Désactivation des enseignants grévistes : auteure d’une question orale, Francine Muyumba appelle Tony Mwaba à expliquer la légalité de sa démarche

Plusieurs enseignants des écoles conventionnées catholiques en grève, sont désactivés du fichier de paie, sur ordre du Ministre de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique. Pour s’assurer de la « légalité » de cette démarche, la Sénatrice Francine Muyumba, a adressé ce vendredi 8 octobre 2021, une question orale avec débat à Tony Mwaba.

Déposée ce même vendredi au bureau de la chambre haute du Parlement, Francine Muyumba espère que sa lettre parvienne à Tony Mwaba pour que l’affaire soit tirée au clair.

« J’ai décidé aujourd’hui d’adresser une question orale avec débat au Ministre de l’EPST sur le remplacement des enseignants grévistes par les nouvelles unités », dit-elle avant de confier à POLITICO.CD avoir réservé la primeur du contenu de sa question orale au bureau du Sénat et au Ministre Tony Mwaba.

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Désactivation et remplacement illico presto

Le Secrétaire Général ad intérim à l’EPST, par le biais de Odon Mulanda Kipembe, a appelé toutes affaires cessantes, toutes les provinces éducationnelles de la RDC d’envoyer des équipes de contrôle dans toutes les écoles afin de s’assurer de la présence physique de chaque enseignant dans son établissement d’affectation. Faisant suite au mouvement de grève observé dans certaines provinces éducationnelles.

Dans un message phonique daté du 6 octobre 2021 dont une copie est parvenue à POLITICO.CD, le Secrétaire Général intérimaire de l’EPST a instruit ces provinces éducationnelles d’établir le constat d’absence pour les enseignants absents au moment du contrôle et, en même temps, de procéder, illico presto, à leur désactivation dans le fichier de paie ainsi qu’à leur remplacement par les nouvelles unités.

« Grever, un droit »

En réaction, l’archevêque de Kinshasa, le Cardinal Fridolin Ambongo estime que l’église catholique n’a aucune part dans cette série de grève. Pour lui, il s’agit d’un conflit entre les employés et leur employeur.

« Ce qui se passe actuellement n’a rien à avoir avec l’église catholique. C’est un conflit de travail entre un employeur, qui est l’État, et ses employés, qui sont les enseignants. Donc, il ne s’agit pas d’un conflit entre l’État Congolais et l’église catholique », a-t-il réagi devant la presse, jeudi 7 octobre à Kinshasa.

Fridolin Ambongo dénonce cependant des « insultes » à l’endroit de l’église catholique. « Il y en a qui font des mauvaises lectures. Quand on est dans un cas comme celui-là, beaucoup se mettent à insulter l’église catholique, le cardinal, les évêques. Je crois que nous descendons très bas avec cette culture », a regretté le cardinal, avant d’ajouter que « la grève, à moins que l’on me prouve le contraire, est un droit constitutionnel dans notre pays. On ne peut pas intimider quelqu’un parce qu’il fait la grève ».

Nonobstant, l’archevêque de Kinshasa appelle au dialogue franc entre les grévistes et le Ministère de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique en vue de trouver des solutions palliatives.

Monsieur M

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