à la Présidence de la République ne sont pas accidentels. Ils sont devenus une culture et un mauvais exemple venu d’en haut pour tous les gestionnaires des finances de l’État dans tout le pays.

« Fin septembre par exemple plusieurs institutions ont épuisé leur budget annuel. La présidence a dépensé 253,7 millions $ contre les crédits votés de 159,8 millions $. dégageant un dépassement de 93,9 millions $, soit 111%. En 2020, la même institution avait connu des dépassements: 177,8 millions $ utilisés contre les prévisions de 158,9 millions 5, soit un dépassement de 18 millions », rappelle l’ODEP.

Ces ouvertures des crédits sont justifiées, indique l’ODEP, en partie par le nombre pléthorique du personnel politique recruté dans le cabinet du Président de la République. De 445 en 2019 à 1.018 en 2021; et bientôt 1.096 en 2022, précise-t-il.

Par ailleurs, l’ODEP souligne qu’une dizaine de services publics budgétivores ont été créés pendant la même période et rattachés à la Présidence, jouant le même rôle que l’administration publique voir même le gouvernement légalement investi par le Parlement. Ainsi, depuis le mois d’Août 2021, la présidence engage les dépenses sans disponibilité des crédits.

Conséquences, toutes les recettes additionnelles sont utilisées pour
I’Inspection générale des finances sensée contrôler l’escroquerie à ciel ouvert de 266 millions $ encaissés entre janvier et juillet 2021, garde un silence coupable d’autant plus que placée sous tutelle des bénéficiaires de cette forfaiture.

Après les contrôle des entreprises publiques égal avant les contrôle

« Dans un passé récent, nous avions acclamé le contrôle des entreprises publiques. Dans ses rapports, l’Igf a relevé des prétendus cas de mauvaises gestions. Aujourd’hui, il apparait clairement que les mandataires intérimaires nommés continuent avec les mêmes pratiques sous l’encadrement des inspecteurs. En ce qui concerne les avantages et indemnités, rien n’a changé. Les entreprises publiques continuent à être ruinées. Ce qui ce qui passe à la SCTP (Société commerciale des transports et des ports) en est une illustration », déplore l’ODEP.

De ce fait, l’ODEP explique que le contrôle des finances serait devenu une arme redoutable pour placer des proches de la coalition au pouvoir à la tête des entités publiques.

De tout ce qui précède, l’Observatoire de la Dépense Publique recommande au président de la République ce qui suit :

• Mettre fin à ces mauvaises pratiques de gestion des finances publiques qui sont devenues pérennes au sommet de l’État depuis janvier 2019 jusqu’à ce jour. C’est un mauvais exemple donne autres gestionnaires des finances publiques dans le pays ;

• Mettre fin à la campagne d’apologie de la mauvaise gouvernance que vient de commencer votre collaborateur de l’IGF. C’est une campagne qui vise à minimiser et dédramatiser les mauvais actes de gestion. C’est une campagne à but électoraliste. Produisez un bilan visible et valable avant de penser aux prochaines élections

• Recadrer ce collaborateur et surtout le sanctionner pour propagation de la culture d’acceptation des actes de mauvaises gouvernances aux sein de la population n’est pas assez informée du contenu des dispositions constitutionnelles et légales qui protègent les finances de l’État ;

• Réduire le train de vie de l’institution Présidence de la République dont les crédits ont augmenté de 100 millions de dollars dans la loi des finances 2022, mais a quelles fins. Cela empêchera-t-il les dépassements budgétaires ? Nous l’esperons !!!

• Réhabilitez de manière urgente la Cour des Comptes ;

• Nous savons que le contrôle de l’IGF est un contrôle administratif, laissez travailler aver objectivité au lieu de les instrumentaliser à des fins politiciennes.

Dominique Malala

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