Nomination de Tommy Tambwe : Dr Denis Mukwege déçu de voir les rebelles gratifiés au lieu de les traduire en justice

La nomination de l’ancien chef de rebelle du RCD-Goma, du M23 et l’ALEC, Tommy Tambwe à la tête du Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (P-DDRCS) n’a pas laissé indifférent le Docteur de Panzi, Denis Mukwege. Ce dernier est déçu de voir des criminels gratifiés au lieu de les traduire en justice.

C’est dans ce contexte que le prix Nobel de la paix a exprimé sa circonspection face à cette nomination par ordonnance présidentielle.

À l’en croire, depuis Sun City en passant par Lusaka et Kampala, les accords de paix ont systématiquement bradé la justice sur l’autel d’une paix dont les dividendes ne sont jamais parvenus à l’Est du pays.

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D’après lui, ces différents accords politiques visant à mettre fin à la violence ont planté les graines de l’instabilité et de la culture de l’impunité en intégrant des éléments des groupes armés rebelles, congolais et étrangers, au sein des forces de sécurité et de défense de la République.

Pour Denis Mukwege, ce processus de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion sous-financés et bâclés ainsi que les politiques de « mixage et de brassage », souvent accompagnées de promotions, ont intégré l’indiscipline au sein des institutions, et ce jusqu’au plus haut niveau de l’État.

Face à cela, l’homme qui répare les femmes plaide pour l’adoption d’une stratégie nationale holistique de justice traditionnelle qui priorise des réformes institutionnelles visant à prévenir la non-répétition des atrocités commises sur les populations civiles, notamment par une réforme profonde des secteurs de la sécurité et de la justice.

Cependant, Denis Mukwege insiste sur la justice traditionnelle et la réforme des institutions qui, d’après lui, consistent en la mise en place de procédures d’assainissement qui visent à l’identification et à la mise à l’écart des institutions publiques des personnes responsables de violations des droits humains et du droit international humanitaire ainsi qu’à la mise en place des mécanismes de vérification des antécédents en matière de droits humains de ceux qui aspirent à entrer dans les services publics.

Christian Okende

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