Audit du contrat sino-congolais : La Sicomines veut accompagner le Programme de Félix Tshisekedi pour le développement des 145 territoires

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Prenant la parole à la 24ème réunion du Conseil des ministres du Gouvernement, Félix Tshisekedi a débouché sur l’état des lieux de l’exécution technique et financière des projets inscrits dans le contrat dit « sino-congolais » qui a pour objectif principal d’aider la RDC à capitaliser toutes les sources disponibles de financement des infrastructures.

Dans le point intitulé « l’état d’exécution du contrat Sino-Congolais », Félix Tshisekedi a instruit les ministères concernés d’examiner, « en étroite collaboration avec son cabinet, les propositions formulées pour la suite de ce programme » qui selon lui n’a atteint qu’un taux d’exécution de 30%. Ceci en vue de favoriser l’éclosion des activités socio- économiques porteuses de développement, mais également d’appuyer éventuellement le programme de développement de 145 territoires du pays. Car, étant donné que le contrat n’a atteint qu’un taux d’exécution de 30%.

Un autre point concerne l’Audit technique et financier de la Sino-congolaise des mines (SICOMINES) à diligenter et à la mise en place d’un mécanisme assurant la transparence dans la gestion et le fonctionnement de cette entreprise ainsi que la nécessité de mettre fin au déséquilibre entre parties, notamment par la révision de certaines clauses du contrat ou de convention de collaboration entre la RDC et le Groupement d’entreprises chinoises et du contrat ou de convention de la Joint-Venture SICOMINES.

Le Président de la République a saisi l’occasion pour rappeler au vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères, l’urgence de mettre en place une commission mixte Sino-Congolaise qui se penchera sur l’ensemble des sujets d’intérêts communs pour que désormais l’exécution des contrats soit effectuée selon la volonté́ mutuelle gagnant-gagnant.

« Gagnant-gagnant »

Dans ce cadre, la Sicomines salue le vœu exprimé par le Chef de l’Etat de voir les deux parties se pencher sur l’ensemble des sujets d’intérêts communs, dans l’objectif noble de préserver et de matérialiser le concept « gagnant-gagnant » déterminant dans toutes relations en matière de coopération ou d’affaires à travers le monde entier, concept lancé d’ailleurs par la Chine.

Elle note avec satisfaction la résolution prise par le Président Félix Tshisekedi de relancer les grands travaux de reconstruction, en priorisant les infrastructures structurantes, celles qui sont justement et effectivement visées dans le contrat sino-congolais.

Dans cette optique, la partie chinoise, qui fournit jusque-là « la totalité » du financement en faveur des infrastructures de base de la RDC qui sont déjà réalisées et celles en voie de l’être, se dit disposée à répondre positivement à l’accompagnement du programme de développement de 145 territoires lancés depuis le 9 octobre dernier par le Premier ministre Sama Lukonde à partir de Kenge, chef-lieu de la province du Kwango.

Ledit programme sur lequel le Chef de l’État Félix Tshisekedi fonde ses espoirs, d’autant plus qu’il est basé sur les infrastructures sélectionnées dans le cadre du contrat sino-congolais, concernent toutes les provinces du pays, donc par ricochet tous les territoires.

« Bien entendu, l’exécution à 30 % du contrat dans son volet Infrastructures ne devrait pas amener d’aucuns à déduire qu’il s’agisse d’une défaillance ou encore d’une mauvaise foi de sa part. Loin s’en faut », justifie la Sicomines.

L’entreprise chinoise explique que la réalisation d’un tiers d’investissements dans les infrastructures en pleine construction au cours des 10 premières années, pour un projet de 30 ou 40 ans, témoigne « de grands efforts faits par la partie chinoise dans le but d’aider la RDC à bâtir et à développer son environnement et non à circonscrire ces efforts dans un but purement lucratif ».

Pour le projet Infrastructures, la partie chinoise affirme avoir assuré au lendemain de la signature de la convention en 2008, « la totalité des financements dès l’exécution de la première infrastructure à Kinshasa », capitale de la RDC, « tandis que la première tonne de cuivre ou de cobalt produite par la Sicomines intervient en novembre 2015, soit 8 ans durant et sans contrepartie directe pour elle ».

« Cependant, la partie chinoise a, jusqu’à présent, peu reçu en retour au motif que la Joint-venture sino-congolaise n’est pas encore entrée dans la phase de sa grande production minière, contrairement à la partie congolaise qui jouit depuis 2008 des avantages prévus dans le projet d’infrastructures de base dont les unes sont déjà opérationnelles, d’autres en cours de réalisation », fait remarquer la partie chinoise.

La première production a fait face aux difficultés d’électricité d’où l’urgence de la construction, encore financée entièrement par la partie chinoise, du barrage hydroélectrique de Busanga, maintenant prêt à fonctionner pour permettre à l’entreprise d’atteindre sa capacité de production maximale de 250.000 tonnes de cuivre l’an en sa deuxième phase.

Pour promouvoir l’industrie nationale congolaise, la partie chinoise s’investie activement en créant une société minière internationale compétitive avec une technologie de pointe implantée en RDC.

Les deux parties chinoise et congolaise sont conscientes du fait que si le projet échoue (l’adversaire s’y emploie activement), c’est une perte commune pour la RDC et la Chine. Si, par contre, le projet réussit (ce à quoi s’oppose farouchement l’adversaire), c’est un gain pour les deux pays.

Des engagements pris

Pour l’heure, sur les 3 milliards USD réservés au volet Infrastructures de base, près de 2 milliards USD reste à disponibiliser, Il est toutefois indiqué qu’il ne s’agit pas d’un fonds à utiliser hic nunc. La norme exige dans le monde entier, du fait qu’à partir du moment où le contrat est un package, – le contrat sino-congolais en est un – les parties signataires s’en tiennent au respect strict des engagements.

Ce respect constitue une base de confiance mutuelle. Et c’est sur cette base que les deux parties entrent en dialogue, sur base de cette confiance renouvelée au nom du principe de continuité de l’Etat inscrit à l’article 69 de la Constitution de la RDC -principe que la partie chinoise entend respecter – à travers l’accompagnement du programme en faveur des 145 territoires, qui est réalisable en fonction d’une programmation à convenir.

Il va de soi que la Sicomines attend avec assurance le dialogue avec la partie gouvernementale pour envisager la suite des événements. C’est, du reste, à l’honneur de la RDC de rassurer le monde (international) des affaires et de coopération, de sa capacité de respecter tous ses engagements pris. Cela pourra donner une valeur ajoutée aux efforts tant fournis par le gouvernement congolais, afin d’améliorer davantage le climat des affaires et attirer, par voie de conséquence, d’importants investissements auxquels la RDC aspire en toute légitimité. La Sicomines salue, par cette occasion, la détermination du Chef de l’Etat, d’encourager les investissements portés sur les infrastructures.

Elle se rappelle de son discours d’investiture du 24 janvier 2019, que le Président de la République Félix Tshisekedi avait déclaré : « Ces infrastructures, base de notre développement, sont nécessaires pour garantir la reconquête de notre économie, particulièrement les infrastructures routières, les ports, les aéroports, l’accès à l’eau et à l’électricité, les nouvelles technologies sous toutes leurs formes ». Il a, cet effet, poursuivi en demandant « au Gouvernement de réaliser un plan d’investissement le plus ambitieux avec les partenaires nationaux et internationaux en usant de toutes les techniques financières sécurisées possibles, y compris les partenariats publics-privé et des financements innovants ». Sans aucune concurrence, la Sicomines y est déjà présente et surtout active dans la joint-venture avec la Gécamines dit-elle.

Stéphie MUKINZI