Lucha, Filimbi et les consommateurs lésés donnent un moratoire de 72 heures au gouvernement pour supprimer le RAM

Dans une conférence de presse conjointe animée ce lundi 18 octobre à Kinshasa, les mouvements citoyens, Lutte pour le Changement (LUCHA), Filimbi et le mouvement national des consommateurs lésés ont réagi suite au dernier passage du ministre des Postes, Télécommunications et Nouvelles Technologies de l’Information et de la communication devant les députés nationaux au sujet d’une question orale avec débat lui adressée sur la taxe « RAM ».

D’entre le jeu, ces mouvements condamnent ce qu’ils qualifient de « dérivée autoritaire », la manière dont le bureau de l’assemblée nationale dirigée par Christophe Mboso, s’érige le droit de « priver aux citoyens congolais leur droit constitutionnel de s’assurer que le prélèvement des fonds publics et leur utilisation respectent les règles établies ».

Pour ces mouvements citoyens, cette taxe sur le Registre des appareils mobiles (RAM) est illégale dans la mesure où ces prélèvements qui ont selon le ministre des PT-NTIC générés plusieurs millions de dollars américains, ne sont repris ni parmi les taxes de l’autorité de régulation de la Poste et télécommunications (ARPTC) ni inclus dans la loi des finances rectificatives 2020 moins encore dans la loi des finances 2021 ou 2022. Plus encore, ajoutent ces mouvements, les fonds récoltés échappent à tout contrôle.

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De ce qui précède, ils exigent la suppression totale de cette taxe, qu’ils considèrent de vaste « escroquerie étatique », qui menace la paix sociale de la population et cela endéans 72 heures.

« Si le gouvernement congolais ne répond pas aux attentes de la population, les forces vives de la société civile déploieront une série d’actions fortes et puissantes à travers tout le pays pour mettre fin à ce vol organisé», ont-il prévenu.

Par la même occasion, ces mouvements ont annoncé le lancement dès lundi de la semaine prochaine, d’une campagne de sensibilisation et de mobilisation citoyennes contre la taxe RAM.

Aussi, ils demandent aux organes de contrôle des fonds publics, administratifs, parlementaires et juridictionnelles d’enquêter sur la traçabilité de l’argent généré jusqu’à ce jour, identifier tous les bénéficiaires et récupérer les fonds perçus afin de procéder au remboursement des victimes.

Par ailleurs, Lucha, Filimbi et les consommateurs lésés exigent des poursuites judiciaires contre toutes les personnes impliquées dans ce dossier.

Augustin Kibassa avait lors de première audition devant le député indiqué que la taxe RAM a déjà permis de mobiliser plus de 25 millions de dollars. Mais l’Observatoire de la dépense publique évalue plutôt à 260 millions de dollars les bénéfices générés, laissant entendre que les chiffres avancés par le gouvernement sont volontairement sous-évalués.

Lors du Conseil des ministres du vendredi dernier, le premier ministre a informé le Conseil qu’il a reçu le Rapport écrit du Ministre après son passage à l’assemblée nationale ainsi que les recommandations des Députés Nationaux sur cette question. Il a rassuré que le Gouvernement a bien capté le message de la population et qu’il s’attèle à donner des réponses appropriées.

Carmel NDEO

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