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Commémoration des martyrs de la démocratie : « ceux qui étaient opprimés hier oppriment aujourd’hui » (Moni Della)

Instituée depuis 2020, la journée commémorative des martyrs de la démocratie, la deuxième édition est célébrée ce lundi 20 septembre 2021 à Kinshasa par l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS/Tshisekedi), d’après Augustin Kabuya, secrétaire général a.i du parti cher à Sphinx de Limeté, le feu Étienne Tshisekedi wa Mulumba dans un communiqué adressé à toutes les fédérations du parti sur l’ensemble du pays.

Cette journée des martyrs de la démocratie vise d’après UDPS à inciter tous les membres de ce parti politique en particulier et tout le pays en général à se rappeler des sacrifices endurés pendant 38 ans de lutte pour que la démocratie et le progrès social s’installent en RDC.

En effet, le 19 septembre 2016, l’Opposition réclamait la convocation du corps électoral pour des élections dans le délai constitutionnel. Ce jour-là, plus de quarante personnes, selon les Nations-Unies, étaient tombées sous les balles.

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Cette date rappelle pour UDPS, les tueries perpétrées selon elle par le régime de Joseph Kabila, des militants de cette formation politique, qui marchaient pour réclamer l’organisation dans le délai des élections législatives et présidentielle, le 19 septembre 2016.

Moïse Moni Della, président du parti Conade (Conservateurs de la nature et démocrates) qui a été arrêté, selon lui, alors qu’il démarrait à peine sa marche au niveau de Kasa-Vubu, avant d’être transféré à la prison centrale de Makala appelle Félix Tshisekedi, opposant hier et au pouvoir aujourd’hui, à ne pas jeter dans les oubliettes cette journée qui a déclenché, selon lui, le processus de l’alternance politique.

« J’aimerais avant tout saluer la mémoire de ceux qui sont tombés sur le champ d’honneur. C’est un combat qui me rappelle curieusement le 4 janvier 1959, évènement détonateur du processus de l’indépendance de notre pays », a-t-il écrit dans un message parvenu à POLITICO.CD.

Ce jour-là, le 19 septembre, « je me suis rappelé les premières leçons reçues chez Tshisekedi : vaincre la peur. J’avais vu un peuple sans arme qui avait vaincu la peur. La peur était du côté du pouvoir. »

Malheureusement, regrette Moni Della, « ceux qui étaient opprimés hier oppriment aujourd’hui. Ça me fait très mal ».

Si le peuple veut quelque chose, il finit par l’obtenir

« Je pouvais dire qu’avant Kabila égale après Kabila. Mais je ne vais pas regretter le régime de Kabila. On a lutté avec les amis de l’UDPS contre la répression et on avait dit : « plus jamais ça ! ». Il y a beaucoup de choses qu’on peut reprocher à Martin Fayulu comme humain, mais on ne peut pas lui reprocher le fait d’avoir organisé une marche qui est même l’expression de la respiration d’une démocratie. Surtout que selon la Constitution, nous sommes dans un régime d’information et non d’autorisation. Il a marché pour l’indépendance de la Ceni, un sujet qui n’est pas tabou. Lorsque je vois la répression de cette marche, je m’interroge sur le sens du combat des treize parlementaires, d’Etienne Tshisekedi et des millions des Congolais. C’est comme si on était à l’époque de Mobutu ou de Kabila. Nous devons être corrects et objectifs. Hier, on mettait tous les morts de la répression sur le dos de Kabila. Tshisekedi doit éviter cela. Ceux qui font cela, sont en train de le salir. Ce sont des gens qui parlaient de Kabila matin, midi, soir…»

Au pouvoir en place, il rappelle que si le peuple veut quelque chose, il finit par l’obtenir. « Nous avons obtenu l’organisation des élections sans Kabila. Cette journée a été déterminante pour le reste. Kabila était désarmé ce jour-là. »

Sur ce, Moni Della conclut que, s’il y a un parti qui a beaucoup de martyrs au Congo, c’est bien l’UDPS qui a expérimenté la répression du régime Mobutu et des Kabila père et fils. Il invite ce parti à être très regardant du respect des droits de l’homme.

Dominique Malala

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