Affaire congolité : « les initiateurs de cette proposition de loi ne sont que des flatteurs » (Juvenal Munubo)

La proposition de loi controversée sur la congolité qui vise notamment à réserver la fonction de président de la République aux seuls congolais « nés des pères et mères congolais » initiée par Noël Tshiani continue de faire couler beaucoup d’encres et de salives au sein de l’opinion sociopolitique.

Si le député national Nsingi Pululu qui a accepté d’endosser cette proposition en la déposant à l’assemblée nationale jeudi dernier affirme avoir le soutien de plus de 200 autres députés, cela n’est pas le cas de Juvenal Munubo, élu de l’Union pour Nation Congolaise (UNC) aussi membre de l’Union sacrée pour la Nation.

L’élu de Walikale qui promet de s’y opposer, estime sans langue de bois que les initiateurs de cette proposition de loi ne sont que des flatteurs.

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« Je crois que le Président de la République n’oublie pas que la meilleure façon de rester longtemps au pouvoir, c’est de répondre aux besoins de la population. Les initiateurs de cette proposition de loi ne sont que des flatteurs », a-t-il déclaré.

Et de renchérir « Il y a des acteurs politiques qui cherchent à attirer l’attention du Président République, car on sait que le pouvoir a toujours une tentation en Afrique, celle de se maintenir le plus longtemps possible,certains pensent que c’est une façon de l’aider ».

Pour argumenter, Juvenal Munubo établit une similitude entre la congolité et l’ivoirité prônée en Côte d’Ivoire en exhibant la crise post-électorale résultant de celle-ci.

« Verrouiller, à travers une loi, l’accès aux fonctions de souveraineté! Je ne pouvais pas m’imaginer qu’après le Shaba de 1992,Rwanda de 1994,l’ivoirité et crise post-électorale,des politiques congolais pouvaient en faire promotion toute honte bue! Je m’y opposerai», a-t-il écrit via son compte twitter.

Pour le camp de Moïse Katumbi, candidat potentiel à la prochaine présidentielle prévue fin 2023, cette proposition vise clairement à « exclure des potentiels candidats à la présidentielle en instrumentalisant la loi sur la nationalité ».

« M. Katumbi n’est pas prêt à monter dans cette charrette qui veut l’amener à la guillotine », a déclaré à l’AFP Olivier Kamitatu, directeur de cabinet de M. Katumbi.

Suite à cette tension qui défraye la chronique depuis quelques mois déjà, Bintou Keita, représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en République Démocratique du Congo et cheffe de la Monusco a sonné l’alerte d’alarme sur les potentielles conséquences pouvant résulter d’un débat clivant sur la nationalité. Une position également soutenue par les Etats-Unis d’Amérique.

« Je souligne également la nécessité d’organiser des élections inclusives et apaisées, en prenant garde aux conséquences potentiellement dangereuses d’un débat clivant sur la nationalité”, a indiqué Bintou Keita devant le Conseil de sécurité des Nations-Unies sur la situation en RDC, le mercredi 7 juillet dernier.

Carmel NDEO

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